Qui
peut admettre que des patrons touchent des millions d’euros quand le
salaire annuel médian en France est de 17 500 € ? Pas grand monde en
temps normal, sûrement encore moins en cette période de crise où l’on
nous explique à longueur de temps qu’il faut faire des efforts, que nos
salaires ne vont pas être augmentés ou pire qu’il faudra travailler plus
d’heures pour le même salaire mensuel.
Ce constat était bien compris par les candidats à l’élection présidentielle l’an dernier. L’an dernier, Jean-Luc Mélenchon
proposait de limiter les salaires des patrons (du secteur public comme
du secteur privé) à 20 fois le salaire médian, soit 350 000€ annuel.
Que proposaient
les deux du second tour ? Pour Nicolas Sarkozy, afin d’éviter les
dérives actuelles, il voulait que les salaires des patrons des grandes
entreprises soient votés par l’assemblée générale des actionnaires.
François Hollande promettait de limiter les écarts de salaires de 1 à 20
dans les entreprises publiques (26ème engagement). Pour les entreprises
du secteur privé, le candidat socialiste proposait de faire entrer des
représentants des salariés au conseil d’administration ou en comité de
rémunération. Déjà à l’époque, François Hollande croyait aux vertus de
l’auto-régulation.
Quelques
semaines après la formation du gouvernement, Pierre Moscovici présente
un décret limitant les salaires des dirigeants des entreprises publiques
à 450 000€, soit 20 fois les salaires moyens les plus bas dans les
entreprises publiques. Le 25 juillet, le gouvernement approuve le décret
qui prendra effet en octobre 2012. Il reste à s’attaquer aux entreprises du privé. Si Pierre Moscovici
annonce depuis l’été 2012 que l’Etat va proposer une loi sur le sujet,
on sent la question complexe. La loi est souvent repoussée et la
porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem prévient que les
rémunérations du privé ne pourront pas être contrôlé de la même façon
que celles du public.
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