lundi 13 juin 2011

Pentecôte, jour férié de solidarité

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Eté 2003, on estime à 15 000 le nombre de décès dû à la canicule durant les 20 premiers jours d'août. Le mois d'août étant synonyme de congés ministériels, personne dans le gouvernement Raffarin ne réagit aux signaux d'alarmes tirés par les personnels soignants. L'année suivante, afin de montrer que le gouvernement agit pour les personnes âgées, Jean-Pierre Raffarin invente la journée de Solidarité. Au programme, suppression du lundi de Pentecôte de la liste des jours fériés et obligation pour les entreprises de reverser à l'Etat et non aux salariés le montant des salaires pour le travail effectué ce jour là. La mesure étant peu populaire (les Français comprenant mal pourquoi ils devraient travailler plus pour corriger les gaffes de leur gouvernement), François Fillon rétablit le lundi de Pentecôte comme jour férié mais laisse en place le principe de journée de solidarité.

Aujourd'hui, toutes les entreprises ont 4 possibilités pour mettre en oeuvre cette journée de solidarité:
  • Faire travailler ses employés un jour férié
  • Supprimer un RTT
  • Supprimer un jour de congé payé
  • Payer 0,3% de sa masse salariale et sans forcer les salariés à un jour de travail supplémentaire.
On voit que dans 3 des 4 possibilités, la solidarité n'est demandée qu'aux salariés qui perdent une journée de salaire alors que l'entreprise gagne une journée de production. Si le montant des salaires est reversé à l'Etat, le résultat de la journée de travail reste bien entendu dans la poche de l'entreprise.

Cette mesure semble fonctionner puisque selon le Ministère des Solidarités et de la Cohésion Sociale, cette journée devrait rapporter 2,31 milliards d'euros cette année!

L'argent venant facilement, pourquoi ne pas continuer à profiter de la vache à lait? Jean-Pierre Raffarin propose donc de créer une nouvelle journée de solidarité. Il "pense que nous avons beaucoup de RTT dans l’organisation de notre travail en France" et donc "pense que c’est le moyen de financer en partie la dépendance". Un jour de RTT n'est que le résultat de l'accumulation d'heures supplémentaires réalisées formant de fait une journée de récupération. Supprimer un jour de RTT en guise de nouvelle contribution à la solidarité reviendrait à faire travailler une personne 2 jours sans être payé une seule fois.

La solidarité ne doit pas être portée par une seule catégorie de personnes. Pourquoi l'Etat cherche toujours à ponctionner le salarié lambda alors qu'il continue de se priver de milliards que ce soit avec le bouclier fiscal comme avec la réforme de l'ISF?

2 commentaires:

  1. La solidarité ne doit pas être portée par une seule catégorie de personnes. Pourquoi l'Etat cherche toujours à ponctionner le salarié lambda alors qu'il continue de se priver de de milliards que ce
    soit avec le bouclier fiscal comme avec la réforme de l'ISF?

    Il me semble que l'ISF ou le bouclier fiscal concerne encore plus une seule catégorie de personnes! (en plus il ne rapporte pas des milliards :( ). La solidarité c'est toujours bien quand ce n'est
    pas à nous d'être solidaire!

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  2. <a href="http://cyr13 juin 2011 à 10:30

    Le manque a gagner par la réforme de l'ISF, un perte de 2 milliards par an est régulièrement évoqué, comme par exemple sur un blog hébergé par le monde.fr: "M. Carrez estime que, dans ce cas
    de figure, "il y a un financement alternatif à trouver de l'ordre de 1 à 1,5 milliard d'euros". C'est également l'ordre de grandeur évoqué par M. Cahuzac (1,5 milliard) ou par Philippe Marini, le
    rapporteur général (UMP) du budget au Sénat." (http://bercy.blog.lemonde.fr/2011/03/07/le-cout-de-la-reforme-isf-serait-sous-evalue-selon-les-parlementaires/).


    Je n'ai rien contre la solidarité, mais justement, il faut que tout le monde mettent la main à la pâte, et non uniquement les salariés, premiers concernés à chaque nouvelle mesure.

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