jeudi 23 février 2012

La Syrie se meurt

Vue de Homs trouvée sur l'orient le jour
Mercredi 22 février, Homs, la 3ème ville de Syrie est sous les bombes de l'armée de Bachar Al Assad depuis 18 jours non stop. Ce mercredi, 24 civils sont morts à Homs sous ces bombardements. Deux journalistes, un français, Rémi Ochlik (28 ans), et une américaine, Marie Colvin (56 ans), sont morts également dans le bombardement du quartier de Baba Amr. Depuis le début du mois, ce sont des centaines de victimes que l'on dénombre dans ce quartier, centaines de victimes qui viennent s'ajouter aux milliers de morts depuis un an dans ce pays. Tous ne sont pas morts sous les bombes ou les balles du régime d'Al Assad. Les révolutionnaires sont eux aussi coupables d'atrocités envers les défenseurs du régime. La mort de Gilles Jacquier, reporter français tué à Homs le 11 janvier en est un exemple. Mais les atrocités d'un camp ne peuvent servir d'excuses pour les atrocités de l'autre camp.
Aujourd'hui il est parfaitement acquis que le gouvernement syrien a encerclé la ville d'Homs, qu'il la bombarde tous les jours. Si ce gouvernement se cache derrière la menace terroriste pour expliquer la répression lors des manifestations pacifistes, derrière quoi peut-il se cacher pour défendre le massacre de ses propres citoyens à Homs ?

En plus de ce massacre qui n'est même pas voilé, le gouvernement continue d'enfermer des défenseurs des libertés. J'ai déjà évoqué sur ce blog la première arrestation de la blogueuse Razan Ghazzawi en décembre 2011. Le 16 février, son entreprise a été prise d'assaut par les forces de sécurité de l'armée de l'air (Air Force security branch). Razan et tous ses collègues ont été arrêtés. Elle et ses deux collègues femmes ont été relâchées 3 jours plus tard. Ses 8 collègues hommes sont toujours en détention. D'après Razan, qui hélas commence à avoir une certaine expérience dans la détention syrienne, il s'agit des plus longues heures de sa vie, sans aucun rapport avec sa précédente détention.

Pendant que l'armée exécute, Bachar Al Assad organise un fantôme de démocratie pour faire plaisir à ces amis russes et chinois, tous deux grands démocrates devant l'Eternel... Il est temps que la communauté internationale agisse. Il semble tragiquement évident que si personne n'agit, Bachar Al Assad va rayer de la carte des pans entiers de son pays : Homs est bombardée quotidiennement, les chars ont encerclé la ville de Palmyre dans le désert syrien, combien de villes devront tomber avant que quelqu'un n'agisse ?

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