jeudi 7 janvier 2016

Je suis toujours Charlie

Il y a un an je découvrais avec effroi le massacre de Charlie Hebdo. Choqué, les larmes aux yeux, le soir je m’étais dirigé comme beaucoup de Parisiens vers la Place de la République, rencontrant au hasard des amis et ne retrouvant pas ceux à qui j’avais donné rendez-vous. Tout comme pour le 11 septembre 2001, je pense que je me souviendrais longtemps de ce 7 janvier 2015, de ce que je faisais quand j’ai appris la nouvelle, de cette journée et des suivantes, jusqu’à la grande et belle manifestation du 11 janvier. Je découvrais lors de cette semaine noire que j’étais Charlie. Je n’avais pas acheté leur hebdo depuis mes années d’étudiants et pourtant j’étais choqué.

Cela fait jour pour jour un an que je suis toujours Charlie. Il y a un an, je ne savais pas que ce 7 janvier n’était que le point de départ d’une année terrible. Depuis, je fus aussi Danois puis Tunisien (à deux reprises) avant de finir Paris et Bataclan. 2015, année schizophrène ? Au contraire, en étant Charlie, en étant Danois, en étant Sousse, en étant de la génération Bataclan, je me suis découvert moi, personnalité unique au sein d’une communauté universelle, la communauté du monde moderne et libre.

Le 7 janvier, j’étais choqué qu’en France, des terroristes religieux puissent prendre les armes contre la liberté d’expression. Je me savais blogueur, je me savais privilégié de pouvoir écrire mes propres pensées, de donner mon avis contrairement à Raif le Saoudien, Razan la Syrienne et de trop nombreux autres.

Puis je me suis découvert Danois. Ce ne fut pas difficile, j’étais déjà Suédois depuis mes études puis Utoya en soutien avec les jeunes socialistes norvégiens victimes de l’extrême-droite. En visant une table-ronde, en visant la liberté d’expression une nouvelle fois, ailleurs en Europe, c’est toujours cette image de moi qui était visée.

Je fus Tunisien, d’abord Bardo puis Sousse. Je fus Bardo, sans trop me poser de question puisque curieux des autres cultures. C’est tout un symbole que de vouloir attaquer une nouvelle démocratie par la culture. Tel un taliban haineux contre des bouddhas géants ou tel un daesh qui n’apprécie pas que des temples millénaires puissent le narguer lui qui ne sera qu’éphémère, les attaquants du Bardo ont voulu montrer leur amour profond pour l’ignorance et l’inculture. Quelques mois plus tard, rebelote à Sousse, contre des vacanciers car la plage aussi semble déranger daesh.

J’étais Sousse, j’avais en-tête Alain Bashung répétant son « hier à Sousse / hier à Sousse / demain Paris / demain Paris / aucun cadran n’affiche la même heure / aucun amant ne livre la même humeur » quand je suis devenu Bataclan. Apothéose morbide d’une année où des fanatiques de violence ont décidé de cibler tout ce qui fait que je suis libre. En visant la liberté d’expression, en visant la culture, en visant la détente et les sorties, ils n’ont pas visé une culture, ils n’ont pas visé des personnes, ils ont visé la modernité en mettant en avant leur archaïsme.

Dans son édito de Charlie Hebdo, Riss explique que Charlie a fait l’erreur de croire que les menaces faisaient parties du passé alors que « la religion ne connaît pas le temps. Elle ne compte pas en années ou en siècles, car elle ne connaît que l’Eternité. » Ne faisons pas la même erreur, c'est pour cela que je suis toujours Charlie et que je le serais encore longtemps.

7 commentaires:

  1. "Charlie .. fait" toujours "l'erreur de croire" que "la religion" est le coupable. Obsédés par une histoire personnelle avec le catholicisme (laquelle, je ne sais pas) puis avec l'islam (ils avaient assimilés l'un à l'autre), ils comprennent de travers et la liberté et la laïcité. Leur traumatisme ne les aide pas à prendre du recul.
    Philippe

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  2. Magnifique exercice de sottise béate et incompréhensive. Comment mieux dire, à force d'être tout et n'importe quoi, qu'on est désormais incapable d'être ?

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  3. Vous auriez dû intituler ce billet "L'être et le néant".

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  4. Je suis Charlie
    Je suis Sousse
    Je suis Bardo ( comme Brigitte, pas vrai ?)
    Je suis ceci, puis cela
    Vous pouvez pas commencer vos phrases autrement qu'à la première personne, espèce d'egocentrique ?

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  5. Vous êtes surtout Crétin.
    GfB

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    1. Voilà !
      C'est le mot qui s'impose !

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    2. Je crois qu'il revendique le droit de dire n'importe quoi, non?

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