Cartographie de l'extrême-droite française créée par Reflexes |
On les pensait éteints,
marginaux, ou simplement capables d'actions tout juste bonnes à
buzzer sur Dailymotion. Les manœuvres de dédiabolisation du FN par
la clique à Marine, les mains tendues de certains de l'UMP vers
leurs voisins d'extrême-droite commençaient à porter leurs fruits.
Notre vigilance s'affaiblissait. L'extrême-droite faisait moins
peur. Pourtant mercredi dernier, un jeune étudiant engagé contre
l'extrême-droite est mort des coups portés par des petits fachos.
Ce tragique événement
doit nous rappeler que l'extrême-droite tue, qu'elle est
naturellement violente, et que même si elle est groupusculaire, elle
reste dangereuse. Comment pouvions-nous nous croire à l'abris de
cette haine et de cette violence en France quand on voit ce qu'il se
passe chez nos voisins. En Angleterre, les extrémistes de l'English
Defense League ne font pas une sortie, une manifestation qui ne
finissent pas dans la violence et les combats de rue, comme par
exemple à Birmingham
en 2009. En Pologne, les Jeunesses de la Grande Pologne sortent tous les ans pour gâcher la fête
nationale et promouvoir le renversement de la démocratie par la
violence. En Hongrie, des milices d'extrême-droite sévissent contre les Roms, un parti
ouvertement xénophobe, Jobbik, possédait pendant un temps une
milice armée avant qu'elle ne soit dissoute par le gouvernement. En
Allemagne en mai dernier s'est ouvert le procès d'un groupe néo-nazi
(NSU)
pour juger 3 personnes accusées de 10 meurtres et 2 attentats. Enfin
comment ne pas se souvenir de la tuerie d'Oslo par le militant
d'extrême-droite Anders Breivik en juillet 2011.
Si l'on peut critiquer la
vision et le projet politique de l'extrême-gauche, il est impossible
de faire un parallèle entre les deux extrêmes. Contrairement à ce
qu'essayent de faire penser quelques conservateurs français gênés
par la mise en lumière de la violence d'extrême-droite,
l'extrême-droite est violente par nature. Jamais cette mouvance n'a
accepté les règles de la démocratie, du débat ou du
vivre-ensemble. C'est parce que ces groupes ne respectent rien ni
personne que l'on doit sévir. Le Premier Ministre a raison de
demander à Manuel Valls de prendre les mesures pour dissoudre ces
Jeunesses Nationales Révolutionnaires. En Allemagne, le gouvernement
a interdit
10 groupes néo-nazis entre 1992 et 2011. En 2004, la Justice belge a
interdit le parti d'extrême-droite flamand Vlaams Blok pour avoir violé la loi contre le racisme. En France, le
groupe Unité Radicale fut dissout après l'attentat raté contre le
Président Jacques Chirac en 2002 ou tout comme le groupuscule
skinhead Elsass Korps en 2005.
Hélas, ces mesures ne
permettent pas d'éradiquer le fléau de l'extrême-droite. Si leurs
leaders ne peuvent pas reformer un groupe similaire, de nouveaux
groupes naissent sur les braises du groupe dissous, comme ce fut le
cas avec la création du Bloc Identitaire suite à la dissolution
d'Unité Radicale ou avec l'arrivée de la formation nationaliste
Vlaams Belang pour prendre le relais du Vlaams Blok en Belgique. La
dissolution permet juste de freiner ces groupes en les privant de
leur chef, en les empêchant d'utiliser leur ancien nom ou leurs
signes distinctifs (logos, publications).
En 2011, le site Reflexes
avait réalisé une excellente infographie représentant les
différentes mouvances de l'extrême-droite (cartographie qui illustre également ce billet). L'organisation Troisième
Voie et son bras armé des JNR étaient bien identifiés dans le
groupe des « bourrins ». Dans cette cartographie de
l'extrême, on retrouve aussi la Ligue de Défense Juive, mouvement
ultra violent qui s'est vanté sur Twitter le 2 juin d'avoir mis dans
le coma une personne à St
Mandé ou le Bloc Identitaire dont le leader toulousain avait été
placé en détention suite à l'agression
d'un étudiant chilien.
La liste est longue. Ce
qu'il s'est passé la semaine dernière n'est ni un accident, ni un
acte isolé. La France comme le reste de l'Europe est victime de ce
fléau. J'espère que l'Etat français sera intraitable envers toutes
ces organisations tout comme la Justice le sera envers ces militants. Mais quand on voit le pouvoir de nuisance de ces groupuscules dans tous les pays d'Europe, ne peut-on pas espérer que des mesures soient prises au niveau du Parlement Européen pour une véritable lutte au niveau européen ?
Il est là, la différence: tu peux critiquer le projet de l'extrême-gauche mais comment critiquer un projet qui n'existe pas?
RépondreSupprimerComment lutter avec des idées quand, en face, ils répondent par la violence?
Continuer sans relâche à être vigilant et continuer à dénoncer ces actions violentes qui passent souvent inaperçues (comme tu le fais très bien d'ailleurs)
SupprimerOui.
SupprimerA Lille, un couple de lesbiennes s'est fait agressé ce we, hélas