mardi 2 septembre 2014

La rentrée c'est pas rose, la rentrée c'est morose

Comme à chaque rentrée, on a le droit sur les chaines d'infos à la tristesse des parents et/ou des enfants qui retournent à l'école après deux mois de cahiers de vacances. Comme à chaque rentrée, on va s'intéresser un peu (plus serait exagéré) aux besoins des profs, à leur baisse de motivation, à la diminution de la reconnaissance de leur métier. Ce matin Libération titrait sur les 7 000 postes de professeurs non pourvus faute de candidats. Ce manque serait particulièrement visible en maths et en lettres, autant dire pas les matières les plus farfelues des emplois du temps.

Pour les fans des résultats immédiats, voici un exemple de conséquences de politique dans le temps long. Depuis le début des années 2000, rien n'a été fait pour donner envie de se lancer dans l'enseignement. Quand un ministre socialiste veut dégraisser le mammouth, comparant le corps enseignant à de vieux réactionnaires têtus, on ne crée pas l'envie dans les jeunes générations. Quand le précédent Président de la République décide qu'il est inutile de former les jeunes professeurs et que l'on peut les envoyer directement faire cours à des jeunes sans préparation pédagogique, on provoque plus de peur que d'envie. Quand les successifs gouvernements de droite s'acharnent à fermer des classes, à vouloir appliquer le non remplacement d'un enseignant sur deux comme si leur boulot était comparable à celui d'un fonctionnaire dont l'informatique l'aiderait à réaliser plus de tâches, ça ne motive pas à s'engager dans l'Education Nationale. 

Pour corriger toutes ces erreurs du passé, le temps est long. Oui il est facile d'ouvrir de nouveaux postes pour la rentrée suivante, mais la pompe à candidature prend 3 à 5 ans pour s'activer. Qui voulez-vous recruter quand on a dissuadé la plupart des étudiants à s'engager dans une voie bouchée comme celle de l'éducation ? Comment remplir les classes de personnels qualifiés quand les instituts de formation des professeurs ne font que leur 2ème rentrée ? La droite était heureuse de montrer qu'elle luttait contre le chômage en encourageant les rectorats à recruter des vacataires, des intérimaires de l'éducation plutôt que de lancer des campagnes de recrutement pérennes. Aujourd'hui la gauche gère pleinement sa 2ème rentrée (la rentrée de 2012 n'ayant pu bénéficier que de quelques ajustements de la part du jeune gouvernement).

Aujourd'hui, c'est la rentrée et une nouvelle fois on ne peut qu'être morose quand on voit comment certains à droite considère l'éducation de leurs plus jeunes citoyens. 
A Puteaux, la maire a décidé que les enfants seraient les victimes de la guerre des stéréotypes. Les garçons iront à l'école avec un cartable bleu en sachant construire un robot alors que les filles iront en cours avec un cartable rose et profiteront de leur temps libre pour fabriquer des bijoux. Il y a un siècle, la mairie de Puteaux aurait surement distribué des bananes aux enfants noirs pour leur gouter alors que les petits enfants blancs auraient eu le droit à un pain au chocolat.
A Marseille, la mairie n'a pas eu le temps de chercher des animateurs pour leurs activités extrascolaires. L'équipe municipale n'a eu que 2 ans pour préparer l'aménagement des rythmes scolaires. Toutes les autres municipalités ont trouvé une solution dans le laps de temps imparti sauf eux, pas de chance pour les enfants marseillais.
A Yerres, Nicolas Dupont-Aignan a décidé qu'il bloquerait purement et simplement l'accès de son école à coup de cadenas. On connaissait les élus de la République qui ne voulaient pas d'homosexuels dans leur mairie pour célébrer leur union, voici la nouvelle génération, ceux qui refusent l'accès des enfants dans leurs écoles !

A côtés de ces énergumènes, le gouvernement travaille toujours à ce que le sort des jeunes en 2017 soit meilleur qu'en 2012. Pour la rentrée 2014, le gouvernement a continué ses efforts entrepris les années précédentes en créant 2 355 postes dans le premier degré, 1 986 postes dans le second degré et 150 postes dans l’enseignement agricole. Le ministère de l'Education Nationale a également ouvert 30 unités d'enseignement pour autistes dans des écoles maternelles et ont fait signer un CDI à 2 400 assistants d’éducation auxiliaires de vie scolaire. Autant de briques pour reconstruire la confiance en l'Education Nationale, pour faire naitre de nouvelles vocations, bref pour que les rentrées futures soient plus roses.

2 commentaires:

  1. Oui, le travail est long. Ce qu'il y a de chiant est que les camarades de gauche l'oublient et entre dans le sarkozysme.

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