jeudi 27 juin 2013

La radio de l'été des blogueurs 2013

Hasard du calendrier, alors que j'étais en train de vivre un week-end d'Enfer au Hellfest le week-end dernier, Rosaelle m'invitait à participer à la Radio de l'été des blogueurs.

Le premier titre que je propose est le titre phare du dernier album de Clutch, "Earth Rocker". Ce morceau tourne en boucle dans mes oreilles depuis quelques mois et me donne une motivation de dingue pour aller au travail. C'est donc ma dédicace à tous ceux qui ne prendront pas de vacances cet été. Ecoutez ça, ça devrait vous motiver pour commencer une nouvelle longue journée de boulot.

Deuxième est dernier titre est une pensée pour la Syrie. Quand un des meilleurs guitaristes français (Serge Teyssot-Gay) rencontre un superbe joueur de oud syrien (Khaled Al Jaramani), ça donne Interzone qui est une véritable invitation au voyage, au mélange des cultures, à la découverte de l'autre.


Cette radio de l'été des blogueurs est organisée par Lolobobo qui explique tout le fonctionnement sur son blog. Pour augmenter la playlist de l'été, j'invite RockFanch, Flora et Marido à participer à cette radio, j'ai hâte de découvrir vos recommandations !

mercredi 26 juin 2013

C'est quoi ces chiffres du chômage ?

On attendait ça depuis tellement longtemps que même si rien n'indique encore que l'on peut déboucher le champagne, je vais tout de même marquer le coup par un billet. Les chiffres du chômage viennent de tomber et pour la première fois depuis novembre 2010, ces chiffres stagnent (+ 100 demandeurs dans la catégorie A), voire baissent (-3 600 personnes toutes catégories confondues d'après LeMonde.fr). Cette stagnation est d'autant plus réjouissante si l'on se souvient de la mine réjouie de Nicolas Sarkozy quand il se félicitait au début 2012 de la "baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs".

Si le nombre de chômeurs stagne en mai 2013, cela ne veut pas dire que la bataille de l'emploi est gagnée par le gouvernement Ayrault mais c'est un signe encourageant pour François Hollande qui promet une inversion de la courbe du chômage pour la fin de l'année.

Dans le détail, le chiffre des demandeurs d'emploi de moins de 25 ans baisse de 0,4%. Si cette tendance se confirme dans les mois à venir, ce sera une victoire de la "boite à outils" présidentielle avec entre autres les contrats d'avenir et les contrats de génération.
La situation n'est pourtant pas encore toute rose puisque le nombre de chômeurs de plus de 50 ans est en hausse de 0,5% et le pire de tout, les chômeurs longue durée sont toujours de plus en plus nombreux (+1,1% pour les personnes au chômage depuis plus de 2 ans et +1,3% pour les chômeurs depuis plus de 3 ans).

Le gouvernement peut être donc conforté dans la direction qu'il a prise et doit continuer à chercher de nouvelles pistes pour réussir à faire baisser ce chiffre. L'annonce du jour de Vincent Peillon va dans ce sens avec l'annonce du recrutement de 10 000 personnes dans le secondaire en plus des 60 000 postes devant être créés suite au vote de la loi sur la refondation de l'école votée en début de semaine.

Si une hirondelle ne fait pas le printemps, une stagnation ponctuelle du chômage n'en fait pas une baisse durable, mais comme avec l'hirondelle, c'est un signe encourageant et dans ces temps moroses, toute bonne nouvelle est bonne à prendre. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, l'INSEE annonce que le pouvoir d'achat des Français a légèrement augmenté au 1er trimestre 2013. On va finir par y croire à ce printemps en France...

La #manifPourTous victime de Nicolas Sarkozy

Les opposants au mariage pour tous continuent leur découverte de la vie de militants. Depuis le début de l'année, ces opposants ont appris que la Police ne donne jamais les mêmes chiffres que les organisateurs des manifestations, que les CRS ne sont pas toujours doux avec les manifestants, que le gouvernement ne fait jamais totalement marche arrière pour une manifestation mensuelle. A présent, ils découvrent que certaines lois sont injustes. C'est un certains Nicolas qui l'a appris à ses dépens. Aujourd'hui en France, on risque des peines d'emprisonnement si on refuse de donner son identité ou si l'on donne une identité imaginaire. On risque également une lourde amende quand on refuse de se soumettre à des tests ADN, même si l'on n'a commis qu'une petite infraction. De plus, l'accumulation de comparutions devant un juge provoque des peines plus lourdes.

Tous ces points, le petit Nicolas et ses soutiens, dont de nombreux parlementaires UMP, semblent les découvrir. Pourtant, qui a mis en place les peines plancher pour sanctionner plus sévèrement les récidivistes ? Qui, en 2003, a durci la législation pour obliger les auteurs des plus petits délits (comme outrage à agent ou vol) à se soumettre au prélèvement de leurs empreintes digitales au même titre que les criminels sexuels et les auteurs de graves délits ?

Je le répète depuis que j'ai ce blog, que je sois blogueur d'opposition ou blogueur de gouvernement, mon opinion n'a pas changé pas sur cette politique pénale menée depuis de nombreuses années (débutée par Jospin après le 11 septembre et aggravée par la droite depuis 2002). Conséquence, ce que vit aujourd'hui ce jeune Nicolas est inacceptable ! Quelles que soient les raisons qui ont poussé ce jeune homme à manifester, les faits qui lui sont reprochés ne méritent pas la case prison mais une sanction plus mesurée comme des travaux d'intérêts généraux ou toutes autres peines n'impliquant pas une privation de liberté.

C'est avec cynisme uniquement que je peux me réjouir que ces militants de droite se retrouvent victimes de qu'ils ont engendré. Rappelons que leur credo il y a encore peu de temps, quand le pouvoir était de leur coté, était que l'on a rien à craindre d'un arsenal législatif et judiciaire si l'on a rien à se reprocher. Argument auquel je réponds inlassablement que l'on ne sait pas toujours de quoi l'avenir sera fait et que si à un moment donné le vent tourne, voire tourne vraiment salement, ces lois seront toujours la base pour une répression non imaginée initialement. C'est pour cela que je suis contre l'emploi généralisé de la vidéo-surveillance dans le domaine public, c'est pour cela que je suis contre le principe de justice automatique mise en place avec les peines planchers, c'est aussi pour cela que je suis contre le fait de traiter des petits délinquants de la même façon qu'un grand criminel. 

Le fichage génétique systématique ne peut être que source de problème. Ce Nicolas a eu raison de s'y opposer, comme José Bové ou Edouard Martin ont eu raison de s'y opposer quand l'état voulait les avoir en prises de guerre. En revanche le comportement de ses soutiens députés est risible. Ce sont eux qui ont écrit ces lois, ce sont eux qui les ont voté, ce sont même eux qui se sont félicités quand des sales gauchistes étaient sanctionnés pour des faits similaires. 

Cette année, ce Nicolas est passé deux fois en comparution immédiate suite à des manifestations pas toujours légales contre le mariage pour tous. Il s'est comporté comme n'importe quelle racaille fustigée à l'époque par Nicolas Sarkozy. Il est donc traité comme n'importe quel jeune délinquant. Le pire est que cette année 2013 va le suivre longtemps dans sa vie, elle risque même de lui fermer des portes dans certaines entreprises. Mais que voulez-vous, il l'a bien cherché, il n'avait qu'à respecter la loi. 

Militants de la manif pour tous, si vous êtes outrés par cette situation, écrivez à votre député, qu'il ou elle soit de droite comme de gauche pour que la pression soit mise à l'Assemblée Nationale afin que la réforme pénale que veut mettre en place Christiane Taubira aille réellement au coeur du problème. Pour que cette réforme en finisse avec le tout carcéral et que de nouvelles générations de peines soient imaginées et mises en place. Et surtout, chers militants de la manif pour tous, arrêtez de dire que cette justice est laxiste. Certains d'entre vous sont en train d'en faire l'amer expérience, faites en sorte que tout ceci ne se reproduisent plus.

mardi 25 juin 2013

"L'utile monsieur Snowden", mon edito pour Mediavox

Dans le domaine de la confidentialité en entreprise, la première règle est que la plus grosse faille de sécurité se trouve entre le poste de travail et la chaise, c’est-à-dire que le plus grand risque de fuite est l’homme. On a beau sécurisé le plus possible l’accès aux bâtiments, les connexions informatiques avec l’extérieur ou le cryptage des données, les actes d’un employé ne pourront jamais être sécurisés à 100%. Quand il s’agit de la mouture du futur iPhone laissé dans un bar, ce n’est pas trop grave, ça l’est potentiellement plus quand on s’attaque au Secret Défense.

Julian Assange, fondateur de Wikileaks, l’a appris à ses dépens en 2011 quand il a osé publier les câbles diplomatiques tout droit sorti des archives américaines. Il est depuis cloîtré à l’ambassade de l’Equateur à Londres, se sachant condamné s’il met un pied à l’extérieur. C’est aussi ce que découvre Edward Snowden actuellement. Après avoir révélé la drôle de vision de la vie privée qu’à la NSA, cet ancien espion a le gouvernement américain aux basques. Avec Cette course poursuite digne d’un James Bond, recherché par les Etats-Unis, Snowden s’offre un tour du monde des nations résistantes à l’ordre américain. Tout d’abord Hong Kong, la plus occidentale des villes chinoises, avant de rejoindre Moscou. A l’heure qu’il est, est-il toujours à Moscou ? A-t-il rejoint la Havane, l’Equateur ? Toujours est-il qu’Edward Snowden nous montre que plus de 20 ans après la fin de la Guerre Froide, on retrouve encore les mêmes axes...


Pour lire les différents points que nous remet en mémoire Edward Snowden, rendez-vous sur Mediavox.fr pour la suite de cet article.

Nouveau local PS vandalisé à Paris

Tag et vitres cassées au local PS du 20ème arrdt
Alors que je rentre d'un week-end musical de folie au Hellfest, en région Nantaise, je m’apprêtais à écrire un joyeux billet sur la lourde condamnation de Berlusconi à 7 années de prison ferme et à une inéligibilité à vie. Mais comme souvent, toutes les bonnes choses ont une fin et une sale nouvelle est venue gâter cette fin de soirée, le local PS du XXème arrondissement a été vandalisé à son tour dans la nuit de dimanche à lundi.

Est-ce un nouvelle exemple de la loi des séries ? Est-ce une épidémie parisienne ? Toujours est-il qu'après les deux actes de vandalisme consécutifs qu'a connu ma section du 4ème arrondissement, c'est au tour du 20ème arrondissement d'être la victime de "militants" anti-démocratique. A la différence de la section du 4ème, l'attaque contre la section du 20ème est signée. La vitrine cassée a été accompagnée d'un tag contre le gouvernement et signé du A des anarchistes.

Que les attaques viennent de l'extrême gauche comme dans le 20ème, ou d'inconnus bien organisés comme dans le 4ème, ces attaques sont inacceptables. Ce ne sont pas que des attaques contre un local, contre un parti ou contre le gouvernement, ce sont des attaques contre la démocratie. Certaines personnes à Paris semblent considérer que le militantisme politique n'est possible que si l'on est dans leur camp et ont décider d'user de la violence pour faire entendre leur mécontentement. Comme le disait si bien Jacques Chirac en Palestine, "ce n'est pas une méthode, c'est une provocation". Une nouvelle fois, j'espère que la police réussira à mettre la main sur les auteurs de ces saccages (ce qui n'est toujours pas le cas dans le 4ème) et que la justice pourra rendre son verdict dans les meilleurs délais. 

Militants du 20ème arrondissement, vous avez tout mon soutien et j'espère que les dégâts seront vite réparés pour que vous puissiez continuer normalement votre militantisme.

mardi 18 juin 2013

"Réforme des retraites, au boulot !", mon edito pour Mediavox

Vendredi dernier, la remise du rapport Moreau a été le signal de départ d’une nouvelle phase importante de la politique du gouvernement : la nouvelle réforme des retraites. Tout le monde a en tête la dernière réforme des retraites. Pendant 6 mois tous les syndicats et les différents partis de gauche ont défilé côte à côte pour montrer leur opposition au projet annoncé puis voté. Pour avoir été de tous les défilés parisiens, je peux dire que l’attente est forte à gauche depuis l’automne 2010 pour revenir sur cette réforme. L’attente est d’autant plus forte que la prétendue réforme de 2010 est d’ors et déjà obsolète et les mesures prises ne pourront pas résorber les déficits à venir.

Pour rappel, en 2010, si toutes les forces de gauche (syndicales et politiques) étaient bras dessus – bras dessous en tête de cortège, leurs avis divergeaient sensiblement sur la réforme à mettre en place mais convergeaient pour refuser le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, pour demander une véritable prise en charge de la pénibilité et des carrières longues.

A l’époque le Parti Socialiste proposait d’autres pistes, car contrairement à ce que l’on peut entendre en ce moment, le PS (ni les autres organisations) ne manifestait pas contre le fait de réformer les retraites mais contre la réforme proposée...


Vous pouvez lire la suite de ce billet sur Mediavox.fr

lundi 17 juin 2013

Législatives à Cahuzac City

C'est LA grosse actualité de ce début de semaine, à lire certains commentaires ce serait même LA surprise de ce dimanche, le PS n'est pas au second tour de l'élection législative partielle qui s'est déroulée dimanche pour trouver un remplaçant à Jérôme Cahuzac. C'était une élection quasi ingagnable. On demandait aux électeurs du Lot du Lot-Et-Garonne de désigner le remplaçant du paria du gouvernement, Jérôme Cahuzac. Quel que soit le contexte économique ou politique, la chose était ardue pour le Parti Socialiste qui cherchait à garder le siège de l'ancien ministre.

A la vue des résultats, ma première pensée fut à tous les commentateurs de l'Affaire Cahuzac qui annonçaient que cette affaire ferait le jeu du FN. Aujourd'hui, alors que leur prédiction s'est réalisée, une grande partie d'entre eux semble s'étonne de la présence du FN au second tour. Il faut être cohérent, je ne pense pas qu'ils s'attendaient à un second tour FN - PS, donc l'ordre des choses semble être respecté.

Ma deuxième pensée fut pour le pour mes chers camarades du Front de Gauche. A les écouter, les Français sont mécontents de la politique de François Hollande, pas assez offensive, pas assez à gauche, il est, d'après eux, urgent de gauchir la politique gouvernementale. Le résultat est aussi contre eux. Les électeurs de François Hollande ou de Jérôme Cahuzac ne se sont pas massivement tournés vers le Front de Gauche, au contraire même les électeurs originels se sont aussi détournés du Front de Gauche puisque la candidate perd 500 voix entre les deux scrutins. En 8 élections législatives partielles, combien ont vue le Front de Gauche augmenter son nombre d'électeurs ?

Enfin une dernière pensée tout de même pour le PS. Je l'ai dit en préambule, je ne pensais pas que cette élection était gagnable. Dans ce cas, fallait-il envoyer un candidat au casse-pipe et donner le bâton pour se faire battre ? Je suis pas loin de l'avis du président du groupe PS à l'Assemblée Nationale, Bruno Le Roux, qui annonçait ce lundi : "Sur une élection partielle, quand nous sommes ensemble aux responsabilités, au gouvernement, on sait qu'il faut y aller réuni." Seule différence, Bruno Le Roux voulait que le PS y aille seul, avec le soutien des écologistes. Or cette situation est due à un député socialiste qui n'a pas respecté les règles. Il a été sanctionné en étant démis de ses fonctions mais la punition ne pouvait s'arrêter là. Je reste convaincu que si la majorité gouvernementale voulait réellement garder cette circonscription alors il fallait laisser la place au candidat d'Europe Ecologie - Les Verts. L'élection n'aurait pas été gagnée d'avance, ni plus facile, mais le geste aurait montré une prise de conscience de la part du PS.

C'est peut-être la seule véritable information que l'on peut tirer de cette législative partielle, la gauche gouvernementale devra savoir s'unir pour ne pas rater les prochaines échéances électorales. Que ce soit pour les municipales où l'union sera surement nécessaire pour gagner de nouvelles villes et indispensable pour garder les municipalités actuelles, ou pour les européennes qui sont d'ailleurs souvent un casse-pipe pour les partis au pouvoir. Pour ces européennes d'ailleurs, l'union avec les écologistes sera peut être même plus que nécessaire pour empêcher d'envoyer au Parlement Européen une nouvelle fournée de populistes anti européen comme il en fleurit dans tous les pays d'Europe.

jeudi 13 juin 2013

Le local PS du 4ème vandalisé 2 fois en un mois

Triste nouvelle pour la démocratie, triste nouvelle pour le 4ème arrondissement, triste nouvelle tout simplement. Le local de la section PS du 4ème arrondissement a de nouveau été vandalisé cette nuit. C’est la seconde attaque contre ce local PS depuis le 1er mai ! Pire, cette attaque survient à peine une semaine après que les réparations suite au premier vandalisme se soient terminées.

Début mai, une des vitrines avait été brisée. Pas de revendication, pas d’indice laissé sur place, il était impossible de savoir si la section socialiste du 4ème arrondissement était victime de violence gratuite ou d’une action préméditée. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. Les 2 vitrines ont été brisées mais en plus de la peinture a été jetée sur la devanture de notre local. Il semblerait même que des tentatives d'effractions aient eu lieues. L’action ne peut qu’être préméditée. Les soupçons ne peuvent se tourner que vers les agresseurs du mois de mai.

Une nouvelle fois, je ne peux que me réjouir que les dégâts ne soient que matériels et qu’aucun militant socialiste n’ait été blessé. Mais cela n’atténue ni le geste ni l’idée qui est derrière cette agression. Des gens ont décidé d’attaquer physiquement le Parti Socialiste dans le 4ème arrondissement de Paris. Ces personnes ont décidé d’utiliser la violence pour s’opposer à nos idées, à notre action. Cette violence est en opposition frontale à la démocratie. Suite à l’attaque du mois dernier, aucune réunion n’a pu se tenir dans notre local durant le mois de mai, rendant difficile la tenue de nos différents groupes de travail, nos différentes réunions de section. En s’attaquant au local de section du Parti Socialiste du 4ème arrondissement, les agresseurs essayent de réduire au silence les militants socialistes.

Je vais reprendre ce que j’écrivais le 2 mai en guise de conclusion :
« Aux auteurs de cet acte de vandalisme stupide et aux autres qui trouveraient l'idée brillante, ce n'est sûrement pas cette violence qui nous arrêtera. Les socialistes sont dans le 4ème arrondissement de Paris depuis 1944, et nous continuerons à être présent, à défendre nos idées et à tenir permanence pour écouter et discuter avec les personnes qui le souhaitent. Je n'ai aucune idée de qui a pu agir ainsi ou pour quelle raison notre vitrine a mérité un tel sort. J'espère juste que la plainte déposée aboutira au jugement des personnes qui ont accompli ce geste et qui, par ce geste, ont attaqué un des symboles de la démocratie et de la vie républicaine dans mon 4ème arrondissement. »

Femen emprisonnées pour soutenir Amina

Femen en soutien à Amina
Trois Femen européennes ont été condamnées à 4 mois de prison en Tunisie pour avoir manifesté dans leur habit de lutte, c'est à dire seins nus. Vu d'Europe la peine paraît lourde, nous qui commençons à prendre l'habitude de voir ces militantes féministes apparaître aux abords des manifestations pour et contre le mariage pour tous mais aussi aux alentours ou à l'intérieur d'édifices religieux. Leur condamnation semble sévère et le gouvernement français par la voix de Laurent Fabius a regretté la "sévérité de la peine".

Il est vrai que la Tunisie depuis la fin de sa révolution de Jasmin et l'arrivée d'Ennahda n'est pas l'endroit le plus recommandé pour son ouverture d'esprit. Juju le rappelle dans son excellent livre sur les révolutions arabes dans une anecdote sur un couple d'amoureux s'enlaçant à l'aéroport avant une séparation. D'ailleurs on dit désormais en Tunisie "avant la révolution, on pouvait s'embrasser dans la rue mais pas y prier, après cette révolution, on peut prier dans la rue mais plus s'y embrasser".

Donc nos 3 militantes Femen sont condamnées à 4 mois et 1 jour de prison ferme pour être venu soutenir une des leurs, la première Femen Tunisienne, Amina Sboui. Il y a tout de même un petit problème. Il est difficile de considérer que la venue seins nus de 3 Femen pour soutenir Amina ne soit sanctionner "que de" 4 mois de prisons quand la principale accusée risque 2 années de prisons pour avoir peint "FEMEN" sur le muret d'un cimetière et 6 mois supplémentaires pour être apparue seins nus. Amina risque donc 2 ans et 2 mois de prisons de plus que ses soutiens. Difficile de critiquer la peine des Femen européennes sans s'attarder sur la peine encourue par la Femen tunisienne.

Pire, la peine qu'encourt Amina peut être alourdie si les juges considèrent qu'elle a agit en bande organisée. Les Femen présentes en Tunisie risquent donc de finir dans le rôle de la mouche du coche. A trop vouloir attirer l'attention sur le procès de cette Tunisienne, elles risquent d'être la cause d'une peine plus lourde que prévue.

Tout ceci ne doit pourtant pas occulter le principal. Il n'est pas normal que ces Femen européennes soient obligées de venir en Tunisie pour soutenir une militante féministe tout comme il n'est pas normal qu'une femme égyptienne soit obligée de s'exiler en Suède pour avoir osé militer à la mode Femen sur le net et avoir appelé à un changement de mentalité en Egypte  pour accompagner la révolution de 2011.

mardi 11 juin 2013

"Le sarkozysme de retour à l’Assemblée Nationale", mon édito pour Mediavox

Extrait du Midi Libre
L’an dernier, au lendemain de l’élection de François Hollande, les Français ont clairement exprimé leur volonté de changement. Non satisfaits d’avoir sorti le président, ils avaient aussi profité des élections législatives pour faire en sorte que les principales voix du sarkozysme ne résonnent plus à l’Assemblée Nationale. Le 18 juin 2012, la liste des soldats sarkozystes tombés au combat était longue : Claude Guéant battu dans les Hauts-de-Seine par un dissident UMP, Nadine Morano et Valérie Rosso-Debord battues dans leur département de Meurthe-et-Moselle, Guillaume Peltier à Tours et Frédéric Lefebvre en Amérique du Nord.

L’accalmie fut de courte durée. En moins d’un an, le Parti Socialiste qui pouvait s’enorgueillir d’avoir la majorité absolue à l’Assemblée Nationale sans devoir s’appuyer sur les soutiens des écologistes et des radicaux a perdu 5 sièges de députés. Leur majorité absolue ne tient plus qu’à 3 petits sièges. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, un des sièges de député perdu par le PS a été remporté ce week-end par un des plus emblématiques personnages du Sarkozysme, Frédéric Lefebvre.

Certes son élection n’est pas glorieuse. Seuls 14% des électeurs ont voté...


Vous pouvez lire la suite de ce billet sur Mediavox.fr

lundi 10 juin 2013

Les anti-mariage pour tous, ces Don Quichotte modernes

Je m’en doutais depuis longtemps et chaque jour qui passe, je me sens conforté dans mon idée. Les opposants au mariage pour tous marchent sur la tête et leur cas s’aggrave de jour en jour. Dimanche, quelques Hommen ont assisté à la finale homme de Roland Garros. Durant le match, ils ont profité du silence religieux pour scander des slogans contre la loi Taubira, ils ont tenté de sortir une banderole et pour finir un de ces énergumènes est descendu sur le terrain et a allumé un fumigène.

Il y a quelques jours, lors de la vente aux enchères d’une partie de la cave à vin de l’Elysée, des membres de la Manif Pour Tous avaient perturbé la vente dans les salons feutrés de Drouot

Lors de ces deux événements, les agitateurs ont réussi à se mettre à dos les participants avant de se faire sortir par le service de sécurité. Le comportement de ces opposants est difficilement explicable. Ils sont tellement à la recherche du coup d’éclat médiatique ou du buzz sur internet qu’ils sont prêts à se mettre à dos la population qu’ils tentent de convaincre.

A présent ils annoncent aussi leur programme de vacances : « Du 29 juin au 21 juillet, nous aurons une visibilité internationale incroyable pour afficher notre combat contre la loi Taubira et la théorie du genre. » Le Tour de France aura donc l’honneur de voir débarqué une dizaine d’abrutis en short qui ne viendront que pour passer à la télé, emmerder les amateurs de cette compétition et surtout gêner des sportifs qui se préparent de longue date pour y briller.

La loi a été votée en avril à l’Assemblée Nationale, elle a été validée par le Conseil Constitutionnel et promulguée à la mi-mai. Combien de temps ces pseudos militants vont continuer à jouer les Don Quichotte et à se battre contre des géants maléfiques qui n’existent que dans leurs pensées ? Est-ce parce que le mariage pour tous risque de ne plus être assez fédérateur qu’ils s’inventent un nouveau combat fantoche contre une pseudo théorie du genre ?

Dans cette période d’examens de fin d’année scolaire, je souhaite bien du courage à tous les futurs psychothérapeutes, vous avez un endroit où faire votre clientèle. J’ai aussi une pensée pour tous les étudiants en sociologie, ces études de cas doivent être passionnantes !

Fachos, ces nuisances qui pourrissent l'Europe


Cartographie de l'extrême-droite française créée par Reflexes
On les pensait éteints, marginaux, ou simplement capables d'actions tout juste bonnes à buzzer sur Dailymotion. Les manœuvres de dédiabolisation du FN par la clique à Marine, les mains tendues de certains de l'UMP vers leurs voisins d'extrême-droite commençaient à porter leurs fruits. Notre vigilance s'affaiblissait. L'extrême-droite faisait moins peur. Pourtant mercredi dernier, un jeune étudiant engagé contre l'extrême-droite est mort des coups portés par des petits fachos.

Ce tragique événement doit nous rappeler que l'extrême-droite tue, qu'elle est naturellement violente, et que même si elle est groupusculaire, elle reste dangereuse. Comment pouvions-nous nous croire à l'abris de cette haine et de cette violence en France quand on voit ce qu'il se passe chez nos voisins. En Angleterre, les extrémistes de l'English Defense League ne font pas une sortie, une manifestation qui ne finissent pas dans la violence et les combats de rue, comme par exemple à Birmingham en 2009. En Pologne, les Jeunesses de la Grande Pologne sortent tous les ans pour gâcher la fête nationale et promouvoir le renversement de la démocratie par la violence. En Hongrie, des milices d'extrême-droite sévissent contre les Roms, un parti ouvertement xénophobe, Jobbik, possédait pendant un temps une milice armée avant qu'elle ne soit dissoute par le gouvernement. En Allemagne en mai dernier s'est ouvert le procès d'un groupe néo-nazi (NSU) pour juger 3 personnes accusées de 10 meurtres et 2 attentats. Enfin comment ne pas se souvenir de la tuerie d'Oslo par le militant d'extrême-droite Anders Breivik en juillet 2011.

Si l'on peut critiquer la vision et le projet politique de l'extrême-gauche, il est impossible de faire un parallèle entre les deux extrêmes. Contrairement à ce qu'essayent de faire penser quelques conservateurs français gênés par la mise en lumière de la violence d'extrême-droite, l'extrême-droite est violente par nature. Jamais cette mouvance n'a accepté les règles de la démocratie, du débat ou du vivre-ensemble. C'est parce que ces groupes ne respectent rien ni personne que l'on doit sévir. Le Premier Ministre a raison de demander à Manuel Valls de prendre les mesures pour dissoudre ces Jeunesses Nationales Révolutionnaires. En Allemagne, le gouvernement a interdit 10 groupes néo-nazis entre 1992 et 2011. En 2004, la Justice belge a interdit le parti d'extrême-droite flamand Vlaams Blok pour avoir violé la loi contre le racisme. En France, le groupe Unité Radicale fut dissout après l'attentat raté contre le Président Jacques Chirac en 2002 ou tout comme le groupuscule skinhead Elsass Korps en 2005.

Hélas, ces mesures ne permettent pas d'éradiquer le fléau de l'extrême-droite. Si leurs leaders ne peuvent pas reformer un groupe similaire, de nouveaux groupes naissent sur les braises du groupe dissous, comme ce fut le cas avec la création du Bloc Identitaire suite à la dissolution d'Unité Radicale ou avec l'arrivée de la formation nationaliste Vlaams Belang pour prendre le relais du Vlaams Blok en Belgique. La dissolution permet juste de freiner ces groupes en les privant de leur chef, en les empêchant d'utiliser leur ancien nom ou leurs signes distinctifs (logos, publications). 

En 2011, le site Reflexes avait réalisé une excellente infographie représentant les différentes mouvances de l'extrême-droite (cartographie qui illustre également ce billet). L'organisation Troisième Voie et son bras armé des JNR étaient bien identifiés dans le groupe des « bourrins ». Dans cette cartographie de l'extrême, on retrouve aussi la Ligue de Défense Juive, mouvement ultra violent qui s'est vanté sur Twitter le 2 juin d'avoir mis dans le coma une personne à St Mandé ou le Bloc Identitaire dont le leader toulousain avait été placé en détention suite à l'agression d'un étudiant chilien.

La liste est longue. Ce qu'il s'est passé la semaine dernière n'est ni un accident, ni un acte isolé. La France comme le reste de l'Europe est victime de ce fléau. J'espère que l'Etat français sera intraitable envers toutes ces organisations tout comme la Justice le sera envers ces militants. Mais quand on voit le pouvoir de nuisance de ces groupuscules dans tous les pays d'Europe, ne peut-on pas espérer que des mesures soient prises au niveau du Parlement Européen pour une véritable lutte au niveau européen ?

jeudi 6 juin 2013

Bernard Debré, professeur ès connerie

Hier soir Clément Méric est décédé sous les coups de militants d’extrême-droite. Altercation, rixe mortelle, règlement de compte, à l’heure actuelle je n’en ai aucune idée, tout comme les circonstances exactes de cet homicide. La seule chose qui semble acquise, Clément Méric est décédé de la peste brune qu’il combattait.

Depuis ce matin, c’est le passage obligé, tout le monde y va de son commentaire.  Heureusement la plupart des commentaires sont dignes et proviennent de l’ensemble de la classe politique. Tous dignes, non un irréductible député résiste, l’éminent professeur Bernard Debré. Ce député parisien n’écrit pas un seul mot sur son blog pour montrer sa sympathie à défaut son soutien à la famille du jeune homme. Pour monsieur le député, le problème vient de cette « violence qui règne actuellement du fait de bandes d’Extrême-droite comme d’Extrême-gauche ».  Comme si être syndicaliste à Solidaires et faire parti de collectif contre la haine répandue par l’extrême-droite revient à faire partie d’une bande qui se bat pour régner sur son quartier.

Au-delà des bandes, le député se lance dans une analyse sociologique sur l’origine de cette violence : « Il est dramatique que cette violence règne. Elle a plusieurs raisons, plusieurs motivations et d’abord l’égarement idéologique de l’Extrême-droite et celui de l’Extrême-gauche. Il faut aussi comprendre que tous les jeux hyper violents mis à la disposition des enfants qui, lorsqu’ils deviennent adultes, ont cette culture dramatique. » Voila le problème ! Faute d’avoir trop joué aux jeux vidéos durant leur enfance, certains en grandissant rejoignent les extrêmes pour avoir le plaisir de se battre et retrouver les jeux d’enfants… Merci de votre analyse monsieur le député.

Je suis néanmoins d’accord avec monsieur Debré sur un point, « il faudra certainement interdire ce type de groupuscule hyper-dangereux ». 

Famille et amis de Clément, toutes mes pensées vont vers vous. J’espère que les agresseurs seront rapidement retrouvés et pourront être jugés. J’espère que toute cette agitation s’arrêtera rapidement pour que vous puissiez faire votre deuil.

mercredi 5 juin 2013

François Hollande et l'échec de sa politique météo

A la fête de l'Huma, j'entends tous les ans la maxime "s'il pleut à a fête de l'Huma, c'est la faute aux bourgeois !". Naïvement, je mettais ça sur le dos de la faute à pas de chance. Une fête de 3 jours en plein air à la mi-septembre, ce ne peut être la garantie d'un week-end ensoleillé. Mais depuis mai 2012, le soleil n'est pas garanti pour la mi-septembre, il est même absent le printemps et même une bonne partie de l'été. Naïvement, encore, je mettais ça sur le compte de la faute à pas de chance, refusant de sombrer dans l'accusation "y a plus de saison, vous savez".

Depuis quelques mois, je me demande si ce n'est pas plutôt l'élection de François Hollande qui serait la source de tous ces maux météorologiques. Au début, cela me semblait invraisemblable. Pourtant en cherchant sur le net, j'ai trouvé quelques indices concordant. L'argument ultime fut ce graphique comparant le début du quinquennat de François Hollande au quinquennat de Nicolas Sarkozy : 

Ce graphique, mis en ligne par le site Météo Viriat qui ne semble pas engagé politiquement, montre clairement que pour l'année 2012 (colonnes bleues claires), il a nettement plus plu à partir d'avril (la météo a du suivre les sondages), avec des écarts significatifs avec la moyenne du quinquennat sarkozyste en mai, juin et août et des écarts encore plus grands par rapport à la dernière année de présidence de Sarkozy. Si les chiffres de 2012 ne sont pas assez parlant, la situation va de mal en pis en 2013 (colonnes fushia), le mois d'avril rivalisant avec avril 2012 et le mois de mai explosant tous les records !

En matière de politique météorologique, François Hollande est dans la droite ligne de son prédécesseur socialiste, François Mitterrand. Un blog du Monde indiquait récemment que si Hollande provoquait la pluie, sous le double septennat de Mitterrand, les températures avaient baissées de 7% par rapport à la décennie précédent son arrivée!

Je remercie le journaliste du Figaro Jean-Pierre Robin qui m'a donné cette idée dans son article intitulé : "François Hollande est-il responsable de la mauvaise météo en France ?" (article hélas réservé aux abonnés).

mardi 4 juin 2013

Mon édito pour Mediavox : "Primaires ouvertes, paris perdus"

image extraite du blog
parisperdu
Il y a quelques jours, l’UMP organisait ses premières primaires ouvertes pour désigner leur candidat ou candidate aux prochaines municipales de 2014. Des élections étaient organisées dans les deux plus grandes villes françaises, Paris et Lyon. Pour ces deux villes l’enjeu est le même pour l’UMP, regagner les clefs des deux mairies historiquement à droite mais passées sous le contrôle de la gauche depuis 2001.

Si l’enjeu est le même, la méthode employée diffère largement et au final les résultats aussi, seules les conclusions sont identiques. A Paris, l’UMP s’est encore une fois donnée en spectacle. Des candidats se sont traités de menteur en débat télévisé, d’autres ont formulé ouvertement des soupçons de fraudes une semaine avant l’ouverture du vote enfin certains ont demandé la suspension du vote moins de 12 heures après son ouverture. Comment en sont-ils arrivés là ? En voulant jouer les apprentis sorciers de la démocratie, l’UMP a tenu à organiser un vote exclusivement électronique, au mépris des conseils d’experts sur le sujet tels que la CNIL. A Lyon, l’UMP locale a été plus discrète, moins novatrice, mais un peu plus efficace. Avec des bureaux de vote traditionnels, des urnes et des bulletins classiques et une unique journée de vote, aucun accroc ne semble avoir émaillé le scrutin.

Malgré ces différences d’organisation, plusieurs conclusions ressortent de ces scrutins. La première est purement technique...
 

Vous pouvez lire la suite de ce billet sur Mediavox.fr

samedi 1 juin 2013

Primaire UMP à Paris, échec à tous les étages

La primaire de l'UMP pour la désignation du ou de la candidate à la mairie de Paris est ouverte depuis vendredi matin. Le scrutin se terminera lundi soir. Cette primaire locale ouverte à tous les citoyens se voulait le pendant à droite de la primaire citoyenne organisée par le PS et le PRG à l'automne 2011 pour choisir leur candidat à l'élection présidentielle.

De nombreuses discussions se sont tenues pour déterminer la meilleure organisation possible. Un consensus s'est formé au début de l'année 2013 sur un calendrier assez simple : course aux parrainages pour les prétendants / campagne électorale en parallèle de la phase d'inscription sur les listes électorales propres à la primaire / vote sur internet. Bref, tout semblait en place pour que cette campagne et ce vote se déroulent dans les meilleures conditions. Suite à l'élection de François Hollande, Laurent Binet, qui l'avait suivi du début des primaires jusqu'au soir du second tour de l'élection présidentielle, avait publié son récit de campagne avec un titre qui résumait sa pensée, "Rien ne se passe comme prévu". Dans un registre totalement différent, pour cette primaire à droite aussi, rien ne se passe comme prévu.

La course aux parrainages devait permettre d'éviter les candidatures farfelues. Au final, 6 candidats ont réussi à rassembler les signatures demandées, ce qui est un nombre tout à fait honorable pour une élection, surtout que parmi ces 6 candidats se trouvaient 2 anciennes ministres (Rachida Dati et Nathalie Kosciusko-Morizet), un maire d'arrondissement (Jean-François Legaret), un président-délégué d'un parti allié à l'UMP (Franck Margain, du Parti Chrétien Démocrate), un conseil d'arrondissement (Pierre-Yves Bournazel) et un entrepreneur (Chenva Tieu). Premier accroc, malgré ses signatures, Rachida Dati retire rapidement sa candidature en mettant en cause l'organisation des primaires : "Que l'UMP désigne NKM et commençons la campagne municipale maintenant ! Elle a déjà été choisie par les médias et le système, la réalité est celle-là, même si je le regrette pour les autres candidats." Deuxième accroc, le candidat Chenva Tieu est déclaré inéligible pendant un an suite à sa campagne menée lors des dernières élections législatives, il se retire donc de la course.

La phase d'inscription sur les listes est ouverte le 22 avril et doit se clôturer le 28 mai au soir, quelques jours avant l'ouverture du scrutin. L'inscription se fait uniquement via internet et coute 3€. Toute personne inscrite sur les listes électorales parisiennes peut s'inscrire. Nouvel accroc, les inscriptions sont loin de répondre aux attentes des organisateurs. Au 28 mai, moins de 20 000 électeurs se sont inscrits. En guise de comparaison, c'est à peu près le nombre de votants au niveau nationale à la primaire ouverte d'Europe Ecologie Les Verts en 2011. Le PS avait mobilisé plus de 160 000 électeurs uniquement à Paris pour déterminer son candidat à l'élection présidentielle. Dernier chiffre, mais pas le moindre, l'UMP compterait en 2013 environ 30 000 adhérents parisiens. Il y a donc au moins 1/3 des adhérents parisiens qui n'ont pas souhaité participer à ce vote. Ce chiffre de l'abstention dans les rangs de l'UMP est fort probablement plus élevé encore puisque l'inscription est ouverte à tous. Conséquence, un autre point noir s'ajoute au tableau. La direction de l'UMP choisit en plein milieu de la campagne des primaires de modifier les règles et d'autoriser les inscriptions jusqu'à la fin du 1er tour, ceci sans avoir l'accord de 3 des 4 candidats, ce qui alimentera des premiers soupçons de fraude en interne.

La campagne électorale devait se dérouler dans une bonne ambiance. Les candidats s'étaient engager "à se respecter mutuellement et à ne pas tenir de propos offensants ou risquant d’amoindrir leurs chances de victoire à l’élection municipale parisienne." Si les candidats ont globalement joué le jeu (à part une menteuse à destination de NKM et d'autres petits pics), le principal accroc risquant d'amoindrir les chances de victoire finale est venu de Guillaume Peltier qui s'est invité dans la campagne parisienne pour appeler à faire front contre la favorite Nathalie Kosciusko-Morizet à cause de son absence de prise de positions lors du débat sur le mariage pour tous.

La tenue du vote se devait d'être exemplaire après la mauvaise image montrée lors de la primaire interne de l'automne 2012 pour la désignation du chef de l'UMP. L'UMP a donc fait appel à un prestataire externe, filiale de La Poste pour gérer le système de vote. Le vote électronique semble avoir été privilégié pour 2 raisons :
  • le temps de préparation : fin janvier, un élu UMP du 4ème arrondissement, Vincent Roger, expliquait "les socialistes ont mis un an pour organiser leur primaire présidentielle en 2011 à Paris ; il y avait 203 bureaux de vote. Ça ne s’improvise pas."
  • le coût : le site de la primaire UMP rappelle que l'organisation a couté 225 000€ au PS uniquement pour la mise à disposition des locaux.
De plus, l'UMP garantit que toute l'organisation du vote est réalisée en accord avec les recommandations de la CNIL... Pas de chance, la CNIL déconseille explicitement de recourir au vote électronique pour des élections politiques, comme le rappelait encore cette semaine Elooooody. Autre faute à pas de chance, le coût de l'organisation du vote devrait être aux alentours de 150 000€, donc pas si loin du coût de la primaire socialiste. Mais à 3€ le prix fixe pour l'inscription, il faudrait au moins 50 000 inscrits pour commencer à rentrer dans les frais. Il en manque donc 30 000...
Mais le pire reste à venir. Depuis l'ouverture du vote en ligne, des journalistes de Métro et du Nouvel Obs ont donné raison à la CNIL. Ils ont montré preuve à l'appui qu'il était facilement possible d'inscrire des personnes contre leur consentement puis de voter à leur place. Déjà que des soupçons de fraude occupaient l'esprit des "petits candidats", il ne leur en a pas fallu plus pour demander l'arrêt du scrutin.

Après avoir longuement critiqué la primaire socialiste en 2011, j'imagine que les dirigeants UMP n'ont pas voulu perdre la face en reprenant la recette qui fut un succès. Pourtant, le contact humain est primordial. Je suis convaincu qu'une des raisons du succès de la primaire de l'automne 2011 fut le grand nombre et la grande visibilité des bureaux de vote. Les sympathisants, mais aussi les curieux, ont pu venir observer le déroulement avant de se décider de participer ou pas. De plus la présence de militants pour expliquer le déroulement a aussi permis de rassurer les plus inquiets mais aussi d'expliquer correctement le fonctionnement. Ces explications ont été très utiles à la partie la plus agée de l'électorat qui n'est pas obligatoirement la plus à l'aise avec l'informatique et encore moins avec les paiements sur le web.

Cette primaire avait toutes les cartes en main pour en faire un succès : des candidatures diverses et variées avec deux prétendantes de stature nationale (puisque anciennes ministres), une volonté théoriquement légitime de changement pour les sympathisants de droite après 12 ans de gauche à l'Hôtel de Ville, des retours d'expériences récents à Paris ou dans d'autres grandes villes européennes et un soit disant peuple qui gronde et qui veut mettre à mal le gouvernement socialiste en place. Au final, la faible participation qui se profile semble indiquer une certaine satisfaction de l'action des socialistes à la tête de la ville de Paris, cette participation semble aussi ne pas avoir réussi à capitaliser sur les dizaines de milliers de Parisiens qui se mobilisaient contre la loi Taubira et l'UMP montre une nouvelle fois une image d'un parti qui agit à vue, sans retenir les leçons du passé et sans trop réfléchir à la mise en application de leurs idées. Heureusement pour eux, les municipales auront lieu dans 10 mois, le ou la candidate désignée aura le temps d'essayer de gommer ce mauvais début de campagne.