Que pèse Manuel Valls ? Ce pourrait être une question d’un
magazine féminin pour un numéro d’été. Le top 10 des ministres qui font
attention ou pas à leur ligne. C’est aussi la question qu’on entend souvent chez
les opposants de Manuel Valls. La réponse suit souvent la question, tel un
Karamazov ivre dans la Cité de la Peur : « Rien ». Les arguments
des opposants de Manuel Valls sont toujours les mêmes. L’homme n’a jamais été à
la tête d’une motion à un congrès. Pire, l’homme n’a obtenu que 5,61% des 2,6
millions de bulletins déposés dans les urnes du premier tour de la Primaire
Citoyenne organisée par le Parti Socialiste. Ce qui le disqualifierait d’office
d’après ses détracteurs.
Rappelons qu’en octobre 2011, la question était surtout de
savoir qui était en mesure de représenter au mieux la Gauche (ou au moins le PS
et ses alliés du PRG) pour aller au combat face à Nicolas Sarkozy. Le vote des
primaires, basé comme une grande partie des élections françaises, sur un
scrutin uninominal ne permettait pas de définir un ordre de préférence. Dans ce
contexte, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet étaient
attendus comme largement perdants. Montebourg s’en sorti plus qu’honorablement,
Valls et Baylet ont fait un score attendu. Mais les 5,61% de voix de Valls ne
signifient en aucun cas que 94,39% des sympathisants de gauche ne veulent pas
de l’homme, tout comme les votes pour Ségolène Royal n’étaient pas tous des
votes sanctions contre son ex compagnon ou contre sa rivale du congrès de
Reims. En 2011, la question posée aux électeurs était uniquement « qui
souhaitez-vous comme candidat à l’élection présidentielle de 2012 ? »
et non « qui souhaitez-vous comme 1er ministre » ni « qui
souhaitez-vous comme secrétaire du PS ? ».
En parallèle à ces questions théorique sur le poids des
sauveurs ou des bourreaux, les militants socialistes travaillent, réfléchissent
et débattent sur le sens qu’ils veulent donner à leur parti. Ils contribuent en
nombre à cette grande consultation que sont ces Etats Généraux du PS. Martine
Aubry y a participé en déposant une contribution aux allures d’introduction à
une motion de congrès. Manuel Valls y participe à sa façon en décrivant sa
vision et ses souhaits pour l’avenir de son parti (cette maison commune des progressistes). Les deux devraient pouvoir débattre et échanger sereinement (comme
tous les autres militants), d’autant plus que cette notion de « maison
commune » était déjà évoquée par Martine Aubry en 2009.
Hier déjà les militants ont travaillé, réfléchi et débattu.
Demain encore ils travailleront, réfléchiront et débattront toujours sur leur
parti, sur son socle idéologique, sur sa trajectoire. Ces débats se finiront
par une synthèse, comme c’est normalement le cas en fin de consultation dans le
cadre d’états généraux. Lors d’un congrès, nous aurons peut-être une vision de
qui pèse combien au sein du PS. Dans ce cas, attention toujours aux
interprétations. Lors du congrès de Toulouse, Manuel Valls, Benoît Hamon,
Arnaud Montebourg, Martine Aubry, Pierre Moscovici et les autres étaient tous
dans la même écurie, la même motion et donc pesait tous le même poids.
Et pourtant, ceux qui répondent « rien » à la
question sur le poids de Manuel Valls ont raison. Comme Benoît Hamon, Martine
Aubry, Arnaud Montebourg, Pierre Moscovici, il ne pèse rien qui vaille que l’on
se batte entre nous. Ce matin, certains annonçaient une nouvelle fin programmée
du PS du fait de ses divergences internes. Le PS n’est pas un parti de chef
unique tout puissant au dessus de ses militants comme on peut le voir ailleurs.
Le PS est un parti de débat où tout le monde peut s’exprimer, où tout le monde
pèse le même poids dans un débat. Ce qui pèse le plus aujourd’hui, c’est l’ambiance
de politique spectacle alors que ce qui devrait peser le plus devrait être la
masse de travail déjà abattue depuis fin août autour de ces Etats Généraux du
Parti Socialiste.
T'as raison, il "pèse"!
RépondreSupprimerIl a fait compagne pour les municipales (Ministre de l'intérieur), pour les Européennes aux côtés de Papa Schlutz (1er Ministre) etc... Il avait pesé de tout son poids et c'était une grande victoire! Oui, il pèsera en 2017 et nous gagnerons les doigts dans le nez...
C'est bien.