jeudi 25 avril 2013

Syndicalisme à la Une

Le syndicalisme n'a pas la côte en ce moment. Dans son billet du jour, Politeeks publie d'ailleurs une courbe assez éloquente sur le désintérêt des salariés pour les syndicats depuis 1949. Pourtant en ce moment on ne parle que d'eux entre :
  • l'Accord National Interprofessionnel signé entre le MEDEF, la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC et le parcours actuel de la proposition de loi au parlement,
  • la polémique du "Mur des cons" dans un local du syndicat de la magistrature
  • le traitement réservé à la proposition de loi d'amnistie des syndicalistes.

Je ne reviendrais pas une nouvelle fois sur l'ANI, la grande avancée qu'est cet accord et la preuve illustrée du respect du dialogue social par le gouvernement. Si je comprends et suis d'accord pour constater que le texte est imparfait (mais comment faire autrement dans le résultat d'une négociation), je suis en revanche loin d'être d'accord avec les manœuvres employées pour le discréditer (lire le billet de Sarkofrance pour en savoir plus). J'en profite tout de même pour citer le nouveau secrétaire de la CFDT, Laurent Berger, sur le sujet : "Il y a des syndicalistes qui mettent les mains dans le cambouis et d’autres qui demandent à l’État de faire à leur place. A la CFDT, nous avons fait le choix de l’emploi. Nous faisons notre travail. Le pays a besoin d’organisations patronales et syndicales fortes qui apportent des réponses."

La polémique levée par la droite à propos du "Mur des cons" me fait plus sourire. Notre chère UMP s'indigne que certains magistrats syndicalistes aient osé se moquer de certaines figures du sarkozysme (mais surement d'autres personnes aussi) sur un mur d'un local de section syndicale. Eux qui critiquaient déjà la partialité des magistrats, les voila repartis de plus belle. Sauf que l'impartialité d'un magistrat dans sa façon de travailler ne peut pas être remise en cause par la décoration d'un local syndical. Si les syndicats doivent être neutre, on va avoir des problèmes. Je serais d'ailleurs assez curieux de voir les murs de certains syndicats de police... Pour certaines personnes, les magistrats n'auraient donc pas le droit à l'humour (gentillet qui plus est) alors que certains ministres en fonction n'hésitaient pas à la même époque à faire des blagues racistes. Une exemplarité à deux vitesses en quelque sorte...

Illustration issue du Cri du Peuple
à lire pour avoir un autre son de cloche
Mais le vrai sujet qui m'interpelle le plus est cette loi d'amnistie pour les syndicalistes condamnés au titre de leur action syndicale au cours des 5 dernières années. Je peux comprendre que quand une personne est poussée à bout par une direction qui se moque d'elle et des employés qu'elle représente, cette personne craque et réagit d'une façon que la loi interdit. Si j'avais été à la place des Contis, j'aurais pu accompagner Xavier Mathieu au pied de la sous-préfecture de Compiègne, ou participer au piquet de grève pendant que d'autres séquestraient des cadres de Caterpillar. Ces actions sont des actions de dernières chances, quand on voit la fin arriver et aucune discussion aboutir (ou pire se mettre en place), mais ces actions sont totalement illégales et donc doivent être réprimées. C'est ce qui les rend aussi intenses et fortes de sens. Bien sur on a pu voir durant les 5 dernières années des patrons se comporter comme des voyous, ne respecter aucune règle à l'exception de toujours plus de profits pour les actionnaires. Mais contrairement à Jean-Luc Mélenchon (1er défenseur de cette loi d'amnistie), je ne crois pas en la loi du talion, oeil pour oeil, dent pour dent, très peu pour moi. Il y a pourtant de quoi faire pour agir aux cotés des syndicats comme lutter plus efficacement contre la discrimination syndicale, empêcher par tous les moyens la suppression de l'activité en aidant les employés, en encourageant des repreneurs, ou en empêchant le démantèlement des outils.

L'avantage avec cette actualité, on parle de syndicalisme et pas uniquement pour dire qu'une dizaine de vacanciers ont été pris en otages par des grévistes. En revanche je ne suis pas sur que tout cela aide à redonner confiance aux syndicats et encourage les adhésions...

2 commentaires:

  1. Surprenant d'ailleurs que la droite, qui veut du contractuel, déconseille à ses salariés de se syndiquer.

    Et, oui, quoi de plus logique que le syndicat de la magistrature aie un truc pour se défouler?Lorsque son pendant de droite se défoulait, cela donnait des blagues antisémites qui ont amené l'aujourd'hui député UMP Fenech à être condamné

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ils vont bientôt se défendre en disant qu'on ne leur a jamais demandé d'être exemplaire et impartial...

      Supprimer