mercredi 24 septembre 2014

Ne pas vendre la peau de l'ours

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il faut aussi tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Hâte toi lentement. On fait assez vite quand on fait bien. La précipitation mène à se rompre le cou. Tant de mises en garde que l’homme politique moderne oublie. Faute surement au diktat de l’information en continue qui raffole des scoops mais faute également à la vanité des hommes. A trop vouloir se faire mousser, certains se font éclabousser.

Mardi matin, iTélé avait sorti les bandeaux « scoop » des grands jours. Ils avaient réussi à obtenir l’info que 3 Français partis se battre en Syrie étaient sur le point de se faire expulser par le Turquie direction la France. Ces journalistes, très heureux de leur scoop, en font la une de leurs éditions. Cette nouvelle fera vite le tour de toutes les rédactions puisque le gouvernement confirme que la France attend de pied ferme 3 individus. Summum de joie Place Beauvau, les individus sont proches de Mohamed Merah.

Il n’y a pas que le gouvernement qui a cru à ce retour. Voici ce que publiait Libération le mardi 23/09 à 15h :

« Trois jihadistes français, Imad D., Gaël M. et Abdelwahed B., originaires de Toulouse et d’Albi, ont étés transférés à Paris dans la nuit de lundi à mardi par les autorités turques. Dès leur arrivée à Orly, ils ont été placés en garde à vue par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Au terme de leur interrogatoire qui peut durer jusqu’à 96 heures, ils devraient être présentés au parquet antiterroriste de Paris. »

Pas de chance ni pour les journalistes qui semblent avoir écrit un peu trop rapidement leur article, ni pour le gouvernement, une personne dans cette histoire a été un peu plus pointilleuse que les autres, le commandant de bord de l’avion qui devait faire Istanbul – Paris. Les documents administratifs des 3 djihadistes repentis (ils semblent avoir quitté la Syrie car ne voulaient pas se battre) n’étaient pas en règle, donc impossible pour eux de monter à bord de l’avion. Les Turcs les ont envoyés en France dans l’avion suivant sauf que ce dernier atterrissait à Marseille. Le temps de trouver un correspondant français, l’avion avait atterri, nos trois Français descendus de l’avion et sortis de l’aéroport libre comme l’air.

Bien sur plein de dysfonctionnements ont eu lieu. Les Turcs n’ont surement pas prévenu les Français assez rapidement. En plus il semblerait que le système informatique ne marchait pas bien à ce moment là mais surtout, les 3 Français sont arrivés à Marseille, ont passé la douane dans la file réservée aux Français et ressortissants européens et n’ont donc pas eu de contrôle poussé. Ce qui est simplement normal. Qui souhaiterait à son retour de vacances à Istanbul attendre 3 heures que chaque passeport soit contrôlé en détail ? Qui espère être considéré comme un délinquant en puissance quand il descend de l’avion ? S’ils ont laissé leur kalachnikov en Syrie (ou en Turquie), peu de chance que leurs bagages posent problème. S’ils ont un passeport français, aucune raison que la personne chargée de contrôler les passeports les surveille avec plus d’attention que d’autres passagers. Si personne ne prévient les forces de l’ordre, difficile de croire qu’elles seront présentes.

A moins que l’on s’attende que dans tous les aéroports de France, dès que l’on s’appelle Abdelwahed, ou que l’on a un visage qui ne rempli pas tous les critères anthropomorphiques du bon Corrézien depuis 20 générations, on subisse une tonne de contrôles. J’ai tendance à appeler ceci du délit de faciès.

La seule chose à retenir dans cette affaire, il ne faut pas vendre la peau de l’ours, non il ne faut pas.

3 commentaires:

  1. et tout ça , c'est encore de la faute d'un pilote !
    l'était pas en grève celui là ?

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    1. Ca a surpris la police, d'où leur absence

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    2. Le miniss' casevide qui annonce, puis qui ne dément pas
      Les services de com' de l'intérieur qui refusent de répondre
      Les mectons, libre comme l'air, qui s'arrêtent lorsque la voiture ( de location) a plus de pitroul' ( calculez, de Marignane au Caylar, ça fait un demi plein, pas plus) histoire de se faire rapatrier par les kebourdins
      Dans une republik normale ( normal, vous vous souvenez, ça vous dit quelque chose ?) ,pas bananiere, le miniss' en question saute
      En zosialie vronzaise, personne ne moufte, et on entendra de nouveau casevide et manu les mordasses perorer...
      Quelle bande de branleurs

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