lundi 16 mars 2015

Les Républicains contre l'absence d'idée

Avant, en France, on n’avait peut-être pas de pétrole mais on avait des idées. Aujourd’hui à droite, si certains ont des dollars (parfois issus du pétrole), la majorité n’a pas beaucoup d’idées. L’UMP a redécouvert l’opposition en juin 2012, pourtant ils ne donnent pas l’impression d’avoir compris en quoi consistait ce boulot, comme par exemple réfléchir sur les causes d’un échec, proposer des idées nouvelles, renouveler ses têtes de files.

Un nouvel espoir
Pour repartir à la conquête du pouvoir, il est souvent conseillé d’avoir des idées neuves ou, à défaut, une nouvelle figure de proue qui donne l’impression de renouveau. Depuis juin 2012, les seules idées entendues à l’UMP est qu’il faut revenir sur les réformes scolaires, qu’il faut revenir sur le mariage pour tous et surtout, pour lutter contre le chômage, il faut revenir sur les 35 heures. Bon ok, les idées, c’est pas terrible. Autant faire confiance au plan B, les nouvelles personnes. 

Les pronostics en faveur de la gauche étant peu flatteurs, à l’UMP on a décidé de jouer à fond la carte des départementales. Par exemple, dans l’Essonne, la droite croit dur comme fer en ses chances de gagner, grâce à l’impulsion énergiques de petits jeunes au dessus de tous soupçons. Sont déjà sur les rangs le patron de la fédération locale et ancien ministre Georges Tron (renvoyé aux assisespour viols et agressions sexuelles), et le ticket Jean-Pierre Bechter, 71 ans, tête de liste dans son canton, et son suppléant Serge Dassault, 90 ans, qui devrait profiter de la démission de Bechter en cas de victoire de la droite dans le département pour briguer la présidence du département ! Avec un tel tableau, je suis assez content de ne pas être militant UMP dans l’Essonne et éviter ainsi de telles rencontres sur les marchés.

Elevons-nous et regardons le paysage national. Pour le moment, il ne semble y avoir que deux prétendants sérieux à la primaire de 2016 à l’UMP, l’ancien président Nicolas Sarkozy, toujours mêlé à des affaires dont sa campagne présidentielle avec Bygmalion qui a du mal à faire pschtttt, et l’ancien Premier Ministre Alain Juppé, qui est sur le point de réussir à se faire passer pour le renouveau à droite !

Le changement, c’est maintenant !
Nicolas Sarkozy l’avait promis lors de sa campagne interne pour la présidence de l’UMP. L’UMP est à l’agonie et va mourir sans aucune assistance d’ici peu. Il faut juste trouver un nom qui soit synonyme de renouveau puisque question idées et têtes, c’est pas vraiment ça. D’après le JDD, c’est chose faite. Les Républicains seront le nouveau parti à droite. C’est bien les Républicains, c’est nouveau, c’est frais. Ca fait penser aux voisins de l’autre côté de l’Atlantique, appelé aussi le « Grand Old Party ». C’est pratique, en s’appelant les Républicains, on ne pourra plus les accuser de refuser le front républicain. Le nom et les logos auraient été trouvés par une boite de comm’ spécialisé dans le maquillage commercial. C’est en effet la même agence qui a trouvé l’idée de génie de remplacer un Crédit Lyonnais embourbé dans les affaires en un LCL anonyme et totalement neuf, qui pourraient soupçonner Le Crédit Lyonnais de se cacher derrière LCL ? 

L’UMP n’en est pas à son coup d’essai. En 2002, avec une liste de scandales à rallonge, le RPR de Jacques Chirac se transforme en une UMP menée par Alain Juppé qui se voudrait plus rassembleuse à droite et au centre-droit que ne l’était le RPR. Avant cela, le RPR naissait d’un conflit de personnes entre Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac. Aujourd’hui, pour faire oublier le vide programmatique de l’UMP et sa fâcheuse tendance à vouloir se rapprocher d’une droite extrême, l’UMP veut se transformer en Républicains. A n’en pas douter, les Buisson, Pelletier et autres Didier ont déjà prévu de fonder le courant du Tea Party pour peser toujours plus à droite.

4 commentaires:

  1. "Pour le moment, il ne semble y avoir que deux prétendants sérieux à la primaire de 2016 à l’UMP, l’ancien président Nicolas Sarkozy, et l’ancien Premier Ministre Alain Juppé, qui est sur le point de réussir à se faire passer pour le renouveau à droite !"

    ah bon ? parce que tu penses que la primaire UMP va réussir à faire oublier Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko Morizet et Christine Lagarde ?
    Tu as raison de dénoncer la pathétique tentative de retour de l'ancien maire de Neuilly ou le repris de justice de Bordeaux, mais le renouveau de la droite ne passera pas forcement par les instances que tel ou tel, au sein de l'UMP, auront décidé de mettre en place.

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  2. Sinon, si l'UMP veut vraiment s'appeler les Républicains, ca sera certes un beau pied de nez au PS, mais par contre, contrairement à ce que tu crois, l'électeur ne fera pas plus le rapprochement avec le Parti Républicain US qu'avec les Républikaners Allemands.
    Combien de fois par mois, sauf si on est fan de House of Cards, entend t-on parler du GOP à la TV française ?

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  3. Sur le manque d'idées, toi qui est plutot proche de la gauche, tu pourrais te réjouir : cela signifie que le PS sera toujours le seul parti politique important à s'adresser aux gens avec un cerveau, lol.

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  4. Sur le renouveau, ce sont des noms bien choisies mais je ne crois pas qu'elles pèseront lors de la primaire de 2016, peut-être après ?

    Sans écouter House of Cards (ou The Newsroom qui critique sévèrement les Républicains), on entend tout de même souvent en France parler des Républicains, et ce sera principalement le cas dans les 20 mois à venir avec la présidentielle US.

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