lundi 15 novembre 2010

Espoir d'un renouveau Birman?


birmanie-myanmar 

Il est assez régulier de voir en Europe des accusations de démocraties bafouées dans les pays européens (dont la France) ou aux USA, quand on trouve que les représentants élus ne suivent pas les règles fondamentales de la démocratie ou quand on soupçonne fortement des fraudes électorales. Mais les agissements incriminés sont ridicules face aux efforts des militaires birmans pour essayer de montrer au monde que leur pays respecte les règles "mondiales".

Le 7 novembre dernier, des élections législatives ont eu lieues en Birmanie pour désigner les membres des 3 assemblées du pays. Ces élections, premières depuis 20 ans, ont tout d'abord été marquées par la dissolution du principal parti d'opposition, le LND (Ligue Nationale pour la Démocratie). Ce parti, vainqueur jamais reconnu des précédentes élections de 1990, appelait au boycott de ces élections, déplorant que leur leader, Aung San Suu Kyi, était toujours injustement assignée à résidence et qu'aucune garantie n'était donnée sur le bon comportement du scrutin.

Les critiques semblent assez fondées puisque suite aux élections du 7 novembre, l'USDP (Union Solidarity and Development Party), le parti de la junte, et le NUP (National Unity Party), autre parti de militaires, sont arrivés largement en tête avec respectivement 389 et 18 sièges remportés sur 455, soit 89,5% des sièges possibles. Les 2 partis démocratiques issus du LND, qui ont souhaité participer malgré l'appel au boycott, ont récolté respectivement 16 et 2 sièges... Belle victoire des militaires, certes, mais pour l'exemple démocratique, on repassera...

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Ce week-end, les dirigeants ont décidé de faire un nouveau geste en guise de preuve de bonne foi dans leur souhait d'évolution vers la démocratie. Ils ont libéré la plus célèbre de leur 2 100 prisonniers politique du pays, la Prix Nobel de la Paix et leader du LND, Aung San Suu Kyi! Le geste est louable et même historique, la Dame de Rangoon ayant passé 15 des 21 dernières années en prison ou en résidence surveillée. Un nouvel espoir démocratique peut renaître dans le pays! Dommage que cette nouvelle n'arrive une semaine après les dernières élections. D'autant plus dommage qu'Aung San Suu Kyi aurait du être en liberté depuis le milieu de l'année dernière (et donc aurait pu participer activement à la campagne électorale) si les militaires irréprochables pour empêcher tout contact avec leur prisonnière n'avaient failli en laissant passé un hurluberlu américain...

Il reste à présent à espérer que cette fois ci sera la bonne. Qu'Aung San Suu Kyi pourra parler et agir librement sans retourner par la case prison prochainement. Il faut aussi croiser les doigts pour que son action aboutisse enfin à des faits significatifs. Mais ces faits auraient peut être plus de chance si les entreprises multinationales présentes sur place, dont Total qui se gave des ressources du pays et Alcatel qui aide à l'oppression technologique du régime,   faisaient pression sur le régime en se retirant et donc en retirant leur apport financier.

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