Il y a un an je découvrais avec effroi le massacre de
Charlie Hebdo. Choqué, les larmes aux yeux, le soir je m’étais dirigé comme
beaucoup de Parisiens vers la Place de la République, rencontrant au hasard des
amis et ne retrouvant pas ceux à qui j’avais donné rendez-vous. Tout comme pour
le 11 septembre 2001, je pense que je me souviendrais longtemps de ce 7 janvier
2015, de ce que je faisais quand j’ai appris la nouvelle, de cette journée et
des suivantes, jusqu’à la grande et belle manifestation du 11 janvier. Je
découvrais lors de cette semaine noire que j’étais Charlie. Je n’avais pas
acheté leur hebdo depuis mes années d’étudiants et pourtant j’étais choqué.
Cela fait jour pour jour un an que je suis toujours Charlie.
Il y a un an, je ne savais pas que ce 7 janvier n’était que le point de départ
d’une année terrible. Depuis, je fus aussi Danois puis Tunisien (à deux
reprises) avant de finir Paris et Bataclan. 2015, année schizophrène ? Au
contraire, en étant Charlie, en étant Danois, en étant Sousse, en étant de la
génération Bataclan, je me suis découvert moi, personnalité unique au sein d’une
communauté universelle, la communauté du monde moderne et libre.
Le 7 janvier, j’étais choqué qu’en France, des terroristes religieux
puissent prendre les armes contre la liberté d’expression. Je me savais
blogueur, je me savais privilégié de pouvoir écrire mes propres pensées, de
donner mon avis contrairement à Raif le Saoudien, Razan la Syrienne et de trop
nombreux autres.
Puis je me suis découvert Danois. Ce ne fut pas difficile, j’étais
déjà Suédois depuis mes études puis Utoya en soutien avec les jeunes socialistes
norvégiens victimes de l’extrême-droite. En visant une table-ronde, en visant
la liberté d’expression une nouvelle fois, ailleurs en Europe, c’est toujours
cette image de moi qui était visée.
Je fus Tunisien, d’abord Bardo puis Sousse. Je fus Bardo,
sans trop me poser de question puisque curieux des autres cultures. C’est tout
un symbole que de vouloir attaquer une nouvelle démocratie par la culture. Tel
un taliban haineux contre des bouddhas géants ou tel un daesh qui n’apprécie
pas que des temples millénaires puissent le narguer lui qui ne sera qu’éphémère,
les attaquants du Bardo ont voulu montrer leur amour profond pour l’ignorance
et l’inculture. Quelques mois plus tard, rebelote à Sousse, contre des
vacanciers car la plage aussi semble déranger daesh.
J’étais Sousse, j’avais en-tête Alain Bashung répétant son « hier
à Sousse / hier à Sousse / demain Paris / demain Paris / aucun cadran n’affiche
la même heure / aucun amant ne livre la même humeur » quand je suis devenu
Bataclan. Apothéose morbide d’une année où des fanatiques de violence ont
décidé de cibler tout ce qui fait que je suis libre. En visant la liberté d’expression,
en visant la culture, en visant la détente et les sorties, ils n’ont pas visé
une culture, ils n’ont pas visé des personnes, ils ont visé la modernité en
mettant en avant leur archaïsme.
Dans son édito de Charlie Hebdo, Riss explique que Charlie a
fait l’erreur de croire que les menaces faisaient parties du passé alors que « la
religion ne connaît pas le temps. Elle ne compte pas en années ou en siècles,
car elle ne connaît que l’Eternité. » Ne faisons pas la même erreur, c'est pour cela que je suis toujours
Charlie et que je le serais encore longtemps.
"Charlie .. fait" toujours "l'erreur de croire" que "la religion" est le coupable. Obsédés par une histoire personnelle avec le catholicisme (laquelle, je ne sais pas) puis avec l'islam (ils avaient assimilés l'un à l'autre), ils comprennent de travers et la liberté et la laïcité. Leur traumatisme ne les aide pas à prendre du recul.
RépondreSupprimerPhilippe
Magnifique exercice de sottise béate et incompréhensive. Comment mieux dire, à force d'être tout et n'importe quoi, qu'on est désormais incapable d'être ?
RépondreSupprimerVous auriez dû intituler ce billet "L'être et le néant".
RépondreSupprimerJe suis Charlie
RépondreSupprimerJe suis Sousse
Je suis Bardo ( comme Brigitte, pas vrai ?)
Je suis ceci, puis cela
Vous pouvez pas commencer vos phrases autrement qu'à la première personne, espèce d'egocentrique ?
Vous êtes surtout Crétin.
RépondreSupprimerGfB
Voilà !
SupprimerC'est le mot qui s'impose !
Je crois qu'il revendique le droit de dire n'importe quoi, non?
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