Si certains cadres de l’UMP s’essayent à se lancer dans l’inventaire
et donc l’analyse de l’ère Sarkozy, nombreux se montrent plus qu’hostiles au processus.
Sans grande surprise, on retrouve parmi les plus réticents les figures du
Sarkozysme, ces grandes gueules qui semblent tout oser sauf la réflexion
politique. Ce n’est pas si étonnant puisqu’ils reproduisent chacun les grandes
lignes de leur maitre. Parmi eux, Christian Estrosi s’est encore distingué. Le
maire de Nice est un spécimen d’étude hors paire tant il semble impossible de
sortir du moule Sarko. On retrouve chez lui tous les marqueurs du sarkozysme.
La stigmatisation pour draguer le FN
En juillet, le maire de Nice propose un manuel aux maires pour
lutter contre les gens du voyage qui « squattent illégalement » leur
commune. Dans son manuel, Estrosi donne 20 actions qu’il a testé lui-même pour
lutter contre ces « délinquants ».
Le même jour, il déclara que l’islam était une religion incompatible avec la
démocratie, mais bien sur, tous ces propos n’ont pas pour but de chasser sur le
terrain du FN…
Sur les gens du voyage, pour Estrosi les problèmes ne
peuvent venir que de ces gens qui n’ont pas le même mode de vie que lui, tout
comme le disait Sarkozy à Grenoble un jour de juillet 2011. Comme Sarkozy, le
brave Estrosi n’hésite pas à donner des chiffres qui montrent hélas l’inefficacité
de sa méthode. Dans son manuel,
il explique clairement que tous les ans il force l’évacuation de plus de 40
campements. C'est-à-dire que sa méthode n’empêche en rien la venue de ces
personnes qu’il juge indésirable chez lui.
Gouverner selon les sondages
Les rentrées politiques se suivent et se ressemblent chez
Christian Estrosi.
La principale cible est donc toujours Christiane Taubira qui veut « vider
les prisons et supprimer le code pénal » puisqu’elle veut toucher au
dogme du « tout détention ». Par exemple, quand il veut critiquer la
future suppression des peines planchers, il s’appuie sur ces « 71% des
Français qui sont pour qu’on les maintienne ».
Comme pour Sarkozy, le sondage TNS-Sofres fait office de
boussole. Inutile d’avoir une vision à long terme, ni même une idée sur un
sujet, l’important est d’aller dans le sens des sondages.
La récidive
Toujours sur les
questions de justice, le seul et unique problème est la récidive. Si je
comprends bien ce que veut Estrosi, c’est empêcher toute personne condamnée de
sortir afin de garantir qu’elle ne récidive jamais. Ce week-end, il prenait en
exemple le cas d’un cambrioleur accusé du meurtre d’un retraité. Cette personne
serait « 10 fois récidivistes ».
Comme Sarkozy, Christian Estrosi voit et emploie à tout bout
de champs des récidivistes. Dans le cas du meurtre de Marignane, j’imagine mal
que l’auteur présumé des faits en soit à son dixième assassinat, donc je
suppose qu’il parle d’une personne dix fois condamné pour vol. Manque de
chance, il semblerait d’après Libération que la personne interpellée ait eu
déjà le droit à 3 condamnations par un tribunal pour enfants. Mais laissons
excusons l’exagération, puisque quel que soit le nombre de condamnations, si
faute il y a pour une politique tenue, ce n’est pas celle que Christiane
Taubira veut mettre en place mais plutôt celle qui a accompagné la jeunesse de
ce délinquant. L’interpellé a 18 ans, la droite fut au pouvoir durant 10 ans,
comment est-il possible qu’avec la trentaine de loi sécuritaire ce jeune homme
ait pu devenir un délinquant multi-récidiviste ?
Le mélange des genres
Entre son rôle de maire de Nice, de député, de président de
la métropole niçoise, de vice-président de l’UMP et de président de l’Association
des Amis de Nicolas Sarkozy, il est difficile de savoir avec quelle casquette
le perosnnage agit. Ce mélange des genres nous rappelle, entre autre, le
Sarkozy époque ministre du budget et porte-parole du candidat Balladur.
Ce mélange des genres n’amène que rarement des bonnes
surprises. Pour Estrosi, ceci est synonyme d’une plainte
de la part d’un militant d’Anticor pour détournement de fonds publics ou de
nombreuses interrogations
sur certains de ses déplacements.
De nombreux socialistes ont raillé le droit d’inventaire qu’essaye
de mettre en place la droite. Je ne suis pas d’accord avec eux. Cette action ne
peut que leur être bénéfique. Si le travail est bien fait, l’UMP devrait
comprendre qu’il faut arrêter de jouer à Sarkozy et donc déciderait peut être
de ne plus donner d’importance à ces clones de Sarkozy.
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