jeudi 3 juillet 2014

Sarkozy bientôt dans "Toute une histoire"

Hier soir, Nicolas Sarkozy a effectué un nouveau "grand retour" devant les Français. L'heure était grave, selon lui, puisqu'il se devait de dire "aux Français ce qu'il en était de l'instrumentalisation politique d'une partie de la justice aujourd'hui". Pour une question d'affinités avec des actionnaires ou tout simplement dans un soucis de passer dans le JT ayant le plus d'audience, Nicolas Sarkozy a souhaité réserver cette interview à TF1 (verbatim). Dans un soucis d'équité avec le service public, la prochaine apparition télévisée de l'ancien président pourrait donc se faire sur France 2. C'est pourquoi France 2 et Réservoir Prod sont en train de préparer une émission spéciale de "Toute une histoire" avec Sophie Davant en l'honneur de Nicolas Sarkozy. Voici l'appel à témoins:
"POURQUOI FUIENT-ILS LA RÉALITÉ ?

-Depuis des années, vous faites tout pour fuir la réalité. Vous vous êtes créé une bulle dans laquelle vous aimez vous réfugier
-Pour vous évader, vous vivez dans un monde parallèle. Vous êtes accro aux jeux vidéo ou aux jeux de rôles
-La réalité ne vous satisfait pas, alors vous avez tendance à enjoliver votre quotidien auprès de vos proches
-A force de vouloir fuir les difficultés, vous avez basculé dans l’alcool ou dans la drogue
-Fuir la réalité a fini par vous porter préjudice. Aujourd’hui, vous tentez d’apprendre à vivre normalement"


Est-ce la mauvaise influence de Nadine Morano ou de Christian Estrosi ? Toujours est-il que l'intervention de Nicolas Sarkozy sur TF1 et Europe 1 a montré un déni de réalité manifeste. Il y a déni de réalité quand il essaye de mettre à la même hauteur des faits d'évasion fiscale (de la part de Cahuzac) et une mise en examen pour trafic d'influence actif, corruption active, et recel de violation de secret professionnel.

Il est aussi dans le déni de réalité quand il s'étonne de se retrouver en garde à vue alors que son casier judiciaire est vide. Si durant tout son quinquennat il a combattu à outrance les récidivistes (et non la récidive), il a aussi mis en place une notion d'"objectifs de la mesure" (art. 2 de la loi du 14 avril 2011) définissant les motifs d'une garde à vue. Dans ces motifs, on retrouve, entre autres:
  • Empêcher que la personne fasse pression sur des témoins...
  • Empêcher que la personne ne se concerte avec avec d'autres personnes susceptibles d'être ses coauteurs ou complices.
Il est dans le déni de réalité quand il attaque les deux juges à qui il a été présenté, que ce soit en insistant à les nommer les "deux dames" et non pas les deux juges ou que ce soit en insistant sur l'appartenance syndicale d'une des deux juges (appartenance syndicale qui est un droit constitutionnel), oubliant que l'autre juge n'est pas syndiquée. Il essaye aussi de créer l'amalgame entre les communications officielles d'un syndicat et la probité et la qualité de travail de ses membres. Ce n'est pas faute au journaliste de TF1 d'essayer de le ramener à la raison lui rappelant que c'est lui qui a attaqué les magistrats en les nommant les "petits pois", ou que ce ne sont pas ces deux magistrates qui ont décidé de sa mise sous écoute... Alain Juppé y va lui aussi de son commentaire pour tempérer les propos de Nicolas Sarkozy demandant à ne pas "vilipender" la Justice.

En plein délire, Nicolas Sarkozy aggrave son cas quand il parle de Manuel Valls, l'homme de Matignon qui saurait tout, qui suivrait les faits et gestes de Sarkozy à la minute. La preuve pour l'ancien président ? Manuel Valls a déclaré mercredi matin : "les faits qui sont reprochés à Nicolas Sarkozy sont très graves". Sarkozy demande donc lors de son passage télévisé "Qu'en sait-il ? A-t-il eu les juges au téléphone ? Lui a-t-on fait un rapport ?". Coupé de la réalité, Sarkozy oublie à ce moment là que la presse et les chaines d'infos en continue ressassent en boucle les 3 motifs de sa mise en examen et que en effet, être accusé de corruption active est très grave.

Ensuite, il se croit toujours soutenu comme au lendemain de mai 2007. Il se dit seul mais soutenu par les "millions de Français qui ont voté pour lui". Or, depuis sa garde à vue, à part les soutiens des fidèles Morano, Hortefeux et Estrosi, les soutiens sont faibles. Sa famille politique aimerait que l'on calme un peu le jeu autour d'elle et qu'elle puisse enfin devenir une force d'opposition crédible. Pour cela, il faudra aussi faire comprendre à Sarkozy que l'affaire Bygmallion sent réellement le pourri, Jérôme Lavrilleux l'a reconnu, le bureau politique de l'UMP l'a reconnu mais pour Nicolas Sarkozy, lors de sa compagne de 2012, "sur un budget de 21 millions, il a dépassé de 400 000€". Pour Sarkozy, ce ne sont pas ses comptes qui sont faux (même si le directeur-adjoint de sa campagne dit le contraire), ce sont surement ceux de François Hollande !!!

Je souhaite bien du courage à Sophie Davant quand elle discutera avec Nicolas Sarkozy car elle risque de tomber devant un invité comme rarement son émission "Toute une histoire" en aura rencontré. Nicolas Sarkozy est empêtré dans son monde à lui, un peu comme un gamin qui deale du cannabis et qui est pris la main dans le sac. Pour Sarkozy aussi, je ne pense pas que l'emprisonnement soit la solution. Une contrainte pénale avec obligation de se soigner lui serait bien plus bénéfique. 

2 commentaires:

  1. on peut aussi utiliser du goudron et des plumes et le promener partout en france pour l'exemple

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  2. Ce qui me "choque" c'est que des types de droite le croient...

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