mardi 8 avril 2014

Besoin d'Europe


Il y a 100 ans, l'empire d'Autriche-Hongrie gouvernait sur une grande partie de l'Europe et était partie prenante dans le déclenchement de la Première Guerre Mondiale. Aujourd'hui, la Hongrie continue à faire trembler l'Europe suite à son week-end d'élections législatives. Les Hongrois ont voté dimanche dernier et ont redonné leur confiance à Viktor Orban, le chef d'état populiste et nationaliste à plus de 66 % des voix.

Depuis 4 ans, Orban et son parti du Fidesz ont fait passé 850 lois ! Ils ont modifié la constitution du pays pour faire de nouveau mention d'une référence au christianisme ou pour limiter l'indépendance de la Justice. Mieux encore, le scrutin législatif a été modifié pour être réalisé en un seul tour avec une large prime au candidat en tête à la fin du premier et unique tour. Pire, les quatre dernières années ont vu le Fidesz gouverner sans partage mais non pas sans reprendre des idées d'autres partis. Le problème est que le seul parti dont les idées ont été reprises est le Jobbik. Ce parti d'extrême-droite, raciste, homophobe, anti-européen a vu ses idées gagner les plus hautes sphères du pouvoir.

A quelques jours de l'élection européenne (le dimanche 25 mai en France), tous les scrutins européens sont observés avec attention. L'élection municipale française a déjà été une alarme non négligeable. L'élection législative hongroise en ait une autre. Dans les deux cas, nous avons à faire à un parti basiquement anti-européen, pas un parti contre la vision actuelle de l'Europe mais contre l'entité européenne en tant que telle.

Ces deux signaux d'alarmes doivent être entendus dans l'Europe entière et pas uniquement au sein du gouvernement français. Les citoyens européens témoignent depuis de nombreux mois, pour ne pas dire de nombreuses années, d'une méfiance contre le fonctionnement actuel de l'Union Européenne. Les citoyens sont contre cette Europe conservatrice qui préfère ouvrir l'Europe aux OGM, à l'exploitation du gaz de schiste plutôt que de s'occuper d'homogénéisation par le haut des conditions de travail (avec un salaire minimum par exemple), de fiscalité des entreprises ou de libertés humaines (comme l'autorisation de l'IVG dans TOUS les pays européens).

Rien ne dit que cette autre politique progressiste aurait redonné confiance aux citoyens européens. En revanche, je suis persuadé que cette autre politique aurait pu empêcher cette perte de foi des citoyens européens envers l'Union Européenne. Rappelons que des nombreux Ukrainiens se sont battus dernièrement pour une politique pro-européenne. Rappelons que l'Union Européenne a mené une politique de soutien aux pays européens les plus défavorisés pour qu'ils puissent se développer. Cette même Union Européenne et son programme Erasmus, a permis à 3 millions d'étudiants (dont moi) de découvrir un pays européen, une nouvelle culture, une nouvelle façon d'étudier et de travailler.

L'Union Européenne a le mérite d'exister et mérite d'exister encore de nombreuses décennies. Elle doit encore évoluer, être plus proche des attentes de ces citoyens. La prochaine élection va dans ce sens en faisant en sorte que le président de la commission européenne soit issu du parti majoritaire au Parlement Européen. Pour encourager cette Union de continuer d'avancer en ce sens, alors il est nécessaire de voter pour ces listes pro-européennes et bien sur en premier lieu le Parti Socialiste Européen et son candidat Martin Schultz (allemand, francophone et europhile).


Ce billet a été écrit et publié pour "l'édito des blogueurs" sur Mediavox.fr 

2 commentaires:

  1. C'est curieux, quelque chose me dit que vous n'allez guère être entendu, le mois prochain… et heureusement, à mon sens. Il est grand temps d'abattre l'UE, si l'on veut que l'Europe (la vraie, celle qui existe depuis des siècles) ait une chance de survie., ce qui me semble encore possible : la Russie a bien survécu à l'URSS…

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    1. Je ne suis pas pour cette Europe qui a existé durant des siècles avant l'Union Européenne, c'est à dire des pays européens qui ne cherchent qu'à envahir et se battre contre leurs voisins.

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