Godferdom ! J'ai décidé de jurer en flamand pour ne pas choquer mes chers cons compatriotes ultra religieux. Alors que des questions se posent sur l'avenir des révolutions arabes avec l'arrivée de la Charia en Lybie ou du parti Ennahda en Tunisie, l'extrémisme religieux est sur le devant de la scène en plein coeur de Paris. Depuis une dizaine de jours des intégristes chrétiens tentent de saborder les représentations d'une pièce de théâtre de Romeo Castellucci. Interruption de la représentation, jet d'huile de vidange sur le public, ils osent tout (et c'est à ça qu'on les reconnaît) pour empêcher une pièce qu'ils jugent blasphématoire. La plupart avoue sans honte qu'ils ne l'ont pas vu mais qu'ils le savent tout de même. Le théâtre de Toulouse qui accueille la pièce Golgota Picnic dans quelques jours risque fort de vivre les mêmes ennuis au vu des réactions de haine que cela suscite déjà.
Loi des séries oblige, la nuit dernière aura vu les locaux de Charlie Hebdo incendiés par un cocktail Molotov. Aucune revendication à ma connaissance pour ce geste vraisemblablement lié à leur Une de la semaine qui annonçait un numéro de Charia Hebdo avec Mahomet en rédacteur en chef. Sans aucune idée du contenu à l'exception de cette première page, le ou les auteurs ont jugés intelligent de mettre feu à un journal.
Toutes ces actions sont même contreproductives. La pièce « Sur le concept du visage du fils de Dieu » a eu le droit à une publicité sur tous les médias nationaux. Le numéro de Charlie Hebdo semble se vendre comme des petits pains, les dessinateurs participent à un numéro spécial de Libé ce jeudi et auront donc une bien plus grande audience.
Avec tout ça, je suis bien content de vivre dans un pays où le délit de blasphème est aboli depuis 1791, en revanche dommage qu'aucune action politique ne puisse abolir la connerie humaine.
Illustration : Photo prise par mes soins à Jerusalem depuis une église avec en fond du dome du Rocher et l'esplanade des Mosquées.
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