lundi 19 octobre 2015

Merci aux 250 000 participants

Après avoir écrit trois billets sur le referendum organisé par le Parti Socialiste, il est temps de partager des résultats qui sont assez positifs. Si le résultat de la consultation est de 89% de voix pour l'unité, le plus intéressant est bien sur la participation : plus de 250 000 personnes ont voté (plus de 115 000 sur internet et 135 000 dans les 2 500 points de vote physique). 

C'est un beau score puisque Jean-Christophe Cambadélis avait d'abord espérer 300 000 participants avant de redescendre la barre à 200 000. C'est un beau score qui doit être relativisé puisque nous sommes loin des 2 millions de participants à la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste, votation organisée à l'époque par toute la gauche unie. Mais pour une votation organisée en un mois, sans trop de soutien ni de grands événements pouvant rameuter les votants (par exemple la votation contre la privatisation de la Poste avait bénéficié à l'époque d'un stand à la Fête de l'Huma), ça reste un beau score. Certains à la gauche de la gauche prédisaient un fiasco, encore une fois les chiffres sont contre eux. D'autres ont hurlé à la fraude facile alors que le principe est celui utilisé régulièrement que ce soit pour un résultat n'engageant à rien (comme pour la Poste), ou pour une consultation plus officielle (comme pour le budget participatif de la ville de Paris).

Suite à cette belle mobilisation qui montre une participation bien plus élevée que la seule participation des militants socialistes, Jean-Christophe Cambadélis a écrit aux différentes têtes de liste EE-LV et PCF en régions pour leur rappeler que le PS était toujours ouvert à des fusions de liste dès le 1er tour. Dans cette lettre, le premier secrétaire socialiste affirme qu'il veut convaincre ses partenaires "d'un pacte de fraternité à gauche pour :
  • Défendre notre bilan commun dans les régions,
  • Souligner que la droite veut défaire notre action collective pour des régions solidaires et écologiques,
  • Dire ensemble que l'extrême-droite à la présidence des régions défigurerait celles-ci en les transformant en laboratoire anti-républicain,
  • Réagir ensemble au cas peu probable où le total gauche serait inférieur au Front National dans les régions où il est sûr de l'emporter."

Ce referendum est bien sur tardif mais il vaut toujours mieux un réveil une semaine trop tôt qu'une semaine trop tard. Certaines personnes m'ont opposé que "l'unité ne se décrète pas mais qu'elle se construit". Je suis d'accord, l'unité se fabrique et justement dans la majorité des régions, l'unité s'est construites depuis 15 ans dans les exécutifs locaux. Il ne faut pas oublier ce passé en commun.
Pour d'autres personnes, pour que rassemblement il y ait, il doit se faire sur la base d'un programme du PS. Là je suis un peu plus circonspect. Si rassemblement il y a, alors il faut que l'écriture du programme se fasse en amont, avec des rencontres entre les différents partis, le monde associatif, le monde syndical. C'est le résultat de ces discussions qui doit aboutir à un programme commun. Ceci devrait être d'autant plus facile que ces discussions se sont déjà tenues puisque nos partis de gauche ont dirigé les régions ensemble, au contact de la société civile, du monde associatif et du monde du travail.

Merci à toutes les personnes qui ont fait que ce referendum ait lieu partout en France et surtout un grand merci aux 250 000 personnes qui ont participé et qui ont donné leur avis. Espérons que leur voix soit entendu avant qu'il ne soit trop tard.

7 commentaires:

  1. "Si rassemblement il y a, alors il faut que l'écriture du programme se fasse en amont, avec des rencontres entre les différents partis, le monde associatif, le monde syndical."

    Mais oui, bien sûr, on ne peut qu'être d'accord. Et c'est là que ça coince. Parce que les positions sont tout simplement inconciliables. Prenons les exemples de Sivens ou de Notre-Dame-des-Landes. Comment une alliance serait-elle possible entre des gens qui veulent bétonner et des gens qui refusent de bétonner ?

    L'alliance ne peut se faire qu'entre les partisans du béton. Le PS bénéficie du reste de l'appui régional du MEDEF, de l'UMP et du MPF (De Villiers) pour NDDL.

    L'alliance ne peut se faire qu'entre ceux qui refusent le béton. L'opposition à l'EPR par exemple regroupe un spectre qui va bien au delà des positions politiques traditionnelles.

    On n'échappera pas à une recomposition politique. Et ça peut prendre du temps. Ou pas. L'avenir nous le dira...

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    1. La question n'est pas là. Pourquoi parler ici de NDDL et qualifier les autres de "bétonneurs" ? Comment veux-tu avancer dans ces conditions ?

      Comment refuser les arguments en faveur de NDDL : la récupération de l'espace de l'ancien aéroport pour éviter l'étalement urbain de Nantes, les nuisances de l'ancien aéroport et tout ça ?

      Tu veux une recomposition politique. Faisons-là. D'un côté, ceux qui ont une position de principe sans connaître les dossiers, de l'autre ceux qui posément font avancer les dossiers et la cause de l'environnement...

      D'un côté ceux qui souhaitent un aéroport mais deviennent contre contre quand les socialos sont au pouvoir et de l'autre ceux qui restent droits dans leurs bottes.

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    2. Nicolas,

      Je n'ai pas utilisé le mot "bétonneur" mais le mot béton et le verbe bétonner. Je n'ai voulu parler de NDDL, de Sivens ou de l'EPR mais donner des exemples concrets plutôt que de me cantonner à un discours abstrait où l'on peut mettre plus facilement tout le monde d'accord. C'est en effet souvent quand on passe aux travaux pratiques que surviennent les désaccords... et là, je ne vois pas trop comment concilier les positions. Autant mettre le doigt où ça fait mal plutôt que d'éluder.

      Pour NDDL comme ailleurs tu ne peux pas dire que la compétence est d'un côté et l'incompétence de l'autre. On trouve les deux des deux côtés. Dans tous les projets qui font débat. Comment veux-tu avancer si on dit systématiquement de ceux avec qui on n'est pas d'accord qu'ils sont incompétents, ou déraisonnables ou ou irréalistes ? Parce qu'il ne s'agit pas de "bonne gestion" comme on l'entend trop souvent mais de choix politiques où un argent public utilisé pour ceci ne sera pas utilisé pour cela.

      Tu me prêtes la volonté d'une recomposition politique tandis que je me contente de constater qu'elle viendra tôt ou tard. Je ne suis pas certain du tout que cette recomposition me convienne et je pense même qu'elle risque fort de me défriser.


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    3. (elle est où la réponse de Partageux que j'ai reçue par mail ?)

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    4. Elle était dans les spams (bizarre que tu l'aies reçue par mail). Elle est à présent juste au dessus.

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    5. Partageux,

      Tu n'as pas employé le terme "bétonneur", je n'ai pas employé "compétences". Pour la recomposition, on est d'accord mais il serait bon de ne pas prendre cela "sujet par sujet" parce que l'axe finira entre ce qu'on appelle aujourd'hui le centre et les extrêmes.

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  2. J'ai réussi à faire voter ma mère (pas pour faire monter les stats, pour qu'elle accomplisse un "acte citoyen).

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