lundi 26 mai 2014

A trop se mater le nombril, on finit par perdre pied

Résultats issus du Monde.fr
Cette soirée électorale est triste. Elle est triste car il n'y a pas eu cette surprise de dernière minute qui aurait pousser les abstentionnistes à se décider de venir voter pour faire barrage contre les idées anti-européennes véhiculées par le FN. Cette soirée est triste car ce n'est pas la France qui loupe le virage progressiste européen mais une très large partie de l'Europe. Cette soirée est triste car il est difficile de trouver une lueur d'espoir dans ce fracas électoral.

Au niveau national, on ne peut pas sous estimer la défaite de l'ensemble de la gauche. Le Parti Socialiste réussit à faire un peu moins bien qu'en 2009, ce qui prouve qu'il est nécessaire de renouveler ses listes. En reprenant la plupart des têtes de listes de 2009, comment espérer créer un enthousiasme qui fut cruellement absent lors de la précédente campagne ? Une jeune génération d'européens convaincus existe au PS, c'est à Solférino de les mettre en avant régulièrement dans les 5 années à venir pour qu'ils soient connus et crédibles pour l'échéance de 2019. En 2009, la Gauche pouvait se cacher derrière le bon score des écologistes. Cette année, ni eux, ni l'opposition Mélenchoniste n'a réussi à faire recette sur la déception du début du quinquennat de François Hollande.
Si la Gauche a perdu, la droite également. Elle réussit à perdre plusieurs points alors qu'elle est dans l'opposition cette fois-ci. Preuve pour l'UMP que faire campagne uniquement sur le refus de François Hollande ne paye pas dans une élection européenne. Dommage que leur seule analyse ce soir reste qu'il s'agit d'une défaite du Président de la République. Ce sont tous les partis qui doivent se poser des questions sur comment faire pour provoquer de nouveau l'adhésion sur leurs idées.

Au niveau européen, la France semble être partie pour être LA mauvaise élève en étant le pays où l'extrême-droite est le plus en force et finit en tête. On est talonné de près par le Danemark, avec la principale différence que le Danemark apporte 13 députés au Parlement Européen alors que la France en amène 74. Le Royaume Uni devrait apporter aussi son lot de députés eurosceptiques et racistes avec le bon score de l'UKIP. Seul espoir dans cette montée du populisme et de l'euroscepticisme, tous ces partis européens ne sont pas fichus de s'entendre et devraient être dans des groupes parlementaires distincts, s'ils arrivent à fonder des groupes parlementaires. Il n'empêche que toutes ces voix fantômes ne seront surement pas suffisantes pour faire régresser l'Union Européenne mais devraient être un sacré frein pour les idées progressistes dont l'Union Européenne a besoin pour toucher de nouveau les citoyens européens.

Ce soir, c'est l'Union Européenne qui a perdu. Trop coupée de ses concitoyens, les messages d'exaspérations sont venus de presque tous les pays. Au final, c'est le PPE qui fini en tête, le même parti qui était majoritaire les 10 précédentes années. Jean-Claude Juncker, l'homme qui a donné un autre sens à la finance luxembourgeoise, l'un des principaux de la troika qui a mis la Grèce au sol, devrait prendre la présidence de la Commission Européenne et difficile de croire qu'il soit plus intéressant que son prédécesseur José Manuel Barroso.

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