lundi 14 janvier 2013

13 janvier 2013, le 1er flop de l'année

Recommandations pour les manifestants
Ils sont venus, ils ont vu, ils ont perdu. Ce devait être LA manifestation de droite, la digne héritière de la manifestation du mouvement de l'école libre qui avait réuni le 24 juin 1984 entre 560 000 (selon la police) et 2 millions de manifestants (selon les organisateurs). Ce dimanche, la manifestation pour tous n'a réuni qu'entre 340 000 (selon la police) et 800 000 selon les organisateurs.

Même si l'on se base sur le chiffre des organisateurs, 800 000 participants n'est pas un si bon chiffre qu'il ne paraît à prime abord. Tout d'abord, cette manifestation n'était pas un défilé parisien mais un rassemblement national. Contrairement aux mobilisations contre la réforme des retraites par exemple, ce dimanche il n'y avait qu'un seul et unique cortège alimenté par des Français venus des six coins de l'hexagone. Pour rappel, lors des manifestations contre la réforme des retraites, 2 millions de Français étaient descendus dans les rues.

De plus, on a pu voir dans le cortège un grand nombre d'enfants venus avec leurs parents. Sans vouloir m'offusquer sur le procédé de mise en avant d'enfants qui n'ont rien demandé, je ne peux que remarquer que leur présence participe à un gonflage artificiel du nombre de manifestants. Quand la droite était au pouvoir, ils critiquaient les cortèges de lycéens manifestant contre certaines réformes, il semblerait donc que pour certains hommes politiques de droite un enfant de 5 ans sachant à peine lire est plus à même à critiquer une politique qu'un lycéen éduqué… Pour ces jeunes manifestants, j'imagine déjà certains d'entre eux racontant avec malice cette expérience lors du repas célébrant leur union avec une personne du même sexe qu'eux dans une vingtaine d'années. 

Enfin, y a-t-il eu vraiment 800 000 manifestants ? Une fois n'est pas coutume, ne faut-il pas se tourner vers la police pour avoir un chiffre vraisemblable ? En effet, Ivan Villa sur son blog met en parallèle 2 photos du Champs de Mars. La 1ère date de l'été 1997 quand 500 000 jeunes cathos s'étaient réunis pour écouter le message d'amour universel du Pape Jean-Paul II. La seconde a été prise aujourd'hui (vers 17h30 ?) pour montrer l'affluence des manifestants réunis contre la célébration civile de l'union de deux êtres qui s'aiment. Les images parlent d'elles-mêmes. Même si tous les cortèges n'étaient pas encore arrivés, nous sommes bien loin des 500 000 de 1997 et donc encore plus loin des 800 000 manifestants annoncés.
A gauche les JMJ en 1997, à droite la manif pour tous en 2013

La manifestation pour tous s'est donc finie comme étant le premier flop de l'année 2013. A droite, les organisateurs découvrent qu'il n'est pas simple de motiver ses troupes pour manifester contre l'envie de bonheur et d'égalité d'une partie de la population. Jean-François Copé qui avait inclus dans son projet pour l'UMP la mobilisation populaire contre les projets de loi du gouvernement doit lui aussi déchanter. Il n'a pas réussi la belle photo de famille en tête du cortège puisque ni François Fillon et François Baroin pour la famille filloniste, ni Luc Chatel et Jean-Pierre Raffarin pour les copéistes, ni Bruno Lemaire et Nathalie Kosciusko-Morizet pour les non-alignés n'ont souhaité participer à la manifestation.

Pour finir ce billet, je vous encourage à lire ce texte de Gularu publié chez Jegoun. Il s'agit d'un des plus beaux plaidoyers pour le mariage pour tous lu depuis longtemps.

mercredi 9 janvier 2013

Un avenir pour les biens culturels ?

Image issue de franceinfo.fr
Avis de mauvais temps sur la culture. Non, ce n'est pas le départ de Gérard Depardieu ou de Jean-Michel Jarre qui m'inquiète mais l'avenir des "dealers" de culture, ces fournisseurs d'une autre époque qui n'ont pas réussi à prendre correctement le virage du numérique. Ce mercredi, Virgin Megastore va déposer le bilan. 19 des 26 magasins n'auraient pas réussi à payer leur loyer pour le dernier trimestre de l'année 2012. Avant ce naufrage en grande pompe, de nombreux disquaires et libraires indépendants ont déjà du baisser leur store sans fleur ni couronne (comme la librairie Charlemagne dans le 4ème arrondissement en juillet dernier).

Le premier suspect est assez facile et sert même d'alibi parfait aux victimes : internet ! Itunes, Amazon, le téléchargement illégal, voici les principaux accusés. Après les avoir accueilli à bras ouverts, les voyants comme les sauveurs d'une profession déjà sur le déclin, ils ont réussi à redonner un coup de fouet au marché des biens culturels. A présent, avec leur position dominante sur le net, on les accuse de ne laisser que des miettes aux acteurs "historiques".

Deuxième suspect, les gros revendeurs eux-mêmes. Je ne suis pas persuadé qu'ils aient eu beaucoup de pitié à leur installation envers les petits indépendants présents avant eux. Les mastodonte de la vente de biens culturels sont arrivés, ont profité de nombreux cadeaux difficilement applicables aux petits commerçants, comme le droit à l'ouverture le dimanche ou la remise de 5% sur les livres par exemple. Aujourd'hui, le gros poisson est en train de se faire manger, entre autre car il n'a pas réussi à s'adapter à son nouveau milieu. Virgin a commencé à vendre de la musique en téléchargement en 2004 et n'ont jamais (à ma connaissance) ouvert de magasin en ligne, à la différence de la Fnac. Pire, alors qu'un livre ou un cd acheté dans un de leur magasin peut être prêté, échangé, revendu, leurs produits numériques sont attachés à une seule personne, voire à un seul appareil électronique, là où ils auraient pu se démarquer des géants américains mondialement critiqués pour leurs systèmes ultra-verrouillés. On justifie régulièrement les salaires mirobolants des patrons par leur prise de risque et leur vision à long terme. Force est de constater que ce ne sont pas les choix les plus judicieux qui ont été appliqués par le fonds de pension Butler qui gère la maison Virgin France...

Troisième suspect, le client. Que vaut un cd ? un film ? un livre ? Pourquoi payer pour quelque chose que l'on trouve gratuitement ? Après un rapide sondage dans mon entourage, de plus en plus rare sont ceux qui achètent des cd pourtant la quasi totalité écoute de la musique à un moment de la journée... Dans un  comportement que je ne comprends pas, il semble naturel de dépenser 1 500€ dans une télévision, 500€ dans un téléphone qui permet d'écouter de la musique mais il semble difficilement imaginable de payer plus de 15€ par mois pour avoir accès à de la musique en illimité... Mais toute la chaine musicale a besoin de vivre, donc aujourd'hui les prix se sont reportés sur les concerts (177,50€ pour Leonard Cohen, 22€ pour 77 Bombay street, 2 exemples de concerts parisiens en 2013). Si le client ne visualise pas qui se cache derrière la production de son cd, il voit son artiste en vrai, et ça, ça n'a quasiment pas de prix (et je suis bien placé pour en parler vu mon budget concerts annuel...). Mais le public commence déjà à bouder ces tarifs exorbitants, quelle sera la prochaine mesure palliative ?

Trois suspects donc, mais combien de solutions ou à minima de propositions ? Un exemple, le retour à la bonne vieille méthode de l'union fait la force. Aujourd'hui 800 libraires indépendants se sont regroupés sur le site LaLibrairie.com, offrant ainsi à leurs clients un catalogue bien plus vaste que ne peux leur offrir leur simple boutique tout en gardant ce contact humain si indispensable, ou un simple inventaire des stocks disponible chez près de 300 libraires comme le propose le site Place des libraires. Une autre solution, le retroussage de manches et l'espoir que la roue tourne en leur faveur un jour, comme par exemple les excellents Thomas Howard Memorial qui arpentent les salles de concerts de France et de Bretagne (ils seront au Chinois à Montreuil le 23 janvier), enchainent les tremplins (comme celui des Inrocks en 2012), et mettent en libre écoute leurs nouveaux morceaux sur le web. 

Hélas, je ne pense pas que la solution se trouvera dans un de ces exemples. Un nouveau modèle est à inventer qui arrivera à mélanger le physique et le dématérialisé, un système qui réussirait à laisser une part conséquente à la masse de ces petits (commerçants, artistes, techniciens) qui vivent aujourd'hui à l'ombre des géants aux pieds d'argile.

mardi 8 janvier 2013

Meilleurs voeux 2013 !

Après des vacances numériques qui m'ont éloigné de ce blog depuis la mi-décembre, je vais commencer cette année 2013 par vous présenter mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année.

Personnellement,  cette année 2012 a été une année merveilleuse. J'ai vécu de magnifiques événements aussi bien sur le plan personnel, sur le plan syndical où j'ai eu le bonheur de me faire élire Délégué du Personnel sur la liste CFDT de mon entreprise que sur le plan politique, la victoire de François Hollande restera sûrement longtemps un de mes meilleurs souvenirs de campagne électoral autant pour le résultat final que pour toutes les rencontres faites dans cette période. Je vous souhaite donc une année 2013 aussi réussi que fut 2012 pour moi.

Pour 2013, j'ai déjà noté les législatives israéliennes du 22 janvier 2013 et je suivrai d'un oeil curieux les futures présidentielles iraniennes. Je resterai bien sur attentif à l'action de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, j'attends avec impatience le premier mariage civil d'un couple homosexuel, j'espère toujours (au risque de m'impatienter) que les étrangers puissent voter aux élections locales et que les élus ne puissent pas cumuler les mandats exécutifs, enfin j'espère que la situation s’améliorera enfin autant au niveau du chiffre du chomage et de la situation économique de la France et de l'Union Européenne. Dernière entrée de mon agenda 2013, à une date encore indéterminée aujourd'hui, la primaire à gauche pour choisir le ou la candidate à la Mairie de Paris. Une année 2013 surement plus calme que 2012 mais à fort potentiel...

Pour finir, je souhaite remercier tous les blogueurs qui m'ont amené des visiteurs en 2012. Je vous souhaite tout particulièrement une excellente année 2013, au plaisir de vous lire :

lundi 17 décembre 2012

Etats-Unis, fusillades et liberté

Charlton Heston parlant de liberté
Le 14 décembre dernier, une nouvelle fusillade a eu lieu aux Etats-Unis, cette fois-ci dans une école primaire. Lors de la tuerie d'Aurora cet été, le maire de New York s'était publiquement exprimé pour la tenue d'un véritable débat sur le port d'arme entre les candidats à l'élection présidentielle. Il n'en fut rien. Vendredi dernier, ce sont 20 enfants qui ont été tués par un adolescent. La jeunesse des victimes va-t-elle pousser Obama à se poser les bonnes questions ?

Le moment est idéalement choisi. Obama vient d'être réélu, et a donc les mains libres puisqu'il ne doit plus se soucier d'une possible réélection. Le jeune âge des victimes touche l'opinion publique. L'initiative pourrait donc être soutenue par une partie de la population. Mais cette population américaine est très fortement attachée à ce droit, inscrit en pleines lettres dans la Constitution mais pour des raisons qui datent d'un autre âge.

Connaissez-vous beaucoup de pays qui ont vécu entre 2007 et 2012 au moins 21 fusillades ? Sans parler des accidents domestiques, des règlements de compte ou des assassinats sous prétexte de légitime défense (comme le cas de Trayvon Martin tué dans la rue sans aucune autre raison que la peur qu'il a inspiré à une personne qui l'a vu au loin) ? Pour rappel, voici les 21 fusillades que j'ai recensées rapidement (liste surement non exhaustive) :
  • Virginia Tech (avril 2007) : 33 morts (dont tueur)
  • Omaha, Nebraska (décembre 2007) : 9 morts (dont tueur)
  • Northern Illinois University (février 2008) : 10 morts (dont tueur)
  • Detroit, école primaire (octobre 2008) : 1 mort
  • Conway, Arkansas (octobre 2008) : 2 morts
  • Covina, Californie (décembre 2008) : 10 morts (dont tueur)
  • Geneva County, Alabama (mars 2009) : 11 morts (dont tueur)
  • Carthage, Caroline du Nord (mars 2009) : 8 morts
  • Binghampton, New York (avril 2009) : 14 morts (dont tueur)
  • Fort Hood, Texas (novembre 2009) : 13 morts
  • Virginie (janvier 2010) : 8 morts 
  • Alabama (février 2010) : 3 morts 
  • Manchester, Connecticut / aout 2010 : 9 morts (dont tueur)
  • Tucson, Arizona (janvier 2011) : 6 morts  
  • Copley, Ohio (août 2011) : 8 morts (dont tueur)
  • Seal Beach, Californie (octobre 2011) : 8 morts   
  • Virginia Tech (décembre 2011) : 2 morts  
  • Université Oakland, Californie (avril 2012) : 7 morts
  • Aurora, Colorado (juillet 2012) : 12 morts
  • Oak Creek, Wisconsin (août 2012) : 7 morts 
  • Newton, Connecticut (décembre 2012) : 28 morts
Je précise que je ne demande pas à Obama d'appliquer le principe très sarkozyste, et largement décrié ici, "1 fait divers = 1 loi", mais de prendre en compte cette litanie d'actes pour s'attaquer réellement au port d'armes. Une réglementation stricte ne garantira pas à 100% la fin de ces événements tragiques mais permettra d'en réduire considérablement leur nombre. Comment les Américains peuvent continuer à se battre pour le droit à porter des armes quand celles-ci sont impliqués dans plus de 20 fusillades en 5 ans et quand ces fusillades ont fait plus de 200 morts ? Pensent-ils vraiment que ce bilan est synonyme de liberté ?

dimanche 16 décembre 2012

J'ai marché pour le #MariagePourTous

Ce dimanche après-midi, j'ai rejoint la Place de la Bastille où entre 60 000 et 150 000 personnes se sont rassemblés pour soutenir le projet de mariage et d'adoption pour tous. Cette foule incroyable et joyeuse a fait que le cortège a rempli les rues du 4ème et du 5ème arrondissement pendant près de 5 heures. Les premiers échos sont unanimes, cette manifestation est une grande réussite.

Voici quelques photos prises au début de la manifestation où l'on peut voir la présence de nombreux partis politiques et de quelques syndicats.

J'en profite aussi pour saluer celles et ceux qui étaient présents, mais que je n'ai pas réussi à croiser, et aussi les rares absent-e-s qui auraient nettement préféré se joindre à cette mobilisation:

A vos agendas, un nouveau défilé devrait avoir lieu le 27 janvier 2013, soit 2 jours avant l'examen du projet de loi à l'Assemblée Nationale.

vendredi 14 décembre 2012

Sortie littéraire : "Mes nuits avec Sarkozy"

Tout a débuté le 6 mai au soir par le texte du « discours de Nicolas Sarkozy au Congrès d’investiture de l’UMP le 14 janvier 2007 », billet suivi dès le lendemain par la liste des promesses de campagne du nouveau président, billet conclu par ce magnifique avertissement : « Pour ma part, je n'oublierai rien. » C’est ainsi qu’a commencé cette incroyable aventure de SarkoFrance.

Pour ma part, j’ai découvert ce blog assez tardivement, vers 2010, alors que je faisais mes premiers pas de blogueur. Immédiatement, la lecture de ses billets fut une de mes premières activités quotidiennes. Aussi incroyable que cela puisse paraître, tous les jours pendant 5 ans, il y a eu matière à écrire sur l’action gouvernementale. Il y avait même matière à faire des chroniques hebdomadaires qui me donnaient régulièrement la nausée. Enfin, le 7 mai 2012 au matin, le blogueur acharné livrait son premier billet de la France d’après. Durant 5 ans, Juan a tenu sa promesse, il n’a rien oublié, il n’a rien laissé passer.

Aujourd’hui, SarkoFrance vient de passer un nouveau cap. Une nouvelle page se tourne, mieux que ça même, 116 nouvelles pages sont appelées à être tournées. Juan nous livre une partie de ses secrets, nous raconte sa singulière expérience de blogueur antisarkozyste dans son livre « Mes nuits avec Sarkozy ». Je n’ai plus qu’une seule hâte, découvrir ce livre qui, obligatoirement, ne peut que bien se finir, tout en espérant qu’il n’y ait jamais de suite…

« Mes nuits avec Sarkozy » est disponible en version électronique ou papier sur les sites Morebooks et Amazon. A mon avis, c'est LE cadeau de noël pour blogueur militant.

jeudi 13 décembre 2012

Le Pacte territoire-santé de Marisol Touraine

C’était l’un des engagements de François Hollande pendant la campagne présidentielle. Le candidat socialiste promettait de s’attaquer aux « déserts médicaux ». Pour cela, il souhaitait créer des « pôles de santé de proximité ». Il évoquait également « un plan d'urgence pour l'installation des jeunes médecins », passant par des incitations financières, des aides « dans la construction » de leurs « projets médicaux », dans leurs « démarches administratives » et en « contractualisant les carrières et les parcours professionnels » (intentions tracées par L’Extansion en février 2012).

Ce 13 décembre, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a présenté son plan pour lutter contre les « déserts médicaux », plan qui tient en 12 engagements regroupés en 3 catégories d’objectifs.


I. Changer la formation et faciliter l’installation des jeunes médecins.

Engagement 1- Un stage en médecine générale pour 100% des étudiants.
La ministre part du principe que seuls 50% des étudiants réalisent un stage en cabinet libéral (alors que ce stage devrait être obligatoire). Cette absence de stage serait une explication au fait que seuls 10% des étudiants en médecine s’installent en libéral à la fin de leurs études.

Engagement 2- 1500 bourses d’engagement de service public d’ici 2017.
Aujourd’hui, les étudiants peuvent avoir une bourse pour leurs études s’ils s’engagent à s’installer ensuite dans un « désert médical ». Le problème est que seules 351 bourses sur les 800 prévues annuellement trouvent preneur. Le dispositif sera donc simplifié et un dispositif dédié sera créer pour les chirurgiens-dentistes.

Engagement 3- 200 praticiens territoriaux de médecine générale dès 2013.
Afin d’aider l’installation de nouveaux médecins, un contrat apportant une garantie financière pour les 2 premières années va être mis en place. L’objectif est la signature de 200 contrats en 2013.

Engagement 4- Un « référent-installation » unique dans chaque région.
Chaque région devra avoir un dispositif clair informant les futurs diplômés de l’ensemble des mesures d’aides à l’installation. Afin d’avoir une meilleure visibilité, chaque région aura un « référent-installation » clairement défini dont la mission sera d’aller vers les futurs médecins et de répondre à leurs interrogations.


II. Transformer les conditions d’exercice des professionnels de santé.

Engagement 5- Développer le travail en équipe.
Des forfaits d’équipe seront versés en contrepartie de services tangibles réalisés en équipe (prévention, éducation thérapeutiques). Pour cela, une négociation conventionnelle sera lancée début 2013 sur le sujet de la rémunération des équipes de soins. Ces rémunérations « seront versées de manière forfaitaire aux équipes qui pourront ainsi financer les moyens nécessaires à la réalisation de ces services : équipements (notamment informatiques), secrétariats ou temps de coordination. »

Engagement 6- Rapprocher les maisons de santé des universités.
Le principe de rapprocher les maisons de santé des universités est de développer l’offre de stages mais aussi de développer les terrains de recherche et d’enseignement. Pour le moment cet engagement n’est qu’un souhait. La proposition de la ministre souligne que « cet engagement est soumis à la concertation, pour détecter les meilleures pratiques et les modalités qui permettront d’atteindre cet objectif. »

Engagement 7- Développer la télémédecine.
L’objectif est d’élaborer des protocoles sur la filière dermatologique dans un premier temps. L’idée est de réussir à libérer du temps pour les médecins spécialistes.

Engagement 8- Accélérer les transferts de compétences.
Certaines spécialités (principalement l’ophtalmologie) ont un temps d’accès très long pour les patients. L’idée est donc d’essayer de mieux répartir cette activité pour réussir à dégager plus de temps disponible. Pour cela, le début de l’année 2013 sera employé à la mise en place de nouveaux protocoles et modèles économiques entre ophtalmologues.


III. Investir dans les territoires isolés.

Engagement 9- Garantir un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes d’ici 2015.
Trois axes de développement ont été définis suite à un diagnostique réalisé en 2012 :

  • mise en place de nouveaux services mobiles d’urgence et de réanimation (SMUR) ou antennes de SMUR,
  • extension du statut de « médecins correspondants du SAMU », pour inciter des médecins généralistes à rejoindre le dispositif,
  • coopération entre services d’urgence pour conserver le maillage du territoire et la qualité des prises en charge

Engagement 10- Permettre aux professionnels hospitaliers et salariés d’appuyer les structures ambulatoires.
Aujourd’hui, il est impossible pour un médecin salarié de centres de santé, d’hôpitaux ou de centres mutualistes d’utiliser une partie de son temps pour exercer dans une zone démédicalisée. Une modification de la loi est en cours permettant la signature de conventions.

Engagement 11- Adapter les hôpitaux de proximité et responsabiliser les centres hospitaliers de niveau régional à l’égard de leur territoire.
Afin de garantir la présence des hôpitaux de proximité, une étude d’un nouveau modèle de financement sera lancée en 2013.

Engagement 12- Conforter les centres de santé.
Dans les territoires où l’offre de médecine libérale est insuffisante (principalement dans des quartiers défavorisés), des centres de santé devront être installés. Pour cela, une mission est déjà lancée pour définir un modèle économique spécifique et des négociations avec l’Assurance Maladie sera mise en place en 2013.


Les constats énoncés dans le « Pacte Territoire-Santé » montrent que de nombreuses mesures ont déjà été prises mais elles ont été rarement correctement appliquées. Espérons que la méthode de concertation utilisée pour la rédaction de ce pacte et pour la mise en place à venir des engagements soit plus efficace. J’espère que Gelule fera une analyse sur son blog puisqu’elle a déjà souvent parlé du problème.