lundi 12 août 2013

Rebsamen, le cumul mais pour les autres

François Rebsamen est un sacré personnage. Proche de Hollande quand ce dernier était Premier Secrétaire du PS, il est aujourd'hui maire de Dijon depuis 2001 et président du groupe socialiste au Sénat. S'il devait y avoir un remaniement ministériel, il y a fort à parier qu'il serait de la nouvelle promotion, lui qui espérait avoir le portefeuille de Manuel Valls.

Ce qui est bien avec François Rebsamen, c'est qu'il n'a pas sa langue dans sa poche et n'hésite pas à dire ce qu'il pense même quand ça va dans le sens contraire de la pensée dominante (pour le coup, Manuel Valls lui ressemble assez). J'en avais eu l'exemple en 2011 lors de l'université d'été du PS où il avait débattu avec un représentant de la LDH sur l'utilisation de caméras de surveillance dans sa ville de Dijon. Pour le JDD, c'est donc un candidat idéal pour booster un peu les ventes en pleine torpeur estivale.

Au programme : "tournée présidentielle", hyperactivité de Valls, succession de Jean-Marc Ayrault et la traditionnelle question sur le cumul des mandats. Ce n'est pas un secret, François Rebsamen est contre cette loi. Il l'a dit et répété, il ne voit pas en quoi la culture de l'entre-soi est gênante pour la politique... Aujourd'hui, alors que la loi est passée à l'Assemblée Nationale et que son examen au Sénat est prévu pour cet automne, le président du groupe socialiste persiste dans son refus d'obéir. Pour lui, si les députés sont pour l'interdiction du cumul, grand bien leur fasse. S'ils le veulent, que ça ne les touche uniquement. Non au cumul chez les députés, oui au cumul chez les sénateurs. En résumé, d'après Rebsamen, puisque nos sénateurs sont élus par les grands électeurs (dont les maires), il est normal qu'ils puissent être maire et sénateur... Chacun sa logique.

Le problème cher Rebsamen, c'est que ces mots, s'ils ne choquent pas trop venant de toi, ne sont pas ceux attendus par une personne de ton rang. Toi qui réclame une cohésion d'équipe au sein du gouvernement, toi qui réclamait que des têtes tombent en cas de discours contraires à la ligne de Matignon, n'as-tu pas l'impression de reproduire les mêmes travers ? Ce n'est pas un "simple" sénateur qui parle, c'est le président du groupe de la majorité gouvernementale. Quand ce président de groupe refuse de donner une consigne invitant à suivre la ligne du gouvernement, mérite-il de rester à sa place ou sa tête ne devrait-elle pas tomber elle aussi ? La loi sur le non-cumul des mandats n'est pas la plus importante certes. De nombreux combats plus importants vont arriver dans les prochains mois, dont une réforme brulante des retraites. Ce n'est pas une excuse pour autant de vouloir s'écarter et refuser de participer à la réalisation d'une promesse très attendue par les électeurs de François Hollande.

2 commentaires:

  1. L'éternel débat sur le cumul des mandats, j'avoue que je suis un peu partagé, j'ai pu vérifier qu'un maire qui devient député devient aussi très efficace, ce cumul là ne me dérange pas par exemple.

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    1. Y a 2 points qui me gênent:
      * Un député représente une circonscription et pas que ça ville. Donc un député-maire risque de favoriser sa ville et non sa circo.
      * Renouvellement du monde politique, diversification des élus, le non cumul peut aider à répondre à ses questions.

      (et ce sera un bon premier point avant l'interdiction du cumul dans le temps)

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