dimanche 14 septembre 2014

Melenchon - Kerviel, le couple de la Fête de l'Huma

Mélenchon (FdG) et Bayou (EELV) adorateurs de Kerviel
A la fête de l'Huma, on y trouve des couples plus ou moins étonnants. Il y avait Marie-Noëlle Lienemann et Pascal Cherki qui sont venus débattre avec des figures du Front de Gauche. Il y avait des couples de jeunes socialistes contre l'austérité venus tenir un stand et récupérer un peu d'applaudissements sur la vague du "Hollande bashing". Il y avait les faux couples symboles de la pensée réductrice et provocatrice de cette "vraie gauche" qui a plusieurs fois marié Valls et Sapin au MEDEF. Aux côtés de tout ça, il y a eu LE couple du week-end, Jean-Luc Mélenchon et Jérôme Kerviel.

Le leader de l'opposition de gauche bras dessus bras dessous avec l'ancien trader qui manipulait des milliards pour augmenter les profits de sa banque et par effet ricochet ses propres profits remis sous forme de primes de fin d'année. Jérôme Kerviel devrait être le symbole de tout ce que le monde de la finance fait de pire. Cet homme et ses collègues brassent des milliards sans se rendre compte qu'une perte d'un pourcent sur une de ses opérations représente plus qu'une vie de revenus du travail pour un foyer français. Mais Jérôme Kerviel n'est plus trader, il est passé au statut de victime du Grand Capital, emprisonné pour avoir perdu des milliards d'euros mettant en péril son entreprise, donc ses employés et ses clients. Je ne chercherai pas à défendre la Société Générale dans cette histoire, mais Jean-Luc Mélenchon nous montre encore une fois la binarité de son esprit. Puisqu'une banque s'est attaquée à son employé bouc émissaire, alors cet employé ne peut être qu'un héros.

Quel message envoie-t-il à son électorat populaire, à son électorat ouvrier que seul le PS serait coupable de les abandonner dans les griffes du FN ? Comment asseoir une crédibilité politique quand on s'attaque à Emmanuel Macron pour son passé de banquier d'affaires et quand on applaudit Jérôme Kerviel pour son passé de traders dans une banque d'investissement ?

Quand le PS a décidé de nommer Edouard Martin, syndicaliste CFDT chez Mittal à Florange, Jean-Luc Mélenchon l'a pourri verbalement pour avoir quitté la cause des salariés. Mais quelle cause Jérôme Kerviel a-t-il défendu à part la sienne et sa liberté de ne pas suivre les règles de contrôles sur les transactions boursières ? A-t-il défendu les travailleurs et les plus démunis quand il s'est présenté sur la liste UMP de Pont-l'Abbé dans le Finistère en 2001 ?

Quelle est la boussole politique qui guide Jean-Luc Mélenchon ? Prendre la pose d'adorateur des opprimés, de défenseur des petits ou des soit-disants faible face aux puissants peut elle être une stratégie de reconquête d'un électorat qui ne demande qu'à retrouver une confiance dans les politiques. Il y a peu Mélenchon et ses amis du Parti de Gauche prenaient la défense de Poutine dans ses tentatives de main basse sur une partie de l'Ukraine. Ce week-end, Mélenchon a fait plus de tapage médiatique avec Kerviel que pour soutenir les ouvriers en lutte présents dans les travées de la Fête de l'Huma pour alerter sur le sort de leurs activités. Demain, va-t-il venir à la rescousse de Sarkozy et son discours de victime des complots de la justice aux ordres socialistes ?

2 commentaires:

  1. Belle synthèse!
    Et bravo pour ce parallèle particulièrement valable:
    "Comment asseoir une crédibilité politique quand on s'attaque à Emmanuel Macron pour son passé de banquier d'affaires et quand on applaudit Jérôme Kerviel pour son passé de traders dans une banque d'investissement ?"

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