mercredi 27 août 2014

Gouvernement Valls 2, continuité et progrès

Le suspens aura été plus court qu'après la démission du gouvernement Ayrault. Sans surprise le nouveau gouvernement déçoit. Il déçoit à droite, surtout dans la frange la plus dure. Christiane Taubira est toujours ministre de la Justice. Les manifs pour tous pensaient réussir à la chasser de la Chancellerie avant le vote de la loi autorisant le mariage pour tous, au final ce sont les veilleurs qui ont abandonné les pavés de la Place Vendôme. Les éditorialistes de droite la prédisait en dehors du premier gouvernement Valls, elle y était et a mené à bien la réforme pénale. Jamais 2 sans 3, cette droite est encore surprise de la retrouver toujours en poste aujourd'hui. Pire cette même droite vient de voir la promotion de leur deuxième égérie du mal puisque Najat Vallaud-Belkacem abandonne son ministère des droits des femmes à Pascale Boistard pour aller au ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Pour les désespérés de la manif pour tous, on peut résumer son poste en ministre du Genre soumise aux lobbies et lubies LGBTI.

A la gauche de la gauche, même colère mais pas les mêmes cibles. Manuel Valls est toujours Premier Ministre, il aurait pu choisir n'importe quels ministres, le remaniement aurait été un échec. Autre provocation présidentielle, le remplaçant d'Arnaud Montebourg est Emmanuel Macron, ancien conseiller économique de Hollande à l'Elysée (et aussi lors de la rédaction du programme présidentiel avec Michel Sapin). L'ancien ministre est parti car pas sur la même longueur d'onde que Hollande et Valls, il est donc ainsi normal de voir arriver quelqu'un de plus proche des idées du Président de la République. Extrême provocation, Macron est un ancien de la banque Rotschild, cette ligne du CV ont de quoi faire hurler l'extrême-gauche, si prompte à réclamer des ministres ayant une expérience du monde ouvrier pour parler travail ou une expérience de l'enseignement pour parler éducation mais première à cracher quand un professionnel de l'économie est choisi pour parler ... d'économie.

A gauche, ils auraient voulu un Alexis Corbière à l'économie, une Martine Billard à l'environnement ou toute autre personne qui aurait pu avoir un rôle à jouer si leur champion et leur parti n'avait pas fait un tel score aux différentes élections passées.
A droite, ils réclamaient non pas un remaniement mais une dissolution puisque leur problème n'est pas un problème de politique mais de personne. Personne a leurs yeux ne peut avoir la légitimité de gouverner s'il ne provient pas de leur famille politique.

Personnellement, ce remaniement me convient. François Hollande a affirmé un cap en mai 2012. Depuis, il met en oeuvre ses solutions pour atteindre ses objectifs. Depuis mars 2014, il a choisi Manuel Valls pour apporter de la fermeté à la tête de son gouvernement. Il est donc normal que des têtes tombent après ce que je qualifie de tentative de putsch de la part d'Arnaud Montebourg. L'arrivée d'Emmanuel Macron va faire en sorte que l'on devrait avoir un trio Président - Premier Ministre - Ministre de l'Economie sur la même longueur d'onde. 
A côté de ce trio qui cristallise les analyses et les critiques, il faut saluer l'arrivée de Najat Vallaud-Belkacem au ministère de l'Education Nationale. Après avoir fait un boulot remarquable au ministère des droits des femmes, la voici première femme à diriger un des ministères clefs du gouvernement Hollande, l'Education Nationale. Rappelons que François Hollande a toujours demandé lors de sa campagne d'être jugé sur la situation des jeunes Françaises et Français. L'Education Nationale et l'Enseignement Supérieur ont logiquement une grande part à jouer. On peut aussi espérer qu'avec une telle ministre, l'enseignement du respect de tous ne sera pas une option négligeable des programmes scolaires.
Je salue aussi la nomination de Fleur Pellerin à la Culture. Elle aura fort à faire aux côtés de François Rebsamen sur le sujet des intermittents du spectacle et elle aura aussi beaucoup à faire sur la culture numérique, la propriété intellectuelle et les nouvelles façons de partager la culture et le savoir. Ses connaissances en numérique et son passage à l'économie numérique seront un atout indéniable.

Réclamer un changement de politique après 150 jours de gouvernement Valls sous le fallacieux prétexte d'une absence de résultat visible n'avait pas de sens. Il est donc logique et sans surprise que Manuel Valls et François Hollande compose un nouveau gouvernement sans trop de changement mais théoriquement uni autour des axes forts définis par le Président de la République. Depuis mai 2012, le Président de la République tente de suivre sa route, sa vision et sa parole donnée aux électeurs. Nous avons toujours un gouvernement parfaitement paritaire, nous avons toujours une personne en charge des droits des femmes, nous avons toujours l'écologie et l'éducation en haut de l'ordre protocolaire ministériel. Bon courage à ce nouveau gouvernement !

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