mardi 8 juillet 2014

Dans dialogue social, il y a dialogue #CGS2014

La Grande Conférence Sociale 2014 est lancée. Rapidement les journalistes se sont demandés s'il ne fallait pas requalifier l'événement en Conférence Sociale puisque sa grandeur se trouve limité par le boycott de certains.

La CGT et FO après discussions internes ont décidé de boycotté le deuxième jour de la conférence, histoire d'être présent pour échanger avec le Président de la République mais non pour parler boulot avec les représentants du patronat ou pour écouter le Premier Ministre. On peut comprendre la colère de la CGT et de FO. Depuis 2012 ils sont marginalisés lors de la signature des principaux accords, le refus de signer n'empêchant pas la réalisation des accords, la faute à une représentativité syndicale les empêchant tout blocage. Depuis 2012, sans leur assentiment, le nombre d'heures minimum dans un contrat à temps partiel a été relevé à 24h, un compte personnel de formation a été créé pour suivre toute la vie active d'une personne et non plus sa présence sans une entreprise, un compte pénibilité est (difficilement) en train de se mettre en place, bref le monde évolue sans leur accord.

Pourquoi boycotter la nouvelle Conférence Sociale ? Est-ce à cause de ces progrès, tous évoqués lors des précédentes conférences sociales ? Est-ce à cause du bras de fer perdu contre la réunification de la SNCF et de RFF ? Est-ce à cause de la nouvelle convention d'assurance chômage, signée par FO, CFDT et CFTC, mais qui a mis le feu chez les intermittents (alors que le gouvernement veut revenir sur les chapitres spécifiques au statut des intermittents) ?

Toujours est-il que dans "dialogue social", il y a le terme dialogue. On peut ne pas être en accord avec les exigences du MEDEF, j'ai même tendance à penser que l'on doit être en désaccord avec ces exigences. On peut être en désaccord avec la façon d'agir de Manuel Valls face aux caprices du MEDEF. Mais comment ces désaccords peuvent être un motif de non discussion sur des sujets tels que le retour à l'emploi pour les chômeurs de longue durée ou l'offre d'apprentissage pour les jeunes ? Notre pays compte 5 millions de chômeurs et certaines organisations syndicales préfèrent laisser une chaise vide plutôt que de défendre leur point de vue ? N'ont-ils rien à proposer pour ces gens ? N'ont-ils rien à faire de ces personnes qui n'entrent pas dans les cases de leurs fédérations par secteur d'activité ?

En 2012, seules la CGT, la FSU et Solidaires (dont fait parti SUD) ont appelé à battre Nicolas Sarkozy. Cette volonté de barrage s'expliquait par une volonté de retrouver un dialogue social et donc en finir avec des réformes inventées par le gouvernement sous l'influence d'on ne sait qui et imposées sans la moindre concertation. François Hollande a voulu mettre fin à cette pratique et s'y tient en convoquant une 3ème Grande Conférence Sociale en 3 ans, seul moment où organisations patronales, organisations syndicales et gouvernement se retrouvent autour d'une table pour définir l'agenda et le cadre des réformes à venir.

Comment réclamer plus de dialogue en refusant de participer à ce dialogue. Pour discuter, il faut être plusieurs à pouvoir s'exprimer, mais il faut aussi que ceux qui s'expriment sachent écouter les autres. Impossible de réaliser cela sans daigner s'assoir à la table des discussions. En boycottant la 3ème Conférence Sociale, la CGT et FO donnent raison à l'UMP sarkozyste qui considère comme une perte de temps la consultation des partenaires sociaux.

1 commentaire:

  1. Ouais..
    Mais quand le dialogue social ressemble à un "Diner de cons", je peux comprendre que certains refusent d'y participer...

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