Photo tweetée par Julien Arnaud |
Ce mardi, Charles Beigbeder doit présenter sa liste des déçus de la constitution des listes par Nathalie Kosciusko-Morizet. Son programme peut se résumer ainsi : T'as pas eu la place que tu voulais, alors rejoins Beigbeder. La preuve que ce programme est fédérateur, le frère Beigbeder a réussi à réunir des déçus issus de l'UMP, de l'UDI et du Modem. Bref une véritable "dynamique de rassemblement avec l'UDI et le Modem pour une nouvelle majorité d'alternance est en marche." (zut, c'est aussi ce que dit NKM)
Cette coalition des déçus porte un nom : "Paris libéré". La clin d'oeil gaulliste est un peu trop gros pour ne pas poser de questions. Quelle libération de Paris souhaite Charles Beigbeder ?
Considère-t-il comme de nombreux sympathisants de droite que la gauche est arrivée par effraction au pouvoir ? Qu'elle n'est pas légitime à diriger la capitale ? Qu'il est donc nécessaire que des "résistants" libèrent la ville de l'occupant ?
Ou au contraire est-ce une attaque contre l'équipe formée autour de Kosciusko-Morizet ? Souhaite-il libérer les sympathisants de droite et du centre droit de la dictature de la dame de Longjumeau ? Fait-il par cette expression la promesse d'une droite libérée de ses complexes, toujours plus libérale, toujours plus individualiste ?
La liste de Charles Beigbeder est basée principalement sur un refus sur la constitution des listes par Nathalie Kosciusko-Morizet. Si la volonté de fédérer les dissidences à droite et au centre-droit pour le premier tour est clair, qu'en sera-t-il pour le second tour ? Pour le Figaro, le candidat livre un début d'explications :
Le soir du premier tour, on verra qui est en tête entre les listes NKM et les listes «Paris libéré», et ensemble nous ferons tout pour battre Hidalgo. La partie est loin d'être finie.
Pour Beigbeder il semble que sa liste de dissidence n'ait pour seul but que de peser plus au soir du premier tour. Il pourra ainsi prendre sa revanche dans le 8ème arrondissement où NKM a osé lui refuser la deuxième position et retrouver son poste de n°2 contre une poignée de bulletins de vote.
Charles Beigbeder ne fait pas que reprendre des expressions du siècle dernier, il en prend aussi les plus mauvaises traditions. En plus de se croire déjà propriétaire des futurs suffrages que les Parisiens lui donneront pour pouvoir les échanger ensuite contre une place en Conseil de Paris, il pense que la fonction de maire doit être réservée à une certaine élite. Certaine élite dont ne fait manifestement pas partie Anne Hidalgo qui a le malheur, aux yeux de Beigbeder, de venir de la masse. Comment comprendre autrement ces propos :
Nous ne voulons pas qu'il y ait une inspectrice du travail, même si cette profession est tout à fait respectable, qui soit maire de Paris, la troisième ville du monde.
Nathalie Kosciusko-Morizet ou Charles Beigbeder, la droite parisienne part peut être divisée mais promet déjà d'arriver unie. Entre temps, nous aurons le temps de voir quel programme propose chacun de ces candidats, autre qu'être présent au conseil de Paris.
En attendant et pour avoir un premier aperçu du programme d'Anne Hidalgo, vous pouvez toujours relire cet ancien billet : "Paris vaut bien un programme".
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