
En tant que militant socialiste, j’ai un peu plus de mal
avec les élus PS qui annoncent haut et fort leur ralliement à Macron. Ils
critiquent un programme non viable de Benoît Hamon pour rejoindre un candidat
qui ne cesse de repousser
la date de présentation de son propre programme.
Si le programme arrive à respecter les souhaits des déçus de la primaire LR et
de celle du PS tout en faisant rêver une majorité de Français, alors je ne
pourrais que m’incliner devant le talent de cet homme (sans pour autant le
soutenir, faut pas déconner non plus).
Mais aujourd’hui c’est avec ma casquette de syndicaliste que
je bouillonne. Deux députés PS se sont offert une tribune dans Le Monde pour
expliquer qu’ils revendiquent « haut
et fort un droit de retrait de la campagne présidentielle car les conditions de
notre soutien à la candidature de Benoît Hamon ne sont pas réunies. »
Dans leur argumentation, ces deux députés considèrent qu’un soutien au projet
de Benoît Hamon « serait contraire à
la culture socialiste qui, historiquement, s’est construite autour de
l’amélioration des conditions de travail et du temps du travailleur. »
Léger problème, si l’on s’appuie sur les conditions de
travail et la culture socialiste, peut-être est-il nécessaire de faire
attention aux mots qu’on emploie. Le « droit de retrait » n’est pas
une expression comme une autre pouvant être utilisée à la légère. C’est un véritable droit défini par la loi :
Lorsqu’un salarié non mandaté exerce son droit de retrait, la loi lui demande seulement d’avoir « un motif raisonnable de penser » que la situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé. Elle n’exige pas une cause réelle de danger, l’apparence et la bonne foi suffisent. Ainsi le juge contrôle uniquement le caractère raisonnable du motif et non la réalité du danger.
Pour ces députés, il y aurait donc un danger grave et
imminent pour leur santé ou pour leur vie. Il va falloir détailler un peu plus
que ce qui est écrit dans la tribune pour faire comprendre aux Français dans la
globalité (ou a minima aux militants socialistes) en quoi Benoît Hamon ou son
programme représenterait une telle menace.
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