lundi 10 juin 2013

Fachos, ces nuisances qui pourrissent l'Europe


Cartographie de l'extrême-droite française créée par Reflexes
On les pensait éteints, marginaux, ou simplement capables d'actions tout juste bonnes à buzzer sur Dailymotion. Les manœuvres de dédiabolisation du FN par la clique à Marine, les mains tendues de certains de l'UMP vers leurs voisins d'extrême-droite commençaient à porter leurs fruits. Notre vigilance s'affaiblissait. L'extrême-droite faisait moins peur. Pourtant mercredi dernier, un jeune étudiant engagé contre l'extrême-droite est mort des coups portés par des petits fachos.

Ce tragique événement doit nous rappeler que l'extrême-droite tue, qu'elle est naturellement violente, et que même si elle est groupusculaire, elle reste dangereuse. Comment pouvions-nous nous croire à l'abris de cette haine et de cette violence en France quand on voit ce qu'il se passe chez nos voisins. En Angleterre, les extrémistes de l'English Defense League ne font pas une sortie, une manifestation qui ne finissent pas dans la violence et les combats de rue, comme par exemple à Birmingham en 2009. En Pologne, les Jeunesses de la Grande Pologne sortent tous les ans pour gâcher la fête nationale et promouvoir le renversement de la démocratie par la violence. En Hongrie, des milices d'extrême-droite sévissent contre les Roms, un parti ouvertement xénophobe, Jobbik, possédait pendant un temps une milice armée avant qu'elle ne soit dissoute par le gouvernement. En Allemagne en mai dernier s'est ouvert le procès d'un groupe néo-nazi (NSU) pour juger 3 personnes accusées de 10 meurtres et 2 attentats. Enfin comment ne pas se souvenir de la tuerie d'Oslo par le militant d'extrême-droite Anders Breivik en juillet 2011.

Si l'on peut critiquer la vision et le projet politique de l'extrême-gauche, il est impossible de faire un parallèle entre les deux extrêmes. Contrairement à ce qu'essayent de faire penser quelques conservateurs français gênés par la mise en lumière de la violence d'extrême-droite, l'extrême-droite est violente par nature. Jamais cette mouvance n'a accepté les règles de la démocratie, du débat ou du vivre-ensemble. C'est parce que ces groupes ne respectent rien ni personne que l'on doit sévir. Le Premier Ministre a raison de demander à Manuel Valls de prendre les mesures pour dissoudre ces Jeunesses Nationales Révolutionnaires. En Allemagne, le gouvernement a interdit 10 groupes néo-nazis entre 1992 et 2011. En 2004, la Justice belge a interdit le parti d'extrême-droite flamand Vlaams Blok pour avoir violé la loi contre le racisme. En France, le groupe Unité Radicale fut dissout après l'attentat raté contre le Président Jacques Chirac en 2002 ou tout comme le groupuscule skinhead Elsass Korps en 2005.

Hélas, ces mesures ne permettent pas d'éradiquer le fléau de l'extrême-droite. Si leurs leaders ne peuvent pas reformer un groupe similaire, de nouveaux groupes naissent sur les braises du groupe dissous, comme ce fut le cas avec la création du Bloc Identitaire suite à la dissolution d'Unité Radicale ou avec l'arrivée de la formation nationaliste Vlaams Belang pour prendre le relais du Vlaams Blok en Belgique. La dissolution permet juste de freiner ces groupes en les privant de leur chef, en les empêchant d'utiliser leur ancien nom ou leurs signes distinctifs (logos, publications). 

En 2011, le site Reflexes avait réalisé une excellente infographie représentant les différentes mouvances de l'extrême-droite (cartographie qui illustre également ce billet). L'organisation Troisième Voie et son bras armé des JNR étaient bien identifiés dans le groupe des « bourrins ». Dans cette cartographie de l'extrême, on retrouve aussi la Ligue de Défense Juive, mouvement ultra violent qui s'est vanté sur Twitter le 2 juin d'avoir mis dans le coma une personne à St Mandé ou le Bloc Identitaire dont le leader toulousain avait été placé en détention suite à l'agression d'un étudiant chilien.

La liste est longue. Ce qu'il s'est passé la semaine dernière n'est ni un accident, ni un acte isolé. La France comme le reste de l'Europe est victime de ce fléau. J'espère que l'Etat français sera intraitable envers toutes ces organisations tout comme la Justice le sera envers ces militants. Mais quand on voit le pouvoir de nuisance de ces groupuscules dans tous les pays d'Europe, ne peut-on pas espérer que des mesures soient prises au niveau du Parlement Européen pour une véritable lutte au niveau européen ?

3 commentaires:

  1. Il est là, la différence: tu peux critiquer le projet de l'extrême-gauche mais comment critiquer un projet qui n'existe pas?
    Comment lutter avec des idées quand, en face, ils répondent par la violence?

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    1. Continuer sans relâche à être vigilant et continuer à dénoncer ces actions violentes qui passent souvent inaperçues (comme tu le fais très bien d'ailleurs)

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    2. Oui.
      A Lille, un couple de lesbiennes s'est fait agressé ce we, hélas

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