Mobilisation à l'Hôtel Dieu pour leurs urgences |
Dimanche dans le JDD, Jean-Marie Le Guen a peint le portrait de "l'hôpital du XXIème siècle". Le portrait de cet hôpital nouvelle génération est en bonne voie de réalisation puisqu'il va prendre forme entre les murs du plus vieil hôpital parisien, celui de l'Hôtel Dieu, situé sur l'Île de la Cité dans le 4ème arrondissement.
A quoi ressemblera donc l'Hôtel Dieu, modèle de l'hôpital moderne ? Ce sera le siège de l'AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), mais les murs millénaires (l'hôpital a été créé en 651) accueilleront également un musée. Enfin, notre hôpital du XXIème siècle contiendra un "centre d’accès aux soins en urgence ouvert 24h/24 à tous les cas non graves". L'objectif, d'après le député-maire Le Guen, est de créer un "hôpital debout". L'hôpital ne sera qu'un lieu de passage et de consultation mais n'aura pas vocation à accueillir des malades. L'accueil des blessés graves et des urgences non bénignes sera délégué aux autres hôpitaux parisiens, tous loin du centre de Paris, soit 43 000 personnes si l'on se base sur les chiffres de 2011.
La fermeture des urgences de l'Hôtel Dieu va dégrader la qualité de vie des habitants du centre de Paris en leur augmentant leur temps de trajet pour se rendre ou revenir des urgences. Personnellement, j'étais heureux quand j'ai eu à faire avec les pompiers et les urgences de me retrouver à quelques centaines de mètres de chez moi.
Mais le point le plus gênant concerne la qualité de service que proposeront les autres services d'urgence de la capitale. Je n'ai jamais eu l'occasion de voir des urgences "calmes". Chaque hôpital semble débordé, il y a toujours une file d'attente avant de voir un médecin. Comment se réorganiseront les différents hôpitaux parisiens pour absorber l'affluence en provenance du centre de Paris ? Ce report en masse de patients risque d'engorger plus les autres services d'urgence et risque donc d'augmenter les probabilités d'un mauvais diagnostique, d'une mauvaise prise en charge car non réalisée dans les temps...
Que certains hôpitaux du XXIème siècle s'oriente comme des "hôpitaux debouts", plus orienté hôpital de jour, gérant des services de radiologies et d'autres examens ne nécessitant pas d'hospitalisation sur plusieurs jours, je peux le comprendre. De la même façon, je comprends que pour garder une enceinte historique, on choisisse d'implanter des services administratifs plutôt que certains services hospitaliers, à condition que cette réorganisation crée plus de places disponibles et plus de personnels soignants dans les autres hôpitaux à proximité. En revanche, je ne comprends pas la fermeture d'un service d'urgence. Je ne comprends pas en quoi le maintien d'un véritable service d'urgence n'irait pas dans la même direction que "l'hôpital du XXIème siècle".
Si le XXIème siècle est avoir des "hôpitaux-musées" en lieu et place d'hôpitaux soignants, alors je vais commencer à me considérer réac et penser que "c'était mieux avant".
Ben ça dépend, les hôtels dieu sont ils adaptés à une offre de soin efficace en 2013?
RépondreSupprimerAujourd'hui, l'hôpital n'est pas adapté et nécessite une mise aux normes. Mais la solution retenue n'est pas une remise aux normes mais un déplacement vers les autres urgences parisiennes. D'ailleurs dans son article du jour, Libé annonce déjà des problèmes récurrents dans 3 services d'urgences d'hôpitaux parisiens.
SupprimerUne petite précision historique. Les murs ne sont pas millénaires. Les bâtiments datent du XIXe siècle. C'est du style Napoléon III.
RépondreSupprimerL'ancien Hôtel Dieu était situé le long de la Seine, au sud de l'actuel parvis...