Période de fin d'année oblige, c'est
le temps des zappings de l'année, des best-of et autres
rétrospectives. Je vais donc jouer le jeu également en proposant
mon abécédaire de l'année 2013 en 3 parties.
A comme ANI :
L'Accord National Interprofessionnel fut le premier grand marqueur de la
nouvelle politique de dialogue social voulue par François Hollande.
Le 11 janvier, 3 syndicats de travailleurs (CFDT, CFTC et CGC) ont
signé cet accord avec le MEDEF. Cet accord a provoqué de nombreuses
levées de boucliers à la gauche de la gauche, soit au Front de Gauche
et chez les syndicats non signataires de l'accord (dont la puissante
CGT). Certes, ce n'est pas l'accord parfait mais dans une
négociation, il faut bien satisfaire toutes les parties négociantes.
De l'ANI, j'en retiens principalement la surtaxation des CDD, la
généralisation de la complémentaire santé pour tous les salariés,
les améliorations sur la formation des employés tout au long de
leur carrière ainsi qu'un meilleur encadrement des temps partiels.
B comme Berger :
Laurent Berger est le nouveau secrétaire général de la CFDT. Il
remplace François Chérèque qui a dirigé le syndicat
de 2002 à 2012. A charge à Laurent Berger de réussir le pari de
faire de la CFDT le premier syndicat représentant des salariés et
aussi un interlocuteur privilégié du gouvernement pour réussir une
politique du travail progressiste.
C comme Centrafrique :
2013 restera une année particulièrement belliqueuse pour la France.
Cette année aura commencé avec les bombardements et l'envoi de
troupes françaises au Mali,
elle se termine avec des militaires français engagés dans des
combats en Centrafrique. En Centrafrique, comme au Mali, on ne peut
que regretter que la France soit toujours le seul pays à
l'initiative du déploiement de troupes. C'est dans ces moments que
l'on ne peut que regretter l'absence d'une politique militaire
européenne qui aurait permis à l'Union Européenne, lauréate du
Prix Nobel de la Paix en 2012 de montrer sa puissance et sa maitrise
pour garantir la sécurité des populations là où on fait appel à
elle.
D comme Dimanche :
Ce sont les magasins de bricolage qui ont relancé le débat. Faut-il autoriser toutes
les entreprises à ouvrir le dimanche ? La question mérite
d'être posée et a même fait l'objet d'une demande de rapport par
le Premier Ministre. La conclusion de ce rapport prône le statu quo
en préconisant de garder le statut exceptionnel du travail du
dimanche. Dans cette période difficile pour l'emploi, il est
nécessaire de maintenir ces gardes-fous empêchant le chantage à
l'emploi permettant aux employeurs de « forcer » le
volontariat des employés. Travail du dimanche comme le travail de nuit sont des risques pour la santé, pour la vie sociale. Les
sacrifier, c'est aussi sacrifier les luttes passées pour garantir
une vie meilleure à tous les salariés de France.
E comme Edward
Snowden :
Un agent de la NSA fuit les Etats-Unis pour dénoncer le
fonctionnement de la NSA. Surveillance généralisée des
communications et du web, le lanceur d'alertes a fait prendre
conscience au monde entier que sous couvert de lutte contre le
terrorisme, les Etats-Unis se permettent tout avec les libertés
individuelles. Pire, il a aussi pointé du doigt les géants du net
américains, déjà connus pour leur grand appétit pour la collecte
de données, qui n'hésitent pas à transmettre aux agences de
surveillance leurs informations collectées.
F comme François :
Renoncer à être pape n'est pas un acte anodin ni une action
courante. Avant la démission de Benoît XVI, le précédent Pape à
avoir renoncé à son poste était Grégoire XII en 1415. Le
successeur de Benoit XVI détonne dans le paysage catholique :
premier Pape originaire d'Amérique du Sud, son passé sous la
dictature
militaire argentine est assez trouble. Depuis son élection, il ne
cesse de surprendre, se montrant proche des gens, osant aborder des
sujets sensibles de façon moderne comme sur l'homosexualité. Du
coup, ce n'est pas étonnant que Time Magazine l'ait nommé
personnalité de l'année.
G comme Grèce : La Grèce
souffre depuis le début de la crise économique, la conséquence
funeste d'années de politiques d'austérité menée pour en finir avec
cette crise est l'arrivée des néo-nazis de l'Aube Dorée au
parlement en 2012. Cette année l'Aube Dorée a montré son véritable
visage haineux et violent, comme tout parti d'extrême-droite, en assassinant un rappeur grec militant
anti-fasciste, Pavlos Fyssas. Suite à cet assassinat, l'immunité
parlementaire des députés de l'Aube Dorée a été levée et le
dirigeant du parti a été arrêté et entendu pour son implication
dans l'assassinat. Cet assassinat grec ne peut que rappeler le meurtre de Clément Méric par des fachos français au mois de juin 2013. La lutte antifas tue encore aujourd'hui, raison de plus d'être vigilant envers toutes les idées nauséabondes d'extrême-droite.
H comme Hugo Chavez ou comme
Stéphane Hessel : 2013 aura vu la disparition de nombreux
Grands Hommes comme Hugo Chavez, le président vénézuélien, ou Stéphane Hessel, ancien
résistant qui milita dans ses dernières années pour que la
jeunesse s'indigne de nouveau et s'empare des sujets de société. H
comme Hommage à ceux partis cette année, les meilleurs (Pierre
Mauroy, Daniel Darc) comme les pires (Margaret Thatcher).
I comme Istanbul :
La place Taksim à Istanbul a connu la révolte populaire comme la
place Tahrir en Egypte. Cet été, 600 000 Turcs sont descendus dans
la rue pour manifester contre le gouvernement conservateur
d'Erdogan. La résistance pacifique des Stambouliotes a trouvé son
symbole avec « l'homme immobile », debout, digne face aux
forces militaires dépêchées sur place.
Cet abécédaire ne comporte pas les mots Bretagne, Bonnets rouges, Dieudonné, Imbécile, Gay et bien d'autres. Certains arriveront sous une autre forme dans les prochaines épisodes, d'autres ne méritent pas d'être dans ma rétrospective 2013. Rendez-vous demain pour 9 nouvelles lettres résumant l'année 2013.
Beau boulot! J'attends la suite avec impatience!
RépondreSupprimerMerci, rendez-vous demain matin pour la partie allant de J à R.
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