mercredi 11 janvier 2012

TVA sociale ou Quotient familial, 2 visions de la politique

En cette année d'élection présidentielle, il faut s'attendre à entendre de nouveau les crédos Gauche / Droite, il n'y a pas de différence, que ce soit dans la version tous pourris populistes ou tous un peu similaire pour encourager une union par le centre. Pourtant ces 10 premiers jours nous permettent déjà d'illustrer ce clivage Droite / Gauche par le prisme de 2 propositions: la TVA sociale et le Quotient familial. Ces deux mesures portent toutes deux sur une idée de répartition d'argent.

La première, la TVA Sociale portée par Nicolas Sarkozy, propose de remplacer une entrée d'argent public en provenance des entreprises (par le biais des cotisations sociales) par une entrée d'argent public en provenance de tous les Français (par le biais d'une hausse de la TVA). Pour plus d'informations sur cette TVA sociale, je vous invite à lire mon billet de la semaine dernière.
La seconde, la réforme du Quotient familial portée par François Hollande, propose de mieux distribuer l'enveloppe attribuée au quotient familial pour permettre à tous les Français d'en profiter. Aujourd'hui le quotient familial existe sous la forme d'une baisse des impôts sur le revenu et est calculé à partir du nombre d'enfants à charge et des revenus du foyer (soumis toutefois à un plafond). Cette baisse d'impôt exclue de facto tous les foyers non imposables, c'est à dire les plus pauvres et donc ceux ayant sûrement le plus besoin d'une aide pour subvenir aux besoins de leur foyer. La réforme proposée par François Hollande consiste donc de ne pas fournir cette aide sous forme de baisse d'impôts mais sous forme de crédits allouables également aux non-imposables. Pour ne pas augmenter les finances difficiles de la France, il propose une nouvelle répartition de l'enveloppe allouée au quotient familial. Cette proposition a été analysée par la Direction du Trésor (service du ministère de l'Economie et des Finances). Il en résulte que cette réforme devrait faire perdre 931€ par an aux 4,5 millions de foyers les plus riche et faire gagner 829€ par an aux 5 millions de foyers les plus pauvres (et donc imposables). Pour les 2/3 des foyers (soit environ 26 millions) cette réforme n'aurait aucun impact.

Graphe issu de l'article de rue89
Si, vous l'aurez constater, ces 2 réformes ne portent pas sur le même sujet, on peut tout de même en tirer des conclusions sur le clivage Gauche / Droite. A ma droite, on a donc une réforme qui demande aux Français d'aider leurs entreprises puisque ce sont eux, Français, qui vont devoir payer ce que leur employeur (quand ils en ont un) payait, quitte à mettre toujours plus dans l'embarras les plus pauvres d'entre eux. Comme toute taxe appliquée de manière uniforme, elle touche plus durement les plus bas revenus car elle prend immédiatement des proportions considérables. A ma gauche, on a une réforme qui cherche à mieux équilibrer les aides aux Français pour aider justement ceux qui sont le plus en difficultés. On demande alors aux plus riches de céder non pas une partie de leurs revenus mais une partie de leur aide car cette aide sera plus profitable aux plus pauvres et passera globalement inaperçue dans la masse des plus hauts revenus.

1 commentaire:

  1. Comme d'hab, on tape encore sur les gros richoux. Toujours la même ritournelle.

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