mardi 18 septembre 2012

Il y a 30 ans, le massacre de Sabra et Chatila

Sabra et Chatila sont deux camps de réfugiés palestiniens situés à Beyrouth (Ouest), deux camps parmi les 12 situés au Liban ou parmi les 69 existants dans les pays du Proche-Orient.

Il y a 30 ans, le 16 septembre 1982, les Phalangistes libanais (milice chrétienne nationaliste) entraient dans les camps de réfugiés Palestiniens de Sabra et Chatila. Ils en sortiront le 18 septembre au matin. Durant ce temps là entre 500 et 3000 réfugiés palestiniens seront assassinés par les Phalangistes sous le regard bienveillant de l'armée israélienne située à quelques dizaines de mètres de ces camps.
Photographie prise après le départ des Phalangistes

A l'époque, le contexte est, comme souvent au Liban,très tendu. Le Liban est en pleine guerre civile. Le 14 septembre, le président libanais de confession chrétienne Bachir Gemayel est assassiné. Le clan Gemayel étant soutenu par les Israéliens, l'armée israélienne, sous le commandement d'Ariel Sharon, envahit Beyrouth Ouest. Le 16 septembre, l'ordre est donné d'investir les camps de réfugiés afin d'y chercher des fedayins palestiniens. Ce seront les Phalangistes (alliés des Israéliens) qui partiront à l'assaut. 40 heures plus tard, les camps sont à feu et à sang. Ce ne sont pas des dizaines de combattants palestiniens que l'on retrouve morts (l'OLP avait fait évacué ses hommes) mais des centaines de femmes et d'enfants n'ayant strictement rien à voir avec cette histoire à part être Palestinien, comme les combattants recherchés.

Sur ce massacre, Jean Genêt, premier européen à entrer dans le camp de Chatila, écriera et publiera quelques mois plus tard "Quatre heures à Chatila".
Il y a 10 ans, Pierre Péan a enquêté et interviewé des survivants du massacre pour un article poignant et fort intéressant publié dans Le Monde Diplomatique de septembre 2002.
Dans ses Mémoires, le secrétaire d'Etat américain, George Shultz, écrira : "Les Israéliens ont dit qu'ils entraient dans Beyrouth (...) pour éviter un bain de sang, il s'avère qu'ils l'ont facilité et peut-être même suscité."
Je recommande aussi la lecture de cette page réalisée par TV5Monde (où je me suis permis de prendre l'illustration de ce billet) qui revient sur ce massacre.
A lire également l'article de "Grands Reporters" mis en ligne par Rosaelle qui donne la parole à certains acteurs de ce drame.

Aujourd'hui, pas grand chose n'a évolué. Les réfugiés sont toujours des réfugiés sans trop d'espoir de retourner sur leur terre ou dans une Palestine indépendante. Ariel Sharon n'a jamais été inquiété sur son comportement, au contraire, il réussira à se faire élire 1er ministre en 2001 grâce à un programme axé sur la lutte contre le "terrorisme palestinien". La phalange libanaise est toujours un parti politique et est représentée au parlement entre autre par Samy Gemayel, neveu du président assassiné Bachir Gemayel.

2 commentaires:

  1. Tiens, moi aussi, j'ai fait un article: je vais mettre le tien en lien

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    1. Plus qu'un lien, j'ai le droit a un billet! Merci! Je met ton 1er billet en lien chez moi des que je trouve un acces en modif a mon blog

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