samedi 29 septembre 2012

"Question de principes", la motion 2 au Congrès de Toulouse

Ce billet est le quatrième d'une série de 5 billets présentant les différentes motions en lice pour le prochain congrès du Parti Socialiste qui se tiendra du 26 au 28 octobre 2012 à Toulouse. Par le biais de ces cinq billets, j'espère arriver à vous donner une meilleure connaissance du processus démocratique interne au PS et son débat d'idées perpétuel. Avant de lire cette série, je préfère rappeler que je suis signataire et donc soutien de la motion 1 que je présenterai dans le prochain billet.  

Aujourd'hui, regardons la motion 2, "Question de principes" dont la 1ère signataire est Juliette Méadel
D'entrée le texte de la motion indique le fil directeur de cette motion, la suite de la rénovation du Parti Socialiste. Pour la motion, il faut "repenser la fonction de notre parti, le revivifier, n’est pas un but en soi, mais un moyen. Un moyen pour répondre à la crise de confiance de nos citoyens à l’égard du politique. Un moyen pour répondre aux défis posés par le basculement de notre monde. Un moyen pour repenser notre matrice idéologique, notre vision politique." L'idée sous-jacente est une crise démocratique qui sévit en France et donc il faut "parier l'audace démocratique" pour redonner confiance aux Français.

La première partie prône l'acte II du socialisme comme façon de penser pour combattre la crise. La motion propose de trouver des solutions dans le développement durable, dans une nouvelle vision des politiques agricoles, énergétiques et environnementales. Pour cela, la motion explique que "l’heure n’est plus à l’énergie unique, mais à un bouquet de solutions propres pour répondre à des besoins maîtrisés, avec une politique ambitieuse de sobriété énergétique." Sur la question du nucléaire, la motion soutient "l’organisation d’un débat national contradictoire sur le nucléaire, pouvant déboucher sur un référendum", tout en précisant que leur conviction est une sortie totale du nucléaire. Sur le travail, la motion veut assumer pleinement le bilan des 35 heures et surtout continuer à aller plus loin en encourageant "la négociation sociale sur la réduction du temps de travail comme sur une meilleure articulation des temps de vie."
Pour trouver des solutions à la crise, la motion veut mettre au cœur des discussions l'Union Européenne. Par exemple, le texte rappelle qu'"il faut continuer à défendre une autre politique de croissance pour l’Europe, faite d’investissements et de mutualisation." En revanche, il n'y est pas question du futur TSCG.
Pour aider les Français qui souffrent de la crise, la motion rappelle le devoir de solidarité qui doit guider les actions socialistes. Il est par exemple proposé "d’instaurer une première tranche de consommation énergétique gratuite, avec des tarifs croissants en fonction des volumes."

La deuxième partie porte sur "Une autre manière de faire vivre la démocratie : l’Acte II de la rénovation citoyenne." On va y retrouver les propositions pour relever le pari annoncé de "l'audace démocratique". J'aime la question posée en préambule, principalement car elle rejoint la question que je me posais en fin de présentation de la motion 3 : "Faut-il opter pour une VIe République ou engager un vaste mouvement de réformes institutionnelles dans le cadre de la Ve République ?"
Leurs principales propositions sont la pleine reconnaissance du "vote blanc et du référendum d’initiative populaire avec 100 000 signataires".
Ensuite, on trouve une grande partie vantant la démocratie participative. En partant du constat actuel de l'utilisation de cette démocratie participative, la motion insiste sur le besoin de populariser plus le principe pour que toutes les couches de la population puissent être impliquée dans le processus. Une proposition ressort de cette partie, "la mise en place d’outils d’évaluation de l’action publique (un euro dépensé doit être un euro utile) et de contre-pouvoirs indépendants. Dans cet espace, les jurys citoyens tirés au sort ont toute leur place pour permettre de mobiliser les citoyens sur le devenir."

Une troisième grande partie fait la part belle à la vie interne du Parti Socialiste : "L’Acte II de la Rénovation du PS : innovation, ouverture et européanisation". La partie commence avec le souhait que "nos sympathisants doivent être consultés également pour l’élaboration de nos débats et de nos propositions politiques". Pour pouvoir profiter pleinement de ses militants, la motion souhaite favoriser leur formation. Pour cela "chaque fédération devra mettre en place une Université permanente fédérale dotée d’un programme de formation sérieux et continu". En suivant la même idée, pour améliorer la connaissance européenne de ses militants, la motion propose "des ateliers de formation aux questions européennes afin que celles-ci soient régulièrement débattues jusque dans la plus éloignée de nos sections".
La motion ne cache pas son dédain pour le principe des motions. Elle propose donc que lors des futurs congrès, "un vote par thème, garant de la clarté des orientations politiques et de l’adhésion des membres", en lieu et place d'un vote sur des motions "supposées couvrir tous les sujets".

En guise de conclusion, la motion rappelle sa volonté de débat et sa volonté de réussir à faire entendre de nouvelles voix au Parti Socialiste.

Pour information, cette motion, en plus de la signature de Juliette Méadel, est soutenue par Gaëtan Gorce (sénateur) et Jean-Louis Bianco.

A titre personnel, l'idée d'une motion pour porter le changement à l'intérieur du PS est à la fois intéressante et perturbante. En effet, la posture est intéressante car je la comprends comme étant due au fait de son soutien total au programme de François Hollande et à la politique de son gouvernement. Elle me perturbe en même temps car on y lit une critique de la démocratie interne au PS sans qu'il ne soit fait le moindre bilan des actions menées depuis 4 ans et l'arrivée de Martine Aubry. Il me semble que les militants ont été amenés à s'exprimer lors des 4 grandes conventions qui ont eu lieu depuis 2008, comme ils ont été amenés à voter sur les différentes constitution de liste. Le texte de la motion critique par exemple la mode de désignation d'Harlem Désir en tant que probable futur 1er secrétaire du PS (car 1er signataire de sa motion) mais je n'ai rien vu sur le mode de désignation de leur première signataire qui est donc potentiellement candidate à être 1ère secrétaire du PS si sa motion finit dans le duo de tête.
Enfin, je crains que la posture assez critique empêche la bonne compréhension et donc la souhaitable mise en place de certaines propositions.

Pour rappel, les militants socialistes sont appelés à voter pour une motion le 11 octobre. A l'issue de ce scrutin, les deux motions arrivées en tête pourront présenter leur(e) premier(e) signataire pour le poste de 1er secrétaire du PS. Les deux candidats seront départagés par un vote des militants le 18 octobre 2012. Le vote pour les secrétaires fédéraux et locaux se tiendra le 15 novembre.
Ont déjà été présentée : la motion 5, la motion 4 ainsi que la motion 3. Rendez-vous demain pour la présentation de la dernière motion, la une "Mobiliser les Français pour réussir le changement".

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