lundi 7 décembre 2015

Face au FN, je choisirais l'abstention

Martine Aubry annonçait une « gueule de bois » pour le Nord-Pas de Calais-Picardie ce lundi matin. Elle ne s’est pas trompée. Cette gueule de bois n’est pas arrivée par surprise, j’ai même envie de dire qu’elle a été préparée minutieusement et depuis longtemps telle une grosse soirée préparée de longue date. Comme prévu, il y a eu peu de participants parmi le grand nombre d’invités, mais les calices ont été bus jusqu’à la lie, d’où le mal de crâne sévère pour les quelques participants. Mais tout le monde le sait, même après une belle gueule de bois carabinée, même si on se dit qu’on ne refera plus jamais cette bêtise, on y replonge. C’est bien connu, on oublie facilement la douleur, où alors on a tous un petit fond masochiste.

On peut se dire que certains ont poussé le bouchon un peu trop loin localement, que leur comportement ont décrédibilisé tout un groupe. Mais l’électeur de la Somme se sent-il vraiment revanchard d’un maire ou d’une Fédération PS qu’il ne connait pas dont il entend parler que lors des élections municipales ?
On peut se convaincre que ce n’est pas de notre faute et accuser son voisin, si on ne sait pas pourquoi, lui le sait surement. Après tout c’est un peu le programme des vainqueurs du jour, c’est la faute aux autres.
On peut se dire que c’est une politique de ville nationale qui a plongé dans le désœuvrement une région qui possède de nombreuses villes qui ont grandi à l’ombre des métropoles lilloise et parisienne. Cela veut-il dire que le Nord est voué à vivre sous le joug de l’extrême-droite pendant 30 années, le temps que de nouvelles politiques fassent enfin leurs effets ?
On peut se dire beaucoup de choses et dans la semaine, on risque de trouver de nombreux exemples qui seront autant de raisons qui auront poussé des électeurs à voter FN. Tout comme il y a 250 raisons de voter à gauche, il y a 250 raisons de voter FN.

C’est bien beau de se réveiller avec les cheveux qui poussent à l’envers, mais il faut continuer à vivre. Comment vivre dans cette région ? Je suis beau parleur de me poser la question, moi qui suis né dans le Nord et qui y possède toutes mes attaches familiales, moi qui ait grandi en Picardie et y ait vécu à peu près mes 10 premières années d’électeurs mais qui ait déserté cette région pour l’Ile-de-France, la région Capitale, mais comment faire quand on y vit, qu’on y milite, qu’on y contribue via le milieu associatif ou économique ?

Aujourd’hui le PS a décidé de se retirer de la course. Une « jospinade » en quelques sortes. « J’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions en me retirant » de l’élection régionale. C’est courageux. Le PS ne cherche pas à sauver des meubles. Pendant 5 ans, la région Nord-Pas de Calais-Picardie verra toutes ses décisions débattues entre le FN et la droite. C’est courageux car il faut du courage pour repartir de zéro. A la prochaine élection, il n’y aura plus de conseillers régionaux sortants, il n’y aura plus personne qui aura travaillé sur ces dossiers, préparé des contre-propositions, argumenté pour ou contre des axes, débattu sur la constitution d’un budget. Pendant 5 ans, le PS, comme toute la gauche, va devoir préparer de nouveaux cadres, de nouveaux candidats qui voudront conquérir cette région avec leur « niaque », avec toujours en arrière-pensée qu’ils pourront très bien aussi se retrouver sans aucun siège. On est loin de la période incroyable où la région s’offrait le luxe de balloter entre une direction Verte saupoudrée de rose et une direction Rose colorée de vert.

Je ne suis plus électeur de cette région, mais dans la fiction, je ne me déplacerais pas dimanche dans mon bureau de vote fictif mais sentimental. La majorité des habitants ont voulu une région FN, qu’il l’ait. Cette majorité est bien plus nombreuse que le nombre d’électeurs qui ont voté FN. Tout le monde était au courant de la victoire probable du FN dans cette région, toute personne qui n’a pas voté, que ce soit pour la droite ou pour la gauche, a voté pour le FN. Le FN a du coup gagné cette région dès le premier tour et je la lui laisserais. Je deviendrais un abstentionniste car je me suis juré de ne plus donner un blanc-seing à la droite dite républicaine. La dernière fois, c’était en 2002 et c’est cette droite qui a installé un Nicolas Sarkozy ministre de l’intérieur dès le lendemain du second tour.
Je ne me déplacerais pas même si c’est un droit chèrement acquis car je ne vois pas pourquoi utiliser un droit républicain pour une élection qui sacrera un parti qui ne l’est pas. Si au premier tour, on élimine et au second on choisit. Dans cette élection, il n’y a personne à choisir et le vote blanc ne peut être un choix puisqu’il n’amènera à aucun résultat.

Mon comportement fictif aurait pu changer si la droite et la gauche avait réussi à fusionner tout en expliquant les bases de cette fusion. Cette volonté de fusionner pour contrer le FN est très bien expliqué dans l’ouvrage d’Elsa Di Méo, socialiste à Fréjus, qui s’est battue contre le FN durant toute sa vie politique, qui a essayé d’organiser une fusion de listes entre la droite pourrie et la gauche pour contrer le FN et qui s’est retrouvée en larmes annonçant le retrait de sa liste pour ne pas apporter de la division face à un concurrent qui n’a jamais voulu d’union.

Je suis désolé d’en arriver à cette conclusion, mais aujourd’hui je ne vois pas d’autres alternatives. Sans liste de gauche au second tour, avec un FN à plus de 40% au premier tour, je ne vois qu’une seule solution, leur laisser les clefs. Oui, ils se serviront d’une région à la bonne tenue économique pour en faire un étendard pour les élections à venir, tout comme ils ont réussi à utiliser leur inexpérience et leur incompétence comme programme pour les élections passées. Non ce n’est pas de la lâcheté, ce n’est pas un renoncement, c’est un nouveau départ pour permettre l’éclosion de nouveaux militants et de nouvelles idées. Si ce n’est pas le cas, alors la gauche dans sa diversité sera morte dans le Nord, mais mourra aussi à terme dans le reste du pays.

mercredi 18 novembre 2015

La Sécurité ne doit pas être l'ennemie de la Liberté

La liberté guidant le peuple, et non la sécurité
François Hollande a réagit de façon très digne aux attentats de vendredi dernier. La presse étrangère l’a soulignée tout comme de  nombreuses analyses suite à son discours de lundi face aux parlementaires à Versailles. A cette occasion, il a présenté ses principales mesures et volonté pour éviter de pareils drames.

Je salue sa décision de réaliser un « pacte de sécurité » construit à l’image des pactes de stabilité et de responsabilité. Depuis le début de son mandat, François Hollande et ses gouvernements ont agi pour réparer la casse du précédent quinquennat. Alain Juppé a reconnu récemment que la droite a «sans doute eu tort de supprimer des milliers de postes» dans la sécurité durant le précédent quinquennat. François Hollande a déjà ouvert plus de postes. Il souhaite à présent créer 5.000 emplois supplémentaires dans la police et la gendarmerie, 2.500 dans la justice et 1.000 dans les douanes pour faire face aux menaces terroristes, ainsi que la suspension de la réduction des effectifs militaires jusqu'en 2019 (soit plus de 9.200 initialement prévues entre 2017 et 2019). Il annonce en même temps que si ces créations d’emplois doivent plomber le budget de la France même si ça l’empêche d’assumer le pacte de stabilité de l’Union Européenne. Michèle Delaunay sur son blog va dans son sens demandant même que ce genre de dépense ne soit pas inclus dans le pacte de stabilité européen puisque la sécurité d’un pays influe sur la sécurité de toute l’Union Européenne.

On peut aussi saluer la création immédiate d’une grande coalition russe – américaine – française pour lutter contre Daesh tous ensemble plutôt qu’en ayant des objectifs séparés et non synchronisés. A mon avis, il faut tout de même faire très attention de comment cela se finira. La Russie, la France et les Etats-Unis ont trois visions différentes de la situation politique à terme dans la région. J’espère que cette coalition ne fera pas le jeu de Bachar al Assad, dont sa présence devrait être en prison et non dans un palais présidentiel.

Là où je suis plus perplexe et où j’espère que notre Président ne se trompe pas de voie, c’est sa volonté d’avoir un état d’urgence allongé et sa volonté de changer la constitution pour réaménager les pouvoirs exceptionnels du Président de la République. Nous sommes dans une République où le chef de l’Etat a déjà énormément de pouvoir. Les socialistes et la gauche dans son ensemble n’ont cessé de le dire depuis la mise en place de la Vème République. François Mitterrand était très à l’aise dans ce costume qu’il avait toujours dénigré. François Hollande l’est tout autant. En revanche il est dangereux de vouloir mettre en place plus de droits d’exception pour un président. Hollande ne sera pas toujours président et je ne peux que craindre la mentalité de ses successeurs aux pensées et aux actions plus radicales.

Par exemple, pourquoi vouloir augmenter la durée de l’état d’urgence ? On se souvient des dictatures arabes qui, il y a encore quelques années, étaient en état d’urgence permanent depuis des décennies. A situation exceptionnelles, réaction exceptionnelle. On peut voir l’effet bénéfique de l’état d’urgence actuel avec le nombre de saisies d’armes (31 armes saisies en un week-end). Mais faut-il augmenter cette durée à 3 mois ? Certes, Stéphane Le Foll annonce exclure des perquisitions administratives les avocats, les magistrats et les journalistes. Mais ça laisse toujours beaucoup de monde non couvert par la justice. En revanche la décision de profiter de cette réforme constitutionnelle de supprimer le contrôle de la presse et de la radio est une très bonne chose.

Autre exemple, réfléchir à l’internement de tous les individus « fichés S ». Etre fiché S est synonyme d’être soupçonné de radicalisme religieux et non être coupable du moindre acte délictueux. Mettre en place un internement d’office comme le réclame Laurent Wauquiez est bien sur dangereux. Si l’on doit enfermer les personnes surveillées pour radicalisme, on peut bien imaginer la même chose pour tous les nazillons surveillés. Il y a 5 ans, Sarkozy était parti en guerre contre « l’extrême-gauche anarcho-autonome » avec l’affaire Tarnac. Il aurait donc fallu enfermer d’office, sur simple présomption de dangerosité tous les militants anars, voire tous les militants d’extrême-gauche ? Ce n’est pas parce que 95% des terroristes sont « fichés S » que tous les « fichés S » sont terroristes. C’est pourtant la démonstration vaseuse que l’on peut entendre à droite aujourd’hui.

Le Figaro, qui défend ce discours du « tous à enfermer » s’appuie aujourd’hui sur un sondage pour annoncer que 84% des Français seraient prêts à une diminution de leurs libertés pour leur garantir plus de sécurité. Il faut bien sur prendre avec des pincettes ce genre de sondages réalisés à chaud suite à un événement monstrueux et choquant. On peut faire le même rapport avec n’importe quelle affaire de meurtres d’enfants. Si on demande après une telle affaire si les gens sont pour la peine de mort, ils répondront « oui », alors que dans des circonstances différentes, leur réponse auraient été négatives.

Avant et après les attentats, des personnes comme l’ancien juge Trévidic ont toujours réclamés plus de moyens et non plus de lois pour mener à bien leurs missions de garantie de la sécurité sur le territoire. Ce nouveau « pacte de sécurité » va dans ce sens. « Plus de moyens pour plus de sécurité » et non  « Plus de sécurité pour moins de liberté », voila le piège à éviter.

Indignes républicains

Députés LR assis pour l'hommage de Valls
Ce mardi était le troisième et dernier jour du deuil national. Comme un symbole, cette journée s’est terminée par un match de foot où les supporters anglais se sont distingués par leur soutien et une merveilleuse Marseillaise forte en symbole. Il aura fallu ce signe de nos meilleurs ennemis sportifs pour redonner le sourire suite à un après-midi gâché une nouvelle fois par des élus irresponsables.

Cet après-midi eu lieu la première séance de questions au gouvernement (QAG) depuis les attentats, au lendemain du discours du Président Hollande face à la totalité des parlementaires réunis en congrès à Versailles. Cette séance de questions au gouvernement aurait pu être une séance de débat suite au discours de la veille. Elle s’est transformée en un cirque comme il se produit souvent les après-midi de QAG, à la différence près que ce mardi n’était pas un jour habituel.

Pour cette séance de questions au gouvernement, l’hémicycle était rempli bloc autant que sa moitié droite l’était remonté. On a eu le droit à un florilège de stupidité et d’irrespect de la part des bancs peuplés de soi-disant républicains. Voici le résumé qu’en fait Le Monde :
Des huées à n’en plus finir, des commentaires vociférés à pratiquement chaque prise de parole de Manuel Valls, des prises de parole polémiques… Que le premier ministre assure que le gouvernement va agir vite, et une voix de droite lui lance : « C’est un peu tard ! » Qu’il admette ensuite avoir « un regret » et l’opposition lui hurle : « Un seul ? ! un seul ? ! », couvrant ainsi la fin de sa réponse. Quant à Christiane Taubira, elle n’a même pas eu le temps de commencer à répondre au député socialiste Patrick Bloche (Paris) qu’un « Bouuuuh » puéril s’est élevé des bancs de droite. 

Ce mardi après-midi, les députés ex-UMP ont poussé le vice plus loin que les simples huées traditionnelles. Voici ce qu’on peut lire sur le site de l’Assemblée Nationale dans le compte-rendu de l’après-midi :
M. Manuel Valls, Premier ministre. [...] Je veux rendre une nouvelle fois hommage à l’action des forces de l’ordre (Applaudissements sur tous les bancs), aux policiers, qui sont intervenus dans des conditions particulièrement difficiles, en particulier les policiers de la police de Paris et ceux de la Brigade de recherche et d’intervention – la BRI.

Je vous le dis avec la plus grande fermeté : avec le ministre de l’intérieur, nous ne laisserons jamais mettre en cause l’action de ces hommes (Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, républicain et citoyen, écologiste, radical, républicain, démocrate et progressiste, du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur plusieurs bancs du groupe de l’Union des démocrates et indépendants) qui, dans des conditions difficiles, ont sauvé des vies. Je pense à ce commissaire qui est entré dans le Bataclan et a abattu un terroriste, à ces unités d’élite de la BRI qui y ont pénétré dans des conditions particulièrement difficiles. Je veux rendre hommage aux policiers, aux gendarmes, à nos militaires. Je veux rendre hommage aux services de santé, à la sécurité civile, aux sapeurs-pompiers. (Applaudissements sur tous les bancs.) Je veux rendre hommage aux enseignants qui, lundi, ont accompli leur travail d’accueil des élèves et qui font vivre la République à chaque instant. (Mmes et MM. les députés des groupes socialiste, républicain et citoyen et  écologiste se lèvent et continuent à applaudir. - Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur quelques bancs du groupe Les Républicains.)

M. Jean Lassalle. Très bien !
M. Manuel Valls, Premier ministre. Je veux rendre hommage à ces hommes et à ces femmes qui sont debout et qui représentent nos services publics, la force et la puissance de l’État.

A ces mots, tous les députés de gauche et une partie des députés du centre se sont levés. Les députés LR sont restés assis. On voit même dans la retranscription des échanges et des comportements de nos élus, que si les députés LR acceptent de saluer les forces de l’ordre en les applaudissant (sans daigner se lever), ils n’applaudissent plus quand il faut rendre hommages aux enseignants qui ont eu la lourde tâche de parler et d’expliquer à des enfants et des adolescents ce qu’il s’est passé. Une nouvelle fois, on a à faire à une belle preuve d’irrespect pour ces professeurs.

Enfin, mais à côté de tout ça c’est presque un détail négligeable, cette séance de questions au gouvernement fut l’occasion pour des députés LR candidats aux régionales de faire campagne devant les caméras, à l’image d’une Valérie Pécresse qui n’a rien trouvé de mieux que de décrire son projet pour la sécurité dans les transports en Ile-de-France si par malheur elle était élue. C’est bien sur la même qui trouve scandaleux que Claude Bartolone soit toujours président de l’Assemblée Nationale et qui demande qu’il ne préside pas ces mêmes séances de QAG pour l’équité de la campagne !

Preuve que ces députés LR, dans leur masse, se sont montrés indignes de leur mandat de représentants des Français, certains députés de droite, comme Edouard Philippe ou Thierry Solère, ont déplorés publiquement le comportement de leurs collègues.

Pour finir sur une belle note, voici 62 secondes d’unité et de solidarité, une durée que certains députés n’auront pas réussi à tenir.

lundi 16 novembre 2015

Des coups de pelle qui se perdent

L’époque est au recueillement. Vendredi soir fut une soirée horrible. Samedi fut une journée stressante tant que toutes nos connaissances n’avaient pas donné signe de vie. Dimanche et lundi sont fait de la tristesse d’apprendre le décès ou les graves blessures d’amis d’amis. Des inconnus pour moi mais pas pour mes amis ou mes collègues. C’est à eux principalement que j’ai dédié ma minute de silence, acte absurde mais nécessaire pour leur mémoire même si j’aurais préféré une minute d’applaudissements pour faire du bruit, rien que du bruit, pour faire reculer la bêtise humaine.

Faire reculer l’ignominie barbare à coup de bruit, et faire reculer la bêtise partisane française à coups de pelle symbolique. Dès l’annonce des attentats, certains à l’extrême-droite se sont mis à cracher sur le gouvernement, sans même savoir ce qu’il se passait. Ce week-end des abrutis de fachos ont manifesté en Bretagne contre toute forme d’immigration, leur cerveau fini au chouchen oubliant que les victimes de vendredi soir étaient de toutes nationalités, les balles et explosions n’épargnant personne. D’autres abrutis de fachos ont déboulé à Metz pour insulter ceux qui se rassemblaient en mémoire des victimes. La connerie à l’extrême-droite étant sans limite, le directeur de la rédaction de Rivarol, torchon d’extrême-droite, osait dire que les Eagles of Death Metal et leurs fans l’avaient bien cherché avec leurs chansons satanistes. Il aurait écouté France Culture quelques jours plus tôt, il aurait entendu les dernières chansons du groupe et aurait entendu la présentation d’un groupe qui se moque de tout, même de leur nom.

A droite, chez les Républicains, des coups de pelle sont à livrer également. Je passerais sur l’épisode Sarkozy qui veut l’Union Nationale mais sans la gauche, prêt à attaquer le laxisme de la justice socialiste (je la croyais indépendante) pour ne pas avoir mis en prison un homme condamné plusieurs fois entre 2007 et 2012, vous savez ce quinquennat où il n’y a pas eu de président (sinon comment le principal intéressé aurait pu l’oublier ?). Même interview, il accuse Valls de ne rien faire contre les imams radicaux alors que 40 imams appelant à la violence ont été expulsés de France depuis 2012 (dont 10 cette année). Pour comparaison, dans le quinquennat précédent, 15 ont été expulsés.
Pour d’autres dans la même famille politique, ces attentats montrent que la politique extérieure française est nulle et qu’il faut s’aligner sur celle de la Russie. Il faudrait demander à ces experts ce qu’ils pensent de l’avion de ligne russe qui a explosé dans le Sinaï et dont Daesh annonce être le forfaitaire de l’attentat.
Enfin, on a la frange extrême de cette droite, politiciens comme blogueurs, qui se ruent comme des chiens sur le kamikaze syrien qui serait arrivé en Europe parmi les autres migrants. Ils vous l’avaient bien dit qu’il fallait fermer les frontières ! Des dizaines de milliers de personnes sont arrivées en France. Pour un terroriste, il aurait fallu rejeter tous les autres. La proportion ne joue pas en leur faveur. Histoire de proportion, s’il s’avère que sur 7 terroristes, 1 seul est Syrien, cette proportion ne jouera pas non plus en leur faveur. Qui des 6 autres ? Pour la droite, il suffit de tous les interner. C’est sur que ça va simplifier les missions de surveillance du territoire si on met tous les suspects en prison ou en camps.

Coups de pelle à gauche ? Pour le moment, ce sont plutôt des avertissements que j’ai envie de donner. Il est peut être trop tôt pour cracher sur la loi Renseignement. Et j’espère que le gouvernement ne prétextera pas cet épisode pour nous pondre une nouvelle loi dans le plus pur style Sarkozy. Comme le disaient des experts ce week-end, ce n’est pas de nouvelles lois que nous avons besoin mais de moyens. Pour cela, on peut toujours rappeler que la gauche au pouvoir, toute laxiste qu’elle est, a dur rattraper le retard de ses prédécesseurs en rembauchant des policiers après les baisses d’effectifs des 5 précédentes années. J’espère que ce gouvernement ne va pas vouloir toucher à la législation sur l’état d’urgence. Alors que l’extrême droite se rapproche dangereusement du pouvoir, il serait moche qu’on le lui livre déjà prêt avec toutes l’arsenal législatif lui permettant de mettre à feu et à sang l’état.

Rappelons-nous que nous sommes en période d’union nationale. Le temps n’est pas à la critique politicienne. Attendons de savoir ce que dira François Hollande aux parlementaires réunis en congrès à Versailles et attendons de voir leurs réactions. En attendant, un petit coup de gueule ça défoule.