dimanche 29 avril 2012

La nécessaire moralisation de la politique

Dans sa lettre répondant aux questions de François Bayrou, François Hollande a écrit dans le 4ème paragraphe concernant la moralisation politique : "Cette rénovation de notre vie publique est une nécessité et une urgence. Je ferai voter une grande loi de moralisation de la vie publique par le Parlement. Et, s'il y a blocage, je consulterai les Français par voie référendaire."
Ce choix de moralisation de la vie politique est également détaillé dans les engagements 48, 49 et principalement dans le 47ème engagement : "Je réformerai le statut pénal du chef de l’État."
Cette volonté est une volonté forte du candidat Hollande. Cette réforme est au programme de sa première année de son mandat, dans la partie "Renforcer notre démocratie et et défendre les principes de la république" programmée d'août 2012 à juin 2013.

Rappelons qu'en 2001, un arrêt de la cour de cassation expliquait : "qu'étant élu directement par le peuple pour assurer, notamment, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État, le président de la République ne peut, pendant la durée de son mandat, être entendu comme témoin assisté, ni être mis en examen, cité ou renvoyé pour une infraction quelconque devant une juridiction pénale de droit commun."

Grâce à cet arrêté, Jacques Chirac a échappé aux juges durant ses deux mandats. Grâce à cet arrêté, Nicolas Sarkozy pourrait ne pas être inquiété pendant les 5 années à venir s'il était réélu le 6 mai. Pourtant, de nombreuses affaires semblent impliquer l'actuel président. L'enquête sur l'affaire Karachi et ses liens avec le financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995 se rapproche dangereusement de Nicolas Sarkozy. L'enquête sur l'affaire Bettencourt et ses liens avec le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 a vu la mise en examen de proches de Nicolas Sarkozy. Ce samedi, Mediapart a publié une note officielle libyenne semblant apporter la preuve que Mouammar Kadhafi a financé à hauteur de 50 millions d'euros la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy. 

Sans réforme du statut pénal du président, aucun des juges travaillant sur ces affaires ne pourra donc entendre Sarkozy, s'il est réélu, pour les 5 prochaines années. Cette réforme voulue par François Hollande est d'autant plus importante que lorsqu'elle sera mise en place, elle ne concernera plus Nicolas Sarkozy (puisqu'il sera renvoyé à la vie civile) mais François Hollande et tous ses successeurs. 
Si l'on ajoute cette proposition à l'interdiction du cumul des mandats (et pas uniquement pour les ministres), à la fin de la nomination d'office des anciens présidents de la République au Conseil Constitutionnel, à la volonté de sanctionner plus durement le non-respect de la parité dans les partis politique et à l'engagement de porter à 10 ans d'inéligibilité les peines des élus condamnés pour corruption, on arrive à un véritable projet qui redorera l'image de la démocratie française. C'est aussi avec de telles propositions que l'on devrait réussir à réconcilier avec la politique les déçus de la démocratie attirés par l'abstention ou le vote extrémiste.

2 commentaires:

  1. C'est une très bonne réforme, si il est élu on pouura ainsi entendre Hollande sur les dérives mafieuses des fédérations socialistes des bouches du rhone et du nord. On va peut être savoir aussi comment a été magouillé l'élection d'Aubry, savoir comment ils ont voulu envoyer à l'Elysée un proxénète de bas étage, etc....

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    1. Si la justice le souhaite, ce sera le cas. Ensuite, c'est bien de chercher des affaires à mettre sur le dos d'Hollande, mais il faut tout de même qu'il y ait un minimum de rapport avec la personne. Je n'en vois aucun dans l'élection d'Aubry, où d'ailleurs s'il y avait des problèmes, il y aurait des plaintes. J'arrive même pas à imaginer le lien entre Hollande et DSK, surtout quand on sait qu'Hollande était candidat pour faire campagne contre ce dernier.

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