Mais où François Hollande va-t-il passer ses 9 jours de vacances ? Cette question est sur toutes les lèvres dans les rédactions de Closer, Voici et autres titres du genre. Mais il n'y a pas que la presse people qui aimerait savoir. Le Figaro, le Point, RTL et les chaines d'infos en continue en font aussi des articles, preuve s'il en était besoin de la frontière de plus en plus mince entre information politique et information people. Certains sont surement en train de scruter la météo des plages à la recherche d'une dépression.
Je comprends ces journalistes. Les vacances présidentielles sont souvent du pain béni pour faire des articles au bashing facile. Presque tous les présidents de la Vème République y ont eu le droit. Georges Pompidou a du délaisser ses vacances à St Tropez pour ne pas paraitre trop jet-setter. Valérie Giscard-d'Estaing, quant à lui, ne rechignait pas à une semaine de chasse au Gabon, une époque qui doit paraître bien lointaine aux proches de Cécil le Lion. François Mitterrand aussi avait goût pour les vacances à l'étranger et essayait d'entrer en communion avec les forces de l'esprit de l'Egypte antique.
La dernière décennie du précédent siècle aura vu la presse et les Français plus attentifs aux vacances de leurs présidents. Jacques Chirac a bien essayé de passer des vacances grand luxe dans l'Océan Indien mais face à la polémique, il s'est rabattu dans la résidence d'Etat du fort de Brégançon. Pour la peine, il n'a pas hésité à punir les journalistes présents en leur offrant les meilleurs clichés de leurs carrières, clichés qui se révèleront invendables, car qui voudrait payer pour avoir les photos du Président de la République intégralement nu ? Nicolas Sarkozy aura lui aussi du mal à assurer le service après-vente de ses vacances. A peine élu, il se rendait sur le yacht de Vincent Bolloré, confirmant sa proximité avec les puissants patrons du CAC40. Quelques semaines plus tard, il passait du temps dans une somptueuse villa américaine, tel un Gatsby contemporain.
François Hollande, après avoir fait campagne sur le thème d'un candidat normal pour une présidence normale, a gouté les joies des départs en train et des vacances en France métropolitaine. Bien sur, il fut tout autant critiqué que s'il était parti chasser le lion nu en compagnie des dirigeants de la banque Rothschild. Cette année, tel un chat échaudé, le Président de la République joue la carte du secret. Les journalistes ne savent pas où le photographier, il pourra ainsi porter ce qu'il veut, prendre l'apéro avec qui il veut, et se reposer un minimum avant de se lancer dans une nouvelle séquence qui ne devrait pas être de tout repos. Ces vacances secrètes vont bien sur faire râler les râleurs, mais ces derniers l'auraient fait de toute façon.
Pour finir, rassurons les Français interrogés lors du micro-trottoir d'iTélé ce samedi. Inquiets d'une vacance du pouvoir, ce n'est pas parce que les journalistes ne savent pas où aller pour photographier le Président de la République, que le Président n'est pas joignable.
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