Présent aux premiers rangs de la rentrée littéraire après avoir été
présent aux premières loges de la campagne présidentielle, Laurent Binet
nous livre son récit de la campagne présidentielle vécue aux côtés de
François Hollande, "Rien ne se passe comme prévu".
L'ouvrage est un ouvrage très agréable à lire, écrit avec beaucoup
d'humour. De la mi-avril 2011 au soir du 6 mai 2012, Laurent Binet,
l'auteur de HHhH, va suivre à la trace François Hollande. De cet accès
privilégié avec le candidat, Binet ne va pas en sortir un récit
analysant les conditions de la victoire socialiste ou les pensées
profondes du candidat Hollande mais va nous livrer un journal assez
personnel. Laurent Binet n'est pas journaliste politique et n'a donc pas
l'habitude du microcosme ambiant. Il décrit donc avec recul et humour
l'envers du décors, la façon de faire des journalistes (leur méthode de
debriefing qui homogénéise leurs ressentis), le comportement de la garde
rapprochée (par exemple après quelques rencontres avec Moscovici, il le
décrit comme ayant "un style un peu à la Mastroianni, mi-séducteur mi-Pierre Richard", ou le déroulement du débat Juppé/Hollande vu depuis les loges de France2 avec entre autres Valls, Mosco, Le Foll et Lamadaoui),
et complète presque toutes les séquences avec son avis personnel. Et
c'est cet avis qui rend le livre intéressant car Binet n'est ni militant ni
journaliste, il fut dans un passé pas si lointain prof dans un lycée de
ZEP et essaye de garder le plus possible son regard extérieur. Par
exemple, quand il décrit le meeting du Bourget, sa plus grosse crainte
au départ est que le meeting ennuie les 2 amis qu'il a amenés avec lui,
et au fur et à mesure du récit, on sent l'excitation monter, tout comme
je l'ai vécu ce jour là.
Au final, j'ai dévoré ce livre car c'était une façon de revivre
cette magnifique année de campagne électorale avec la description de ce
qui se passait de l'autre côté du miroir de tous ces évènements vécus de
mon côté aussi (La Rochelle, les primaires, le meeting du Bourget, les
débats contre Juppé et Sarkozy et les soirées électorales). Pour les
non-militants, je pense que ce livre permet d'aborder la politique sans
avoir besoin de trop en savoir avant et permet d'avoir un bel aperçu de
ce qu'est une campagne présidentielle avec ses innombrables
déplacements, ses hordes de journalistes et l'organisation autour du
candidat. En lisant "Rien ne se passe comme prévu", je revoyais aussi
par moment les dessins de Matthieu Sapin dans Libé. Il en a sorti une
BD, "Journal d'une campagne présidentielle". Je pense que l'ouvrage doit
être dans la même veine, regard extérieur, humour et campagne vue des
coulisses. Pour l'anecdote, à un moment Mathieu Sapin envoie un texto à
Laurent Binet lui disant qu'il est au meeting de Villepinte
et qu'il se sent comme dans l'Etoile Noire.
Aujourd'hui dans le Parisien, le député parisien Jean-Marie Le Guen est revenu à la charge sur le sujet des Salles de consommation supervisée, appelées aussi "salles de shoot" ou "salles de consommation à moindre risque" comme les appellent ActUp et d'autres associations.
Qu'est
ce qu'une salle de consommation à moindre risque ? Il s'agit d'un centre
ouvert à tous, gratuit d'accès et offrant la possibilité aux toxicomanes
d'y consommer leur propre produit dans un lieu fermé et propre. Ces
centres sont tenus par des spécialistes de la santé présents pour
garantir le bon état des lieux, offrir une présence et une possibilité
de discuter avec les toxicomanes présents. Ce personnel est également
présent pour aider l'usager s'il souhaite se désintoxiquer. Ces centres
existent déjà dans de nombreux pays européens tels que la Suisse, les
Pays-Bas, l'Allemagne, l'Espagne, le Luxembourg et la Norvège. On trouve
également ce type de centres au Canada et en Australie depuis de
nombreuses années.
Ces centres de consommation n'ont évidemment pas pour but de fournir
en drogue les toxicomanes de passage. Leurs raisons d'être sont
multiples mais toujours orientées vers un véritable souci de santé
publique. Tout d'abord ces centres, en accueillant des toxicomanes,
permettent d'éviter à ces derniers de consommer leur drogue dans la rue,
dans des parcs ou dans des cages d'escaliers. On évite donc la
conséquence directe d'une consommation de drogues dans la nature qui est
la présence de seringues (les principaux utilisateurs de ces centres
sont des héroïnomanes) dans des endroits inappropriés. Ensuite, ces
centres étant encadrés par des équipes qualifiées (médecins,
psychologues), les usagers voient leur consommation surveillée. Le
personnel peut suivre les usagers, les aider en cas de venue trop
fréquente ou de tentative de consommation dans des états inappropriés.
Selon les personnes, une discussion pourra avoir lieu pour comprendre la
cause de l'addiction voire pour aider le toxicomane à commencer ou à
réussir une désintoxication.
L'idée d'expérimenter des centres de consommation n'est pas récente
et ce n'est pas la première fois qu'elle est avancée, notamment à Paris.
Suite au rapport de l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) publié en juin 2010, Roselyne Bachelot,
alors ministre de la Santé, avait déjà évoqué son envie de tenter
l'expérience. Elle avait été sèchement rabrouée par François Fillon
considérant ces centres "ni utiles, ni souhaitables".
En appui à cette tentative et suite à des nombreuses demandes du groupe
écologiste parisien, le Conseil de Paris a mis ce sujet à l'ordre du
jour à l'automne 2010 et a voté une résolution
permettant l'ouverture de centres de consommation dès que l’État le
permettrait. En mai 2011, des élus se penchent de nouveau sur la
question, principalement en observant l'expérience espagnole. En octobre 2011, Jean-Marie Le Guen, encore lui, organise un débat à
l'Hôtel de Ville de Paris avec des intervenants canadiens, suisses et
hollandais pour évoquer les situations de ces pays en avance sur nous
sur le sujet.
Sans surprise, aujourd'hui la réaction de l'UMP ne s'est pas faite attendre et un communiqué de presse
tire à boulets rouges sur cette demande du député socialiste. Encore
une fois, l'UMP nous montre son conservatisme. Pour eux, la meilleure
prévention est la répression, et un toxicomane un délinquant. Le
problème avec cette vision est que quelle que soit la prévention mise en
œuvre, quelle que soit l'intensité de la lutte contre le trafic de
drogues, il y aura toujours des toxicomanes. Pour ces derniers, leur
offrir la prison comme unique horizon ne peut être une solution, surtout
quand des études comme celle publiée par le Sénat
prouvent que la consommation de drogues dures persiste en prison et
qu'il y est difficile de se soigner et d'avoir accès à des produits de
substitution. Il est donc nécessaire d'organiser un suivi de ces
toxicomanes, les aider dans leur dépendance et si possible dans leur
recherche d'indépendance. A chaque tentative de création d'une nouvelle
technique de prévention, on a toujours le droit aux mêmes cris
d'indignation, que ce soit lors de la mise en place des Programmes
d'Echange de Seringue ou pour faciliter l'accès aux préservatifs.
Pourtant à chaque fois, l'idée de base est la même : protéger. Protéger
les usagers, mais aussi leurs proches et à plus grande échelle la
société entière. Un héroïnomane qui se drogue dans des conditions
insalubres (mauvaise hygiène, réutilisation de seringues, etc.) augmente
la probabilité de développer une maladie ou une infection pouvant se
transmettre à ses proches ou affecter directement ou indirectement ses
proches (transmission du VIH à son enfant par exemple). Un héroïnomane
se droguant dans une cage d'escaliers ou dans un parc va dégrader
l'image du lieu et empêcher une possible réhabilitation des lieux, dans
ce cas toute la société en pâtit.
C'est pourquoi je soutiens l'initiative de Jean-Marie Le Guen. Ce
n'est pas faire preuve de laxisme ni de prosélytisme pour l'usage de
drogues que d'encourager l'ouverture de centres de consommation. C'est
pourquoi j'encourage le gouvernement à écouter l'appel du député Le Guen
mais aussi des associations concernées ainsi que les recommandations de
l'INSERM pour autoriser ce genre de centre en France. La ville de Paris
est déjà prête à ouvrir un ou plusieurs centres de consommation et
n'attend que le feu vert du gouvernement. J'espère que le gouvernement
osera et aura le courage de se lancer dans une telle initiative.
Pour avoir une idée de ce qu'est une salle de consommation surveillée, voici un reportage diffusé sur France2 en avril 2010 :
Après 15 jours de pause suite à la fin des J.O., la compétition olympique revient sur le devant de la scène avec les Jeux Paralympiques pour près de deux semaines. Sur cette période, 23 disciplines sportives seront représentées. 6 sports sont spécifiques aux Jeux Paralympiques: la boccia, le football à 5, le football à 7, le goal-ball, le rugby et la danse. Les 17 autres disciplines sont le tir à l'arc, tir sportif, l'athlétisme, le cyclisme, les sports équestres, judo, la force athlétique (ressemble à de l'haltérophilie), l'aviron, la
voile, la natation, le tennis de table, le volleyball, le basketball,
l'escrime, tennis, le canoë, le triathlon.
Si je ne suis pas entièrement d'accord avec les personnes critiquant la séparation entre les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques, que ce soit pour des raisons d'organisation (autant pour le nombre d'athlètes que pour la logistique nécessaire), pour éviter l'overdose du spectateur, ou pour toute autres raisons, je me range à l'avis de ceux qui se sont plaints, et qui continuent d'ailleurs, sur la médiatisation de ces Jeux Paralympiques. Si les JO début août avaient eu le droit à 16 heures de direct sur France Télévision chaque jour, ces Jeux Paralympiques n'auront le droit qu'à deux magazines quotidiens, l'un vers 17h sur France 2 et l'autre en fin de soirée sur France 3 pour résumer les compétitions du jour. Pour suivre en direct les épreuves, le spectateur français aura le choix entre le site de FranceTV Sport et la chaîne TV8 Mont Blanc.
Cette absence de médiatisation est dommage. Si France Télévision ne se prive pas de millions de spectateurs en ne diffusant pas d'épreuves en direct, cette absence d'antenne est dommage car elle empêche la publicité de sports méconnus qui méritent d'être mis en avant. Quand on voit les hausses d'inscriptions dans les fédérations dont la discipline a brillé aux JO (le judo, le handball, l'escrime les bonnes années), on peut mesurer l'impact d'une olympiade sur la pratique d'un sport. Cette aubaine est d'autant plus nécessaire pour les sports paralympiques qu'il n'est pas toujours aisé de savoir quels sports sont accessibles aux mal-voyants, aux personnes en fauteuil roulant ou aux handicapés mentaux. Par exemple, y a-t-il beaucoup de jeunes en fauteuil roulant qui connaissent la boccia, une sorte de pétanque qui se joue en fauteuil roulant et qui est accessible y compris à ceux qui ne peuvent pas se servir de leurs bras ?
Demain et pendant deux semaines, j'espère que l'on sera nombreux à encourager les sportives et sportifs, notamment les Français (soyons un peu chauvin) qui espèrent faire mieux qu'il y a quatre ans et de finir dans les dix meilleurs nations mondiales. Je suivrai donc par exemple les performances d'Assia El Hannouni et de Marie-Amélie Le Fur qui vont viser chacune dans sa catégorie les titres olympiques en athlétisme (100 et 200m pour chacune d'entre elle, 400m pour Assia El Hannouni et la longueur pour Marie-Amélie Le Fur). Même si c'est une discipline que je ne connais pas du tout, je regarderai la compétition de Damien Seguin, notre porte-drapeau, qui tentera de décrocher une 3ème médaille en autant de Jeu Paralympique en voile. Je suivrai également Khamis Zaqout, athlète gazaoui, qui à 47 ans essayera de remporter des médailles en lancer de poids, de disque et de javelot. A noter le beau geste du gouvernement puisque François Hollande a d'ors et déjà annoncé qu'il se rendrait de nouveau à Londres pour encourager les athlètes français.
Demain débutera la traditionnelle Université d'Eté du PS à La Rochelle.
Cette université sera toute particulière puisque c'est la première
depuis 10 ans qui se tiendra alors que le PS est au pouvoir. Ce sera
donc l'occasion d'y entendre nos nouveaux ministres y détailler leur
feuille de route ou leurs projets pour les années à venir.
Par exemple, vendredi après-midi, Laurent Fabius parlera politique
étrangère avec Elisabeth Guigou et Jean-Christophe Cambadélis mais aussi
avec des spécialistes comme Marie Mendras, spécialiste de la Russie,
Pascal Boniface, directeur de l'Institut des Relations Internationales
et Stratégiques (IRIS), et Alain Dieckhoff, spécialiste du conflit
israélo-arabe. Ensuite les ministres Vincent Peillon et Najat
Vallaud-Belkacem animeront une séance plénière sur l'éducation qui
devrait attirer beaucoup de militants. Le samedi la feuille de route
des parlementaires sera présentée en séance plénière avec, entre autres,
Jean-Marc Germain et François Rebsamen. Si j'étais présent à La
Rochelle cette année, j'aurais entouré en rouge la séance plénière
"Après la conférence sociale, quelles perspectives ?" avec les ministres
Marisol Touraine et Michel Sapin et également les syndicalistes
Laurence Laigo de la CFDT, Patrick Privat de FO, Pascale Coton de la
CFTC, Jean-Marie Truffat de l'UNSA, Bernadette Groison de la FSU et
Nadine Prigent de la CGT. C'est vraiment pour ce genre d'atelier que
j'aime me rendre à l'Université d'Eté. En effet en plus d'écouter les
arguments et les idées socialistes, on peut y entendre les attentes, les
envies et les points d'achoppement entre chaque syndicat et le PS.
Cette année, les élus et ministre locaux seront également à l'honneur à
La Rochelle. Mon député Patrick Bloche interviendra aux côtés d'Aurélie
Filipetti, Sylvie Robert et Didier Mathus sur le thème "Transmission et
création, les enjeux d'une politique culturelle publique ambitieuse".
Alors que la ministre et ancienne maire du 4ème Dominique Bertinotti
animera sans trop de surprise la table ronde "La famille en 2012" avec
Françoise Mesnard, Martine Gross et François de Singly.
Cette année encore le programme de ces Universités d'Eté va être bien
chargé avec plus de 40 ateliers et tables rondes mais je suis tout de
même étonné de l'absence de parité dans les intervenants. En effet je
n'ai compté que 86 intervenantes alors qu'au moins 140 hommes vont
s'exprimer entre le vendredi après-midi et le samedi soir (le dimanche
matin étant réservé aux discours de clôture). Cette absence de parité
est tout de même étonnante quand on voit que chaque atelier est animé
par au moins deux personnes du PS et deux intervenants extérieurs.
Je ne serai pas à La Rochelle ce week-end puisque j'ai prévu de fêter
les 10 ans du festival Rock En Seine mais j'espère bien être présent
l'année prochaine pour faire un premier bilan de la première année
d'actions gouvernementale et parlementaire. Etant absent, je vous invite
donc à suivre les probables compte-rendus et les impressions des
blogueurs présents sur place comme Romain, Bembelly, Variae, Jegoun, Seb, Mehdi, ou Gilles.
C'est l'été, la canicule, temps idéal pour la lecture, la détente et donc les éditions "spécial été" des magazines. Imaginez vous à présent en train de lire un de ces magazines et d'y lire dans le dossier annoncé en Une le récit de Lara :
"une héroïne toute fraiche et pimpante. Elle a 21 ans. Elle arbore un
visage juvénile, des formes tout ce qu'il y a de plus décentes et un
accent snobinarde anglaise qui la rend à la fois sexy et insupportable."
Son histoire se gâte quand :
"Lara est de nouveau capturée par des bad guys. Et encore une fois la
tension sexuelle malsaine est à son comble. La miss est plaquée au sol,
les mains attachées dans le dos."
"L'ambiance sonore est saturée des gémissements de la belle et des insultes grivoises proférées par ses agresseurs".
Non vous n'êtes pas en train de lire le récit d'un témoin dans un magazine du style du "Nouveau détective".
Dans ce même dossier, il est possible d'y lire qu'il s'agit d'"une punition à l'encontre d'une héroïne-starlette qu'il faut remettre à sa place, quitte à l'humilier et à la souiller sans ménagement", car "Oui Lara prend cher".
Mais rassurez-vous : "Bon ici, il n'y a pas de viol à proprement parler. Mais les aventures
de Lara sont suffisamment éloquentes et suggestives pour qu'on puisse y
voir des métaphores obscènes"
L'auteur est conquis et essaye de transmettre son envie à ses lecteurs : "Ca tombe bien : pervers, je le suis aussi", "et si j'osais, je dirais même que c'est assez excitant".
En lisant ces extraits, vous pensez être devant une sordide revue porno interdite aux moins de 18 ans et un dossier sur le sexe violent. Cela pourrait être possible puisqu'on lit au début du dossier que "tant pis si pour aboutir à un résultat séduisant, il faut malmener l'héroïne autant que peut l'être une actrice de gonzo SM". Mais non, ce n'est toujours pas la bonne réponse.
En réalité, si vous lisez ces lignes, vous êtes en train de lire un des plus connus des magazines sur les jeux vidéos. Qui dit jeu vidéo, dit un lectorat cible allant du jeune adolescent au joueur adulte confirmé, pas sur que ce soit le meilleur des publics, s'il devait en exister un, pour encenser un jeu en vantant le viol soit disant esthétique et excitant de sa jeune héroïne...
Je tenais donc à saluer la performance de ce magazine pour avoir réussi à publier un dossier contenant une apologie du viol. Contrairement à l'éditeur du jeu qui lui s'abrite derrière un âge limite pour se défausser de sa responsabilité (le site web du jeu est interdit au moins de 18 ans), le magazine lui ne voit rien d'anormal dans ses propos ni dans son public et l'explique ouvertement sur sa page Facebook.
Si j'étais choqué en lisant l'extrait du magazine en question, je le suis encore plus après avoir lu leur réponse. Tous les ans en France, 198 000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viol. Il est encore difficile aujourd'hui de faire reconnaitre une tentative de viol, trop d'idées reçues persistent autour de ce sujet. Alors trouver un viol ou une tentative de viol comme une idée excitante et très bien trouvée pour un nouvel épisode d'une série de jeu vidéo est surement la pire façon d'introduire ce jeu.
Fans de Lara, n'ayez crainte. Si on se fie aux déclarations stupides et moyenâgeuses d'un candidat républicain au Sénat, Todd Akin, l'héroïne ne risque pas de tomber enceinte, "un véritable viol provoque rarement une grossesse". Comme quoi il y a encore du boulot à faire quelque soit le continent où l'on se trouve...
Que d'agitation autour de ce 15 août entre prière nationale contre le mariage pour tous, processions de l'assomption dans les rues de France et de Navarre, tout en oubliant tout ce qui s'est passé le 15 août dans l'Histoire. Que d'agitation religieuse également à la télévision entre un Jour du seigneur édition spéciale Assomption et les chaînes d'infos en continue qui parlent majoritairement de cette prière nationale ou des multiples offices religieux se déroulant aujourd'hui.
Tout ceci m'a amené à me poser la même question qu'à chaque jour férié religieux, pourquoi ce jour est-il férié ?
En France, nous avons 5 jours fériés célébrant des fêtes civiles et 6 célébrant des fêtes religieuses chrétiennes. Pour un pays qui s'est séparé de l'Église depuis plus d'un siècle, ça fait encore pas mal d'affinités... Comme je suis quelqu'un de profondément attaché à mes jours chômés, je ne vais pas demander la suppression des 6 jours fériés religieux mais peut être pourrions nous trouver de nouveaux jours fériés ou de nouvelles significations pour remplacer ces 6 jours. Ce serait ainsi l'occasion de faire un geste plus que symbolique dans le vivre ensemble envers la grande partie de la population qui n'a pas plus d'affinité que cela avec l'église catholique.
Ces nouveaux jours fériés pourraient être définis pour célébrer notre histoire républicaine, célébrer la construction de l'Europe, la culture et d'autres occasions laïques.
Tout d'abord, je propose de na pas toucher à Noël qui est à présent plus une fête familiale qu'une fête véritablement religieuse. L'esprit de Noël est en quelque sorte déjà une fête du vivre ensemble. Il reste donc 5 nouvelles fêtes à trouver.
La France pourrait célébrer le 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, comme le font déjà le Burkina Faso, le Cambodge, le Laos, la Russie, l'Ukraine, la Moldavie, l'Azerbaïdjan, l'Arménie, l'Ouzbékistan, le Kirghizistan et la Biélorussie.
Nous pourrions également rendre férié le 21 juin en transformant la fête de la musique en une grande fête de la Culture, pourquoi pas un mix entre journées du patrimoine, fête de la musique, fête du livre et autres secteurs culturels...
Il faudrait une journée pour célébrer la construction de l'Europe. Le 9 mai semble une date tout à fait appropriée puisque déjà journée de l'Europe. Sa proximité avec le 8 mai ne doit pas poser de problème puisque le jeudi de l'Ascension est aussi dans cette période (il tombera d'ailleurs un 9 mai en 2013).
Nous pourrions également célébrer un débarquement allié, celui du 6 juin ou celui du 15 août, ces évènements ayant vu des militaires du monde entier ainsi que des femmes débarquer sur le sol français pour combattre la barbarie nazie. L'avantage de célébrer le débarquement de Provence serait de ne pas brusquer les catholiques qui garderaient ainsi leur fête de la vierge Marie.
Je suis en manque d'idée pour trouver une dernière fête qui se déroulerait si possible à l'automne pour remplacer la fête de la Toussaint.
Un autre avantage à ces nouvelles fêtes serait la préservation des fêtes catholiques. En effet, aujourd'hui ces fêtes sont souvent sorties de leur contexte à des fins commerciales (le chocolat de Pâques, Halloween à la place de la Toussaint) et leur signification de plus en plus oubliée. En sortant ces fêtes de la liste des jours fériés, le croyant retrouverait le sens originel de cette fête sans qu'elle ne soit corrompue par la publicité. De plus le catholique se trouverait sur un pied d'égalité avec son voisin juif, musulman, bouddhiste ou autre puisqu'il devra lui aussi poser un jour de congé s'il veut célébrer ses fêtes catholiques comme ceux qui posent des jours de congés pour fêter Pessah, l'Aïd, l'anniversaire de Bouddha, etc.
Enfin la refonte des jours fériés pourrait être l'occasion d'en ajouter un ou deux supplémentaires, on peut toujours espérer... Comme ma liste de nouveaux jours fériés n'est qu'indicative, n'hésitez pas à en soumettre d'autres dans les commentaires.
L'actualité de la semaine a été animée par les démantèlement de camps de Roms. Avant de vous inviter à lire 3 excellents billets écrits par un expert de la question, je voudrais juste donner un rapide avis personnel sur la différence de situation entre aujourd'hui et il y a 2 ans après le discours de Grenoble.
Il y a 2 ans, le gouvernement ciblait ouvertement toute une catégorie de personnes (les gens du voyage) et se méprenait en les considérant tous comme des délinquants étrangers qu'il fallait renvoyer dans leur pays d'origine.
Aujourd'hui, il me semble que l'on démantèle des campements véritablement insalubres et donc dangereux pour la santé publique. De plus des tentatives de relogement pour les familles sont mises en place, hélas le nombre de solutions d'accueil n'est pas suffisant aujourd'hui. Malgré la promesse de François Hollande, tous ne seront donc pas relogés aujourd'hui, principalement du fait du manque de logements. Aurait-il fallu laisser ces camps en place le temps d'avoir construits de nouveaux logements, je n'en suis pas persuadé.
Comme dit en introduction, je vous recommande la lecture sur le blog de Romain de 3 billets écrits par Jules Praxis, spécialiste des politiques d'hébergement et de l'accès au logement dans la région lyonnaise :