dimanche 27 septembre 2015

Paris, Journée sans voiture (ou presque)

Ce dimanche 27 septembre, Paris s'est essayé à la journée sans voiture. Comment peut-on empêcher les voitures de circuler dans Paris entre 10h et 18h, c'était ma principale interrogation. Et bien, on ne peut pas (ou on n'a pas voulu). Pour rendre l'opération intéressante, des quartiers ont été rendu fermés à la circulation, ou presque. Par exemple, le centre de Paris était annoncé entièrement sans voiture. Sur la carte de l'opération, cela signifie tout de même un axe Place de la Bastille - Concorde - Champs Élysées. Mais quand on regarde voies qui font exception, on retrouve : 

Périmètre central (1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 10e et 11e arrondissements)

Place de la  Concorde, rue Royale, boulevard de la Madeleine, boulevard des Capucines, boulevard des Italiens, boulevard Montmartre, boulevard Poissonnière, boulevard de Bonne Nouvelle, boulevard Saint-Denis, boulevard Saint-Martin, place de la République entre le boulevard Saint-Martin et le boulevard Magenta, boulevard Magenta, rue Lucien Sampaix, rue des Recollets, rue du Faubourg Saint-Martin, avenue de Verdun, rue du Faubourg Saint-Martin, rue du Terrage, rue Robert Blache, rue Emile Varlin, rue du Faubourg Saint-Martin, rue La Fayette, quai de Jemmapes, rue Louis Blanc, place du Colonel Fabien, rue de la Grange aux Belles, rue Bichat, avenue Richerand, quai de Valmy, boulevard Jules Ferry, boulevard Richard Lenoir, boulevard Voltaire, place Léon Blum, rue de la Roquette, avenue Ledru Rollin, rue du Faubourg Saint-Antoine, place de la Bastille, boulevard Henri IV, pont de Sully, boulevard Saint-Germain, pont de la Concorde.
L’interdiction de circulation ne s’applique pas aux voies précitées délimitant le périmètre ci-dessus.

C'est dommage, surtout que l'opération en elle-même est agréable. Marcher sur des grands axes parisiens sans entendre klaxons, bruits de démarrage, bruits de moteur, c'est très apaisant. A lire le descriptif de la journée, je voyais déjà les rues de Paris livrées aux Parisiens, qu'ils soient en baskets, en rollers, à vélo ou qu'il souhaitent organiser des animations en extérieur. En réalité, comme les bus et les taxis ont le droit de circuler partout (sauf sur les Champs Élysées), les voies parisiennes sont surtout offertes aux vélos et peu aux piétons. J'ai vu quelques exceptions notables, sur les quais hauts rive droite où taxis et bus étaient cantonnés à la voie de bus laissant ainsi libre le reste de la chaussée pour les vélos et les piétons, et sur les Champs Élysées, entièrement rendus aux piétons et cyclistes, au plus grand bonheur des participants. C'est d'ailleurs là où j'ai vu le plus de monde et le plus de jolies scènes comme ce couple de jeunes mariés en train de faire leurs photos de mariage au milieu de la plus belle avenue du monde ou ces parents mitraillant leurs deux enfants en train de jouer au Puissance4 assis au milieu de l'avenue.

Le point le plus négatif reste pour moi la Place de la Bastille, si souvent piétonne quand il y a des grandes manifestations et cette fois-ci encombrée de voitures comme tout autre dimanche.

Paris sans voiture reste une belle expérience qui mérite d'être renouvelée en allant bien sur plus loin. Je salue tout de même l'initiative de faire ceci un dimanche de septembre et non en plein mois d'août. Cela permet à la majorité des Parisiens d'en profiter. En allant plus loin les années suivantes, la Mairie de Paris permettra à tous les Parisiens de s'approprier le temps d'un dimanche les rues de leur quartier, et non uniquement les rues du centre et des quartiers touristiques (Montmartre, Luxembourg), surtout que ces quartiers sont majoritairement piétons les autres dimanche de l'année. J'ai entendu plusieurs personnes s'étonner de la présence des bus et des taxis. Mais quand on fait attention, on s'aperçoit que les rues sont tout de même beaucoup plus calmes quand il n'y a que taxis et bus et pas de véhicules particuliers.

Je ne sais pas si c'est un aperçu d'un Paris soumis à un péage urbain mais ce qui est sur, c'est qu'un Paris sans voiture, une fois de temps en temps, c'est une bouffée d'air frais et aussi un petit air de liberté qui n'est pas négligeable.

5 commentaires:

  1. oui mais c'est aussi une entrave à une liberté constitutionnelle , la lberté de déplacement
    Hidalgo peut le faire sans risque (?)mai une petit maire de province (Creuse , je crois) a été condamné et son arrêté annulé pour ce motif

    selon que vous serez ........

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    1. La Constitution garantit la liberté de circulation, mais ne garantit nullement que ce doit être en automobile.

      La loi donne au maire pouvoir de police sur la circulation, et l'autorise à restreindre et réglementer circulation et stationnement sur le territoire de sa commune.

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  2. tu iras dire ça au maire d'un village (700 hbts) de la Creuse qui lassé de dépenser 200000 euros par an pour réparer sa voirie a voulu imposer un état des lieux (avant et après) et une caution aux 45 tonnes des forestiers qui défoncent régulièrement ses routes - les forestiers ont contesté ils ont gagné au nom de la liberté de circulation.
    avec ces éléments tu devrais pouvoir retrouver les articles de presse sur internet

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    1. La différence, vu ce que tu expliques, est plutôt dans la durée de l'opération. Il est surement plus difficile d'interdire définitivement la traversée d'une commune que de rendre piéton une ville une seule journée.

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    2. Je suppose que c'est une réponse à mon commentaire, et qu'il s'agit de cette affaire : http://tinyw.in/Ckc

      Que les décisions du maire soient contestables, et puissent être contestées pour divers motifs, dont l'entrave à la liberté de circulation ne change rien à l'affaire : le maire a pouvoir de police, le tribunal administratif décide de la légalité des arrêtés en cas de contestation. Le cas de Saint-Martin-Château est très différent de celui de Paris.

      La durée peut jouer un rôle, indubitablement. Tout comme l'ampleur de l'opération. Un maire pourra faire de sa ville une ville piétonne durant une ou deux journées, ou faire d'une rue ou d'un quartier une zone piétonnière définitive (en proposant des aménagements pour assurer l'accès aux services ordinaires : livraisons, transports et autres).

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