mardi 12 juin 2012

La digue, quelle digue ?

Illustration trouvée chez aurelinfo
Je n'ai jamais eu une grande confiance pour l'UMP ou pour ces ancêtres du RPR, UDF et autres formations de droite, y compris dans leur soit disant rôle de digue anti-FN.

En 1977 et 1983, le FN est présent sur quelques listes commune avec le RPR et l'UDF aux élections municipales. C'est d'ailleurs en 1983 que la ville de Dreux passe aux mains du FN après que la liste FN ait rejoint la liste RPR au 2nd tour. A l'époque Jacques Chirac déclarait : "Je n'aurais pas du tout été gêné de voter pour la liste RPR-FN au second tour. Cela n'a aucune espèce d'importance d'avoir quatre pèlerins du FN à Dreux comparé aux quatre ministres communistes au conseil des ministres."

En 1985, Jacques Chirac laisse les fédérations locales gérer leurs accords pour les élections cantonales. Plusieurs accords RPR / FN seront réalisés...

Aux régionales de 1986, 5 présidents de région RPR sont élus avec les voix du FN (Languedoc-Roussillon, Haute-Normandie, Picardie, Aquitaine et Franche-Comté). Le PS aura tenté en Midi-Pyrénées de négocier avec le FN. Aucun candidat ne sera présenté au final mais (et heureusement), le secrétaire fédéral sera immédiatement démis de ses fonctions. 

En 1998, Charles Millon (Rhônes Alpes), Charles Baur (Picardie), Jean-Pierre Soisson (Bourgogne) et Jacques Blanc (Languedoc Roussillon) se font élire président de Région avec les voix du FN contre les consignes officielles du RPR et de l'UDF.

Sous la dernière présidence la création du collectif de la Droite Populaire, la création d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité Nationale, certaines lois prises par Guéant montrent un rapprochement idéologique avec le FN.

On voit donc que depuis 40 ans, le FN et la droite parlementaire flirtent ensemble. Si ce flirt ne consiste qu'à appeler les électeurs du FN à voter pour un candidat comme l'a fait Alain Juppé ce matin, je ne suis pas choqué. En revanche, je continuerai à critiquer les politiques comme Nadine Morano quand elle annonce qu'elle partage des idées avec le FN ou quand elle fait la Une du journal d'extrême droite Minute. Et c'est hélàs ce qui m'inquiète dans cet entre-deux tours des élections législatives, j'ai bien peur de voir plusieurs candidats UMP (comme NKM) reprendre des propositions FN pour récupérer les voix de ces électeurs. Ou, pire, faire comme Rolland Chassain qui se désiste au profit du candidat FN car d'après lui "il suffit de lire [ses] propositions pour voir qu'[il est] plus proche de Marine Le Pen que du PS".
La meilleure solution pour éviter tout ceci, c'est d'avoir une action politique forte et propre. C'est Seb Musset qui l'explique le mieux dans son billet pour en finir avec le FN.

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