lundi 14 octobre 2013

L'échec de la frontisation de l'UMP

Le Front National a réussi à avoir un nouvel élu en remportant la cantonale partielle de Brignoles dans le Var. Si la configuration très droitière du second tour proposé aux électeurs du canton peut en partie être expliquée par la très forte abstention du week-end dernier (67% d'abstention), la mobilisation fut plus forte ce week-end. Cette mobilisation en hausse n'aura pas suffit à faire basculer la tendance et Laurent Lopez, qui était arrivé en tête avec 40% des suffrages il y a une semaine, est élu sans trembler avec près de 54% des suffrages exprimés.

Si l'UMP, le FN et de nombreux commentateurs veulent voir dans cette élection locale un symbole national, alors c'est vers l'UMP qu'il faut le chercher. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a chassé sur les terres du FN en reprenant leurs idées, leurs discours, leurs postures. Ce comportement a été porté à son paroxysme lors de l'entre-deux tours de la présidentielle de 2012 (difficile d'oublier cette image de douane écrit en arabe dans le clip électoral de l'UMP). C'est en partie ce comportement qui a provoqué une telle union autour de François Hollande et a permis à une foule si cosmopolite de se retrouver à la Bastille le soir du 6 mai. 

Depuis l'UMP a continué comme si de rien était. Elle a commencé par appeler à la fin du front républicain contre le FN, puis en acceptant que certains d'entre eux se désistent en faveur d'un candidat frontiste, puis en appelant leurs sympathisants à voter pour le candidat le moins sectaire en cas de duel Gauche / FN. 

Les résultats sont là. En 2012, le tant attendu report des voix des électeurs du FN n'a pas permis à Nicolas Sarkozy de garder son poste. Ce week-end, le duel FN / UMP a tourné à la faveur du candidat d'extrême-droite, les sympathisants de gauche ne comprenant surement pas en quoi il serait plus républicain de voter pour un candidat UMP qui, une fois élu, tiendrait le même discours que le candidat frontiste.

La stratégie de frontisation de l'UMP est un échec. Les électeurs du FN ne veulent toujours pas voter pour les candidats UMP, les électeurs de gauche veulent de moins en moins voter pour les candidats UMP, même les centristes prennent leur distance avec ce comportement. A terme l'UMP se retrouvera seule et il sera trop tard pour faire l'inventaire de sa frontisation.

4 commentaires:

  1. Oui, j'ai bien aimé les propos de Jégo. En fait, ce type là, malgré son patronyme qui commence bien mais ne finit pas, est très sympathique quand il est dans l'opposition. Je ne pouvais pas le blairer lors du quinquennat précédent...

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    1. Oui, étrangement quand ils ont le droit d'exprimer leurs propres idées et pas celles du chef du parti d'à coté, ils sont plus intéressants

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  2. Mon analyse est que l'UMP en droitisant sion discours et en rejetant le pacte républicain est mort. Il sera remplacé par le FN, un Centre plutôt à droite mais pas trop et une gauche "plurielle". Ce qui va être intéressant c'est de voir comment les "élites" de l'UMP vont se recycler ...

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    1. Tu veux dire qu'on aura une extrême-droite plurielle, un centre droit (déjà pluriel) et une gauche plurielle ?
      Je ne suis pas persuadé que les cadres UMP acceptent de se plier à la discipline le peniste... A voir

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