mardi 2 décembre 2014

Les députés appelés à reconnaitre la Palestine

Ce mardi les députés sont appelés à voter une résolution invitant la France à reconnaitre l'Etat de Palestine aux côtés de celui d'Israël. François Hollande, Laurent Fabius et la diplomatie française ont déjà agit pour la reconnaissance d'un état palestinien. Il y a deux ans presque jour pour jour, la France, avec 137 autres pays, a voté pour que la Palestine devienne un état observateur non-membre à l'ONU, alors que la Canada, les USA, la République Tchèque et 9 autres pays avaient voté contre et 41 pays dont douze de l'Union Européenne se sont abstenus. Quel que soit le résultat du vote, il n'engagera en rien le gouvernement. Le parlement montrera juste la voie, comme l'ont fait les parlementaires britanniques ou espagnols il y a quelques temps. Demain, la France ne rejoindra donc pas la Suède comme pays européen reconnaissant officiellement la Palestine.

Les opposants à la reconnaissance israélienne, à commencer par l'ambassadeur israélien, argumente que ce genre de reconnaissance va à l'encontre du processus de paix. Il est vrai que c'est un peu forcer la main des deux parties en leur mettant sous le nez une seule et unique solution possible. Mais quelles autres alternatives s'offrent à nous quand en 1947, les Nations Unies demandent à ce que « les États indépendants arabe et juif (…) commenceront d’exister (…) le 1er octobre 1948 au plus tard », ou quand en 1974, l’Assemblée générale des Nations Unies a réaffirmé les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure, le droit à l’indépendance et à la souveraineté nationales et le droit des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens.

On peut imaginer que la solution de deux états indépendants ne soit pas la solution, qu'une solution à un seul état regroupant Israéliens et Palestiniens soit réalisable. Mais comment imaginer un instant que la liberté de tous sera protégée ? Peut-on espérer que les Palestiniens soient des citoyens à 100% dans un état unique quand le gouvernement israélien approuve un projet de loi qui renforce le caractère juif d'Israël, projet de loi allant à l'encontre des droits des arabes israéliens habitant le pays (heureusement devant la pression populaire Netanyahu a renoncé de soumettre le projet au vote des députés). C'est ce projet de loi accepté par la majorité du gouvernement Netanyahu qui met en danger le processus de paix et non les agissements de parlementaires européens. 
Enfin, si le choix d'un état unique israélo-palestinien, la démocratie israélienne risquerait de ressembler à la démocratie libanaise, où les partis confessionnels auraient la main forte. Un risque n'est pas une certitude mais rien n'est encourageant dans cette voie.

Voila pourquoi je suis plus que favorable au vote de cette proposition de résolution. Je suis heureux de voir 274 députés socialistes signer ensemble ce projet de résolution, ce qui est de bon augure pour le vote de mardi. Je ne pense pas que cette résolution de l'Assemblée Nationale sera d'une grande aide dans la résolution du conflit au Moyen-Orient, mais elle ne sera encore moins un frein dans le processus de paix. 

Pour conclure, je vais reprendre les mots de Bruno Le Roux lors de son discours à l'Assemblée Nationale pour présenter cette proposition de résolution car je suis entièrement en phase avec lui :
Je le répète, cette proposition de résolution exprime une seule chose : deux peuples, qui aujourd’hui vivent dos à dos, doivent apprendre à vivre côte à côte. La reconnaissance d’un État palestinien doit permettre de nous placer dans cette perspective.

Je souhaite qu’à l’issue de notre vote, mes chers collègues, le Gouvernement s’engage rapidement, au moment qu’il jugera le plus opportun, dans un processus de reconnaissance de l’État de Palestine. Je souhaite qu’en Europe beaucoup de parlements et de gouvernements s’engagent à leur tour dans cette voie.

Je proposerai d’ailleurs que, sur le fondement du vote de mardi, nous puissions rencontrer la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères afin de pousser l’Union à s’engager plus encore en faveur de la paix.

2 commentaires:

  1. Les Israéliens ne se prononcent pas, eux, sur la création d'un Etat Corse ou Breton !

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    1. L'ONU n'a jamais pris de résolution pour le droit à l'indépendance de ces régions françaises et leur cas n'est pas pris en charge par un processus de paix international.

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