lundi 19 mars 2012

Campagne endeuillée

Une de Libé du 20 mars 2012
Ce lundi matin fut un choc pour tous. Après l'assassinat de 3 militaires ces derniers jours, ce matin 3 enfants et un adulte ont été tués dans un collège de Toulouse. Réaction unanime des candidats à la présidence de la République, chacun a arrêté ou fortement modifié son agenda de campagne.
Donc aujourd'hui pas de billet militant mais une compilation des déclarations des 10 candidats officiels dans l'ordre défini par le Conseil Constitutionnel:

Eva Joly (EELV) : 
Je suis particulièrement choquée par l’attentat terrible commis ce matin à Toulouse. Je pense en premier lieu aux victimes et à la brutalité de la peine qui touche leurs familles et leurs proches.
Aujourd’hui, ce sont tous les citoyens qui sont touchés. Dans la douleur, nous devons nous rassembler et être unis pour apporter aux familles notre soutien.Il faut permettre à la police et à la justice de bien faire leur travail. Je condamne d’avance toute récupération de cet acte ignoble.

Marine Le Pen (FN) : 
Marine LE PEN condamne la fusillade criminelle qui a frappé une école privée juive à Toulouse ce matin.
A ce stade des informations dont dispose le grand public, il semble que le mode opératoire soit le même que celui utilisé à Montauban à l’encontre de nos militaires.
Nous présentons nos sincères condoléances aux familles et demandons aux pouvoirs publics de tout mettre en œuvre pour empêcher un nouveau drame.

Face à la tragédie nationale que nous vivons, je suspends ma participation à la campagne présidentielle au moins jusqu'à mercredi.

Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) : 
Ce matin la fête est finie, déjà. L’idée de nos pauvres petits assassinés et de ce criminel qui court nous déchire le ventre. En une seconde, sitôt qu’on sait, on s’identifie. Nous sommes tous les parents foudroyés, ce sont nos petits qui nous ont été arrachés ! De toute part on m’assaille pour que je fasse je ne sais quoi. J’écris. C’est le mieux. Un communiqué. Rien ne serait plus obscène, selon ma manière d’être, que d’imposer le fracas et les bousculades de la campagne présidentielle aux familles et aux enfants qui vivent cette horreur... (lire la suite)

Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) :
Le NPA est horrifié par la tuerie qui a fait ce matin 4 morts, un professeur de religion et ses trois enfants, devant l’école juive de Toulouse, Ozar Hatorah. Comble de l’horreeur, le tueur s’est acharné, poursuivant ses victimes jusqu’à l’intérieur de l’école.
C’est un acte ignoble et barbare qui suscite indignation et révolte.
Sans préjuger de ce que dira l’enquête, ce geste est d’autant plus monstrueux qu’il a un caractère raciste, antisémite. Il vient rappeler de façon dramatique à quel point il est criminel de flatter de quelque façon que ce soit les préjugés racistes quels qu’ils soient.
Il est essentiel d’exprimer notre solidarité pleine et entière aux familles et aux proches des victimes.
C’est le message que veut faire entendre le NPA.

Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) :
«C’est complètement barbare, je n’ai pas d’autre réaction», a déclaré à 20 Minutes la candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle. Contrairement à Nicolas Sarkozy et François Hollande, Nathalie Arthaud ne se rendra pas sur place, car «instrumentaliser, ce n’est pas mon genre.» Selon elle, le déplacement de ses deux adversaires à l'élection, «c’est du cirque électoral, ce n’est pas eux qui vont arrêter le meurtrier.» (lu sur 20minutes.fr car rien n'a été publié sur son site de campagne)

Jacques Cheminade (Solidarité & Progrès), 
D’autres candidats ont décidé de suspendre leur campagne en raison des crimes commis à Toulouse. Je pense au contraire que le meilleur hommage que l’on puisse rendre aux victimes est de continuer à se battre à chaque instant pour que les questions fondamentales concernant notre pays puissent être posées et résolues. En particulier qu’il soit mis fin aux conditions qui ont pu conduire à ces dérives criminelles. Il ne faut en aucun cas que ces événements fassent l’objet d’exploitation politique comme cela a déjà été le cas, dans d’autres circonstances.
Je fais confiance à nos autorités judiciaires et de sécurité publique pour que cette affaire puisse être résolue sans interférence d’aucune sorte.

François Bayrou (MoDem) :
"C'est une horreur préméditée qui est survenue ce matin, dont on voit les intentions perverses et haïssables", a estimé le député des Pyrénées-Atlantiques. "Le fait que ce sont des enfants qui en sont les victimes ne fait que renforcer le caractère insupportable de cette tuerie antisémite. On a absolument besoin, face à cet acte, des gestes les plus forts d'unité nationale.
Tous les Français sont atteints et blessés par cette folie meurtrière qui prend des visages différents. On a l'impression qu'elle ne s'arrêtera jamais. Il nous faut aussi réfléchir, je ne dis pas aux causes, car probablement la folie n'a pas de causes directes, mais il y a toujours des causes indirectes."

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) :
J'ai appris ce matin comme tous les Français la terrible fusillade de Toulouse qui a coûté la vie à 4 personnes, dont 3 jeunes enfants d'un collège-lycée juif de Toulouse.
La France est aujourd'hui endeuillée par cette terrible nouvelle et je veux exprimer mes plus sincères condoléances aux familles ainsi qu'aux proches touchés par ce drame : rien n’est plus douloureux que la perte de son enfant dans des circonstances aussi atroces.
Après les meurtres de militaires à Toulouse et Montauban, je souhaite que les pouvoirs publics mettent en œuvre tous les moyens nécessaires afin de retrouver l'auteur de ce qui semble être une série de meurtres odieux. J'ai toute confiance dans les forces de l'ordre pour mettre la main au plus vite sur l'assassin et connaître ses motifs.
Je serai jeudi à Toulouse et je rendrai hommage aux victimes de ce crime ignoble.

Ici s’est produit un terrible drame, horrible – quatre morts, trois enfants, un blessé grave. C’est une ignominie, et je devais être là pour exprimer à ces familles meurtries, mais aussi à cette école juive – car c’est une école juive qui a été visée, l’antisémitisme s’ajoutant à l’abjection –, je devais être là aussi pour exprimer ma solidarité à l’égard de la ville de Toulouse. Et dire que ce n’est pas une école, des Juifs, une ville qui ont été touchés. C’est la France tout entière.
Et c’est donc la République, dans ce qu’elle a de plus grand, de plus fort, son unité, qui doit répondre face à cette barbarie. L’assassin devra être retrouvé. Le plus tôt sera le mieux, car c’est un danger majeur. Et puis, il y a la demande de protection et de sécurité qu’expriment des familles, qu’expriment aussi des communautés religieuses qui sont touchées parce qu’elles sont, justement, objet de haine. 
La République, c’est la laïcité – et donc c’est la liberté de la religion. Et c’est la protection de tous ceux qui croient, comme d’ailleurs de ceux qui ne croient pas.
Je suis ici, dans cette école, auprès des familles, auprès des enseignants, pour dire aussi que nous n’oublierons rien : rien de ces enfants tombés dans des conditions atroces, rien de ce directeur d’école qui a vu sa fille assassinée lâchement. Nous n’oublierons rien, pour que la République à chaque fois soit plus grande et plus forte. Parce que la démocratie et la République seront toujours capables défaire la barbarie.
Voilà les mots que je voulais dire ici même, à l’endroit exact où s’est produit le drame. Il y a des moments où nous devons être tous rassemblés, tous unis autour d’une cause qui nous dépasse chacun d’entre nous, chacune d’entre nous, parce que c’est la cause de l’unité nationale, parce que c’est la cause de la République. 
Voilà le message que j’ai adressé aux familles, aux parents et aussi aux enseignants.
Voilà le message qui doit être porté partout en France : celui de l’unité et celui de la force de la République face à l’ignominie.


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