samedi 28 décembre 2013

L'abécédaire de 2013 - 1ère partie

Période de fin d'année oblige, c'est le temps des zappings de l'année, des best-of et autres rétrospectives. Je vais donc jouer le jeu également en proposant mon abécédaire de l'année 2013 en 3 parties.



A comme ANI : L'Accord National Interprofessionnel fut le premier grand marqueur de la nouvelle politique de dialogue social voulue par François Hollande. Le 11 janvier, 3 syndicats de travailleurs (CFDT, CFTC et CGC) ont signé cet accord avec le MEDEF. Cet accord a provoqué de nombreuses levées de boucliers à la gauche de la gauche, soit au Front de Gauche et chez les syndicats non signataires de l'accord (dont la puissante CGT). Certes, ce n'est pas l'accord parfait mais dans une négociation, il faut bien satisfaire toutes les parties négociantes. De l'ANI, j'en retiens principalement la surtaxation des CDD, la généralisation de la complémentaire santé pour tous les salariés, les améliorations sur la formation des employés tout au long de leur carrière ainsi qu'un meilleur encadrement des temps partiels.

B comme Berger : Laurent Berger est le nouveau secrétaire général de la CFDT. Il remplace François Chérèque qui a dirigé le syndicat de 2002 à 2012. A charge à Laurent Berger de réussir le pari de faire de la CFDT le premier syndicat représentant des salariés et aussi un interlocuteur privilégié du gouvernement pour réussir une politique du travail progressiste.

C comme Centrafrique : 2013 restera une année particulièrement belliqueuse pour la France. Cette année aura commencé avec les bombardements et l'envoi de troupes françaises au Mali, elle se termine avec des militaires français engagés dans des combats en Centrafrique. En Centrafrique, comme au Mali, on ne peut que regretter que la France soit toujours le seul pays à l'initiative du déploiement de troupes. C'est dans ces moments que l'on ne peut que regretter l'absence d'une politique militaire européenne qui aurait permis à l'Union Européenne, lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2012 de montrer sa puissance et sa maitrise pour garantir la sécurité des populations là où on fait appel à elle.

D comme Dimanche : Ce sont les magasins de bricolage qui ont relancé le débat. Faut-il autoriser toutes les entreprises à ouvrir le dimanche ? La question mérite d'être posée et a même fait l'objet d'une demande de rapport par le Premier Ministre. La conclusion de ce rapport prône le statu quo en préconisant de garder le statut exceptionnel du travail du dimanche. Dans cette période difficile pour l'emploi, il est nécessaire de maintenir ces gardes-fous empêchant le chantage à l'emploi permettant aux employeurs de « forcer » le volontariat des employés. Travail du dimanche comme le travail de nuit sont des risques pour la santé, pour la vie sociale. Les sacrifier, c'est aussi sacrifier les luttes passées pour garantir une vie meilleure à tous les salariés de France.

E comme Edward Snowden : Un agent de la NSA fuit les Etats-Unis pour dénoncer le fonctionnement de la NSA. Surveillance généralisée des communications et du web, le lanceur d'alertes a fait prendre conscience au monde entier que sous couvert de lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis se permettent tout avec les libertés individuelles. Pire, il a aussi pointé du doigt les géants du net américains, déjà connus pour leur grand appétit pour la collecte de données, qui n'hésitent pas à transmettre aux agences de surveillance leurs informations collectées.

F comme François : Renoncer à être pape n'est pas un acte anodin ni une action courante. Avant la démission de Benoît XVI, le précédent Pape à avoir renoncé à son poste était Grégoire XII en 1415. Le successeur de Benoit XVI détonne dans le paysage catholique : premier Pape originaire d'Amérique du Sud, son passé sous la dictature militaire argentine est assez trouble. Depuis son élection, il ne cesse de surprendre, se montrant proche des gens, osant aborder des sujets sensibles de façon moderne comme sur l'homosexualité. Du coup, ce n'est pas étonnant que Time Magazine l'ait nommé personnalité de l'année.

G comme Grèce : La Grèce souffre depuis le début de la crise économique, la conséquence funeste d'années de politiques d'austérité menée pour en finir avec cette crise est l'arrivée des néo-nazis de l'Aube Dorée au parlement en 2012. Cette année l'Aube Dorée a montré son véritable visage haineux et violent, comme tout parti d'extrême-droite, en assassinant un rappeur grec militant anti-fasciste, Pavlos Fyssas. Suite à cet assassinat, l'immunité parlementaire des députés de l'Aube Dorée a été levée et le dirigeant du parti a été arrêté et entendu pour son implication dans l'assassinat. Cet assassinat grec ne peut que rappeler le meurtre de Clément Méric par des fachos français au mois de juin 2013. La lutte antifas tue encore aujourd'hui, raison de plus d'être vigilant envers toutes les idées nauséabondes d'extrême-droite.

H comme Hugo Chavez ou comme Stéphane Hessel : 2013 aura vu la disparition de nombreux Grands Hommes comme Hugo Chavez, le président vénézuélien, ou Stéphane Hessel, ancien résistant qui milita dans ses dernières années pour que la jeunesse s'indigne de nouveau et s'empare des sujets de société. H comme Hommage à ceux partis cette année, les meilleurs (Pierre Mauroy, Daniel Darc) comme les pires (Margaret Thatcher).

I comme Istanbul : La place Taksim à Istanbul a connu la révolte populaire comme la place Tahrir en Egypte. Cet été, 600 000 Turcs sont descendus dans la rue pour manifester contre le gouvernement conservateur d'Erdogan. La résistance pacifique des Stambouliotes a trouvé son symbole avec « l'homme immobile », debout, digne face aux forces militaires dépêchées sur place. 

Cet abécédaire ne comporte pas les mots Bretagne, Bonnets rouges, Dieudonné, Imbécile, Gay et bien d'autres. Certains arriveront sous une autre forme dans les prochaines épisodes, d'autres ne méritent pas d'être dans ma rétrospective 2013. Rendez-vous demain pour 9 nouvelles lettres résumant l'année 2013.

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