lundi 2 février 2015

Une semaine dans le rétro : Macron le marathonien

La dernière semaine de janvier retrouve un peu de normalité. Alors que l'assassinat de Charlie Hebdo et les meurtres antisémites sont toujours dans les mémoires, le Président de la République participe aux commémorations de la libération du camp d'Auschwitz Birkenau au coeur de Paris, au Mémorial de la Shoah, et en Pologne, au coeur du cap d'extermination.

A Paris, au sein de l'Assemblée Nationale, Emmanuel Macron commence son marathon parlementaire. A partir du lundi 26 janvier, le projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques est débattu. Le rythme s'annonce soutenu, l'intégralité du projet doit être examinée, amendée et votée le 10 février 2015. En deux semaines, ce sont 106 articles qui seront discutés par les députés. 106 articles en deux semaines ! Emmanuel Macron soumets les députés à rude épreuve. Il n'encourage pas non plus les blogueurs à expliquer le contenu d'une loi qui regroupe des sujets divers et variés.

Cette semaine, les députés ont planché du lundi au vendredi sur le premier chapitre du premier titre du projet de loi, soit la partie "Mobilité" du titre "Libérer l'activité". Sur les 106 articles, 96 restent à voir dans la semaine qui débute. Pour autant, lundi et mardi, nos députés ont donc débattu sur une des mesures phares du projet de loi, la libéralisation des transports en autocar. L'initiative du ministre est bonne. Aujourd'hui, plusieurs trajets sont impossibles à réaliser en train ou prennent un temps incroyable comparé à la distance à parcourir, principalement à cause de l'accumulation des correspondances. D'un point de vue économique, transport en car n'est pas aussi avantageux que le transport en train. La vitesse des deux moyens de transports n'est pas comparable, ni la capacité de personnes à transporter. Pourtant en milieu rural, de nombreuses gares ont fermé depuis plus de 30 ans. Certaines villes ou petites bourgades ne sont plus accessibles aujourd'hui en train et ne compte que sur leur desserte par autocars soit pour maintenir une activité commerciale soit pour faire venir de nouveaux habitants. D'un point de vue écologique, si l'autocar est plus polluant que le train, il est nettement moins que la voiture individuelle. Le développement des transports en car n'est pas une lubie d'Emmanuel Macron. C'est aussi ce qui est fait depuis 10 ans par la Région Ile-de-France par exemple pour désenclaver les villages et villes trop loin des lignes de RER.

Une fois n'est pas coutume, sur ces discussions à l'Assemblée Nationale, les attaques sont principalement venues de la part de la gauche (écologistes, frondeurs socialistes, communistes) alors que les encouragements sont venus de la droite, principalement Hervé Mariton et Frédéric Lefebvre ! De tels contestataires et surtout de tels soutiens peuvent rendre sceptique la proposition. Lors des débats, la plus grande crainte sur ce fameux article 2  est que cette libéralisation des transports en autocar risque de mettre en danger certaines lignes de trains régionales. Mais ces lignes sont déjà mises à mal par la SNCF et sa recherche de profits au détriment des usagers. Dans certaines petites villes de région, il est quasi impossible de trouver un TER en dehors du créneau 6h - 8h et 18h - 20h. On peut imaginer une cohabitation facile entre trains et autocars, les premiers prenant les relais des seconds durant les heures moins fréquentées.

Dès le début de la semaine prochaine, une nouvelle grosse partie du projet de loi Macron va être débattue à l'Assemblée Nationale, les professions réglementées. Au programme, principes de fixation des tarifs réglementées aux prestations des commissaires-priseurs, huissiers de justice et notaires ainsi que la libéralisation de leur installation. Nos députés vont-ils arriver aux articles 80 et suivants sur le travail dominical et la réforme de la justice prud'homale ? Pour cela il faudra avoir un rythme plus soutenu qu'en première semaine...

La semaine prochaine, nos députés continueront de travailler avec Emmanuel Macron, François Hollande recevra ceux qui auront fait l'actu de la semaine dernière, les handballeurs français puis Alexis Tsipras, et tous les amoureux de "digue républicaine" auront les yeux tournés vers le Doubs afin de savoir si le premier candidat de l'UMP non qualifié au second tour d'une législative partielle depuis 2012 va appeler à voter PS ou FN.

Vivement la semaine prochaine !

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