mardi 10 décembre 2013

Lettre à ma maman

Chère maman,

je t'écris ce billet pour te demander de ne pas t'inquiéter. Comme tu t'en doutes je ne reste pas cloitrer chez moi. Matin et soir, je vis des moments de grâce dans le RER A avec de nombreux Franciliens. Pourtant ce n'est pas ce qui m'empêche de sortir le soir. Une soirée dansante au sud de la porte de la Chapelle, un verre entre amis qui s'éternise sur les hauteurs de Belleville, une séance de cinéma à 22h aux Halles, tu dois me prendre pour un inconscient qui met sa vie en péril tous les jours. Pourtant sache chère maman que contrairement à ce que tentent de faire croire certains candidats aux municipales parisiennes, Paris est une ville sure. J'ai même l'impression que cette ville l'est chaque année un peu plus depuis 2001. En 12 ans, j'en ai vu des quartiers peu rassurants s'assagir, s'embellir et devenir tout ce qu'il y a de plus fréquentables. Vue l'évolution que prend la capitale, ce n'est pas prêt de s'arrêter. 

Bien sur, tout n'est pas rose tous les jours. Je suis obligé de fermer ma porte à clef quand je sors de chez moi et malgré cette précaution, je ne suis pas à l’abri d'un cambriolage (enfin, je touche du bois). Quand je me déplace dans la rue, je veille toujours à avoir ma sacoche fermée pour que les pickpockets ne me prennent pas mon portefeuille. Je dois aussi être très prudent quand je sors dans la rue, c'est pourquoi je regarde toujours bien à gauche et à droite avant de traverser. J'espère que ça ne te parait pas trop hallucinant comme mode de vie, mais sache que l'on s'y habitue bien.

Malgré tout, il est vrai que dans certains endroits, une présence policière plus accrue ou au moins des rondes plus régulières pourraient sécuriser un peu plus certains quartier. Mais que veux-tu, entre la note de la France par Moody's et la sécurité dans la ville de Paris, il faut faire un choix et le précédent gouvernement a tranché. Il faut dire 1 500 postes de policiers, ça a un coût non négligeable tout de même...

Ma chère maman, ne t'inquiète pas. Je vis à Paris, pas dans le Bronx ou tout autre quartier new-yorkais dont le nom fait frémir dans les chaumières. D'ailleurs, même si je vivais dans le Bronx, je me sentirais surement en sécurité. Car ces gens qui essayent de t'effrayer en agitant leur traditionnel chiffon rouge de l'insécurité devraient savoir que le nombre d'homicides dans le Bronx est passé de 134 à 59 entre 2003 et 2011. 

Maman, ne t'inquiète pas, Paris n'est pas le Bronx aujourd'hui mais risque d'être dans 3 mois la Bérézina pour la député de l'Essonne et ses colistiers.

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