mardi 30 novembre 2010

Royal rentre en primaires

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C'est fait, elle s'est lancée! Ségolène Royal n'a jamais caché son désir de prendre sa revanche sur 2007 donc sa candidature n'est pas vraiment étonnante. La date de son annonce l'est plus. Le 30 mai, sur France 5, elle réagissait à la nouvelle du pacte Aubry / Strauss-Kahn en expliquant qu'elle comprenait ce principe de candidature commune. Elle a d'ailleurs dit : "c'est une décision collective, un dispositif collectif". Complétant sa pensée et annonçant son ralliement aux 2 "favoris" (à la surprise générale) : "C'est pour ça que je me rapproche de Martine Aubry (...), que je suis en contact avec Dominique Strauss-Kahn, parce que je pense que, le moment venu, nous aurons à décider tous les trois ensemble comment nous nous engagerons dans cette campagne".

Un mois plus tard, elle confirmait ses propos sur BFMTV : "Je ne serai candidate contre aucun autre des deux grands leaders du Parti socialiste, (...) je ne serai pas candidate contre Martine Aubry si elle décide de l'être. J'apporterai tout mon soutien, car s'il y a un conflit, c'est ingagnable".

C'est pourquoi je n'étais pas surpris la semaine dernière, quand Martine Aubry parlait d'un pacte entre Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et elle-même. La discussion entre les 3 protagonistes aurait du avoir lieu début 2011 pour la désignation d'un candidat en fonction de l'état du pays, de l'attente des Français et du projet élaboré par le Parti Socialiste.

RoyalPresidente
Ségolène Royal explique sa sortie précoce sur le fait que Sarkozy, avec son "pseudo-remaniement", est entré en campagne électorale avec sa garde rapprochée à tous les postes clefs du gouvernement. Cette explication me dérange pour 2 raisons.

La première, et c'était aussi une de mes critiques de la campagne de 2007, est le "suivisme" de la candidate sur son adversaire. Il ne faut pas laisser Sarkozy (ou tout autre candidat) nous dicter notre emploi du temps, ni nos sujets. En le laissant gesticuler à sa guise, en laissant le Parti Socialiste, par l'intermédiaire de son porte-parole Benoît Hamon et des parlementaires principalement, critiquer les actions et proposer ses solutions, on augmente les chances de voir le gouvernement se mettre en danger tout seul, de voir le président faire des bourdes comme seul lui sait en sortir (tiens, je n'ai rien écrit sur le très distingué "A demain les pédophiles!"...).

La seconde raison est que je suis opposé à l'accélération du processus des primaires. J'ai déjà abordé dans mon billet sur la candidature d'Arnaud Montebourg ma crainte d'essoufflement du candidat choisi par les primaires. De plus ce calendrier a été choisi par les militants socialistes, et je pensais que Ségolène Royal tenait particulièrement à l'écoute des militants et au respect de leurs choix...

A présent que Ségolène Royal est donc officiellement candidate à la candidature, les primaires socialistes prennent une nouvelle envergure, bien plus qu'après la candidature de Montebourg (un des
architectes de ces primaires et ancien porte-parole de Royal en 2007). J'espère cependant qu'elles ne vont pas s'emballer trop rapidement et que toute cette agitation ne fasse pas d'ombre à tout le travail de fond qui se déroule en ce moment à tous les échelons du parti (la convention Egalité réelle et tout le travail de conception de la base du projet socialiste).

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