Ça
faisait un bout de temps que ça couvait. Emmanuel Macron en a eu marre,
marre de voir les premiers résultats de sa Loi Macron pas salués comme il se doit, marre de se voir appeler
à démissionner par la gauche de la gauche, marre de se prendre la tête
avec une droite parlementaire qui refuse de le suivre dans ses propositions de réformes faites pour trouver le consensus. Résultat Emmanuel Macron a démissionné ce mardi.
Premier
acte d'une candidature pour 2017 ou préparation pour une autre étape
dans sa jeune carrière politique ? Ce soir le désormais ex ministre de
l'économie a annoncé que le temps n'était pas à l'incarnation mais aux
propositions. Est-ce le signe d'un ralliement ? Et si ...
Et si Emmanuel Macron avait démissionné pour rejoindre Alain Juppé (lire le précédent billet de ce blog) ? Et si Emmanuel Macron quittait le gouvernement pour préparer la candidature de François Hollande ?
Emmanuel Macron n'est pas un enfant de la politique. Il n'est pas socialiste, il n'est pas passé par un mouvement de jeunesse politique. Il a commencé par assister un philosophe, il a découvert le monde de l'entreprise et des patrons alors qu'il s'occupait de fusions-acquisitions pour les grandes entreprises chez Rothschild. Ensuite il a découvert la politique au quotidien de l'Elysée en tant que secrétaire général adjoint de François Hollande. Pour les connaisseurs de la série américaine "A la Maison Blanche" ("The west wing" en V.O.), être secrétaire général adjoint, c'est être dévoué corps et âme pour son Président, c'est prévoir les coups durs, c'est préparer les coups à porter le lendemain. Peu de temps après avoir quitté son poste à l'Elysée, François Hollande a fait preuve de courage et de convictions pour lancer ce jeune à un poste tant en vue (tout comme il a décidé de mettre en avant Myriam El Khomri et de mettre encore plus en avant Najat Vallaud-Belkacem).
Après la loi Macron et la loi Travail, l'homme est devenu un des chouchous des Français mais la bête noire de la gauche de la gauche, détrônant peut-être même Manuel Valls ! Pour François Hollande qui s'apprête à se lancer dans la longue et difficile bataille de sa réélection, la présence de Macron au gouvernement risquait d'être un frein au rassemblement de la famille de gauche. Pourtant Macron peut servir à gagner des voix au centre droit, surtout si Nicolas Sarkozy fait un gros score lors de la primaire à droite. Comment réussir à allier les deux ?
François Hollande est un homme de synthèse et un grand tacticien politique. Il a donc vu avec Emmanuel Macron sa sortie avec fracas du gouvernement. L'ancien ministre a ainsi le temps de s'occuper de son mouvement En Marche! Il continue son tour de France, ses porte-à-porte. Il continue sur sa lancée du meeting de la Mutualité en juillet dernier, c'est à dire à attirer autour de lui des jeunes, des moins jeunes, des entrepreneurs, des étudiants. Il laisse planer le doute sur son propre futur. Dans le même temps, il reprend un rôle de conseiller de l'ombre du Président de la République. La gauche du PS est satisfaite, François Hollande regagne des points sur sa gauche. Hollande arrive ainsi à convaincre des figures de la Gauche de le rallier et de le conseiller pour la future campagne présidentielle. Le moment venu, Emmanuel Macron sort du bois et se rallie à François Hollande, tout comme Benoit Hamon, François Hollande et Martine Aubry.
Le reste, c'est Emmanuel Macron qui l'a déjà prédit quand il s'est adressé au Président Hollande avec ces mots : "L'histoire vous rendra raison, un jour les gens vous comprendront."
Et si Emmanuel Macron avait démissionné pour rejoindre Alain Juppé (lire le précédent billet de ce blog) ? Et si Emmanuel Macron quittait le gouvernement pour préparer la candidature de François Hollande ?
Emmanuel Macron n'est pas un enfant de la politique. Il n'est pas socialiste, il n'est pas passé par un mouvement de jeunesse politique. Il a commencé par assister un philosophe, il a découvert le monde de l'entreprise et des patrons alors qu'il s'occupait de fusions-acquisitions pour les grandes entreprises chez Rothschild. Ensuite il a découvert la politique au quotidien de l'Elysée en tant que secrétaire général adjoint de François Hollande. Pour les connaisseurs de la série américaine "A la Maison Blanche" ("The west wing" en V.O.), être secrétaire général adjoint, c'est être dévoué corps et âme pour son Président, c'est prévoir les coups durs, c'est préparer les coups à porter le lendemain. Peu de temps après avoir quitté son poste à l'Elysée, François Hollande a fait preuve de courage et de convictions pour lancer ce jeune à un poste tant en vue (tout comme il a décidé de mettre en avant Myriam El Khomri et de mettre encore plus en avant Najat Vallaud-Belkacem).
Après la loi Macron et la loi Travail, l'homme est devenu un des chouchous des Français mais la bête noire de la gauche de la gauche, détrônant peut-être même Manuel Valls ! Pour François Hollande qui s'apprête à se lancer dans la longue et difficile bataille de sa réélection, la présence de Macron au gouvernement risquait d'être un frein au rassemblement de la famille de gauche. Pourtant Macron peut servir à gagner des voix au centre droit, surtout si Nicolas Sarkozy fait un gros score lors de la primaire à droite. Comment réussir à allier les deux ?
François Hollande est un homme de synthèse et un grand tacticien politique. Il a donc vu avec Emmanuel Macron sa sortie avec fracas du gouvernement. L'ancien ministre a ainsi le temps de s'occuper de son mouvement En Marche! Il continue son tour de France, ses porte-à-porte. Il continue sur sa lancée du meeting de la Mutualité en juillet dernier, c'est à dire à attirer autour de lui des jeunes, des moins jeunes, des entrepreneurs, des étudiants. Il laisse planer le doute sur son propre futur. Dans le même temps, il reprend un rôle de conseiller de l'ombre du Président de la République. La gauche du PS est satisfaite, François Hollande regagne des points sur sa gauche. Hollande arrive ainsi à convaincre des figures de la Gauche de le rallier et de le conseiller pour la future campagne présidentielle. Le moment venu, Emmanuel Macron sort du bois et se rallie à François Hollande, tout comme Benoit Hamon, François Hollande et Martine Aubry.
Le reste, c'est Emmanuel Macron qui l'a déjà prédit quand il s'est adressé au Président Hollande avec ces mots : "L'histoire vous rendra raison, un jour les gens vous comprendront."
Voilà !
RépondreSupprimerPour Aubry, t'es sûr ?
Elle ne va pas soutenir Montebourg.
SupprimerTu sous-estime sa connerie.
Supprimerje ne comprends pas ton analyse, camarade. Macron est une créature, une trahison aussi. L'autre candidat des riches. Le virus présidentiel ne permet pas les calculs favorables que tu évoques. Il court après son destin, qui ne mérite que les primaires de la droite entre Mariton et Sarko.
RépondreSupprimerhypothèse intéressante
RépondreSupprimerJe vous rejoins complètement dans votre analyse. Macron n'avait aucune affinité avec le PS, et pourtant il est devenu un ministre majeur. Grâce 2-3 réformettes, il devient la coqueluche des journalistes et des droitards. Puis Hollande écarte Macron, pour ressouder le PS autours de lui et pour diviser les voix de droites. Enfin, au moment opportun, Macron reviendra au bercail avec les électeurs de droites.
RépondreSupprimerCe calcul est très crédible, surtout avec un FN au plus haut dans les sondages.