Si Jean-François Copé a bien appris une chose de Nicolas
Sarkozy, c’est qu’il faut occuper l’espace médiatique. Nous avons donc la
chance d’avoir un nouveau feuilleton Copé suite à la parution d’une article pas
gentil dans la dernière édition du Point.
Rappel des épisodes précédents : Jean-François et
Nicolas sont victimes de l’acharnement d’une presse d’état qui ne cherche qu’à
les détruire. Défense qu’il faut oser tenir quand on sait que l’on parle du
Point et de ses 13 unes contre le gouvernement depuis février 2013…
Nouvel épisode : Jean-François n’est pas content et il
veut l’annoncer publiquement. Il annule donc son interview chez la star des
intervieweurs, Jean-Jacques Bourdin sur RMC, pour faire une allocution
solennelle. Après quelques problèmes techniques surement dus à des
intermittents du spectacle gauchiste qui voulaient le contraindre au silence,
le président auto-élu de l’UMP a pu tenir solennellement son allocution
publique. Que voulait-il dire de si important qui ne puisse être dit à l’antenne
de RMC ?
Jean-François Copé a commencé par rappeler qu’il est victime
d’une presse haineuse.
« Depuis quelques
jours, je fais l'objet d'une campagne de presse particulièrement agressive. Je
dirais même haineuse. […]Alors,
appelons les choses par leur nom. Depuis quelques jours, ma personne, mes
proches, sont l'objet d'une véritable chasse à l'homme.»
Le Point a osé indiquer que l’UMP avait payé 8 millions d’euros
une agence de communication rachetée juste avant la signature du contrat par 2
très proches de Copé ? Le président de l’UMP réplique par une envie de
transparence pour tous les partis et tous les organes de presse. Son parti est
victime d’une attaque par un hebdomadaire ? Jean-François Copé dégaine la
menace du "tous-pourris". Lui n’aurait peur de rien et veut bien
publier le détail de ses comptes mais uniquement si les autres le font et
uniquement si la presse joue le jeu aussi. Copé donne l’impression de perdre
totalement pied face à la colère.
Comme le dit Copé lui-même dans sa déclaration solennelle,
la ficelle est un peu grosse. Pour répondre à l’unique accusation de
surfacturation de prestation au profit d’anciens proches collaborateurs, il
veut déposer une proposition de loi dès que l’Assemblée sera prête à la
recevoir (c’est-à-dire après la trêve parlementaire du mois de mars pour cause
d’élections municipales) et attendre l’application de sa loi (c’est-à-dire le
débat à l’Assemblée Nationale puis le vote des députés puis le débat au Sénat
puis le vote des sénateurs) pour répondre aux attaques et publier les comptes
de l’UMP. A ce moment là, et pas avant, il rendra public les comptes de son parti
comme devront le faire les autres partis, sans que le moindre soupçon de
malversation soit émis contre eux.
Je vais aider l’UMP à rendre public ses comptes. Comme les
faits incriminés remontent à 2012, tout le monde peut avoir accès aux comptes
publiés au Journal Officiel par la CNCCFP (Commission Nationale des Comptes de
Campagne et des Financements Politiques). On y apprend que l’UMP se gave littéralement
sur les dons de personnes physiques et que la moitié de ses revenus est issue
du financement de l’Etat alors que le PS compte plus sur ses militants et sur
les cotisations de ses nombreux élus.
Revenus 2012 du PS et de l'UMP publiés par la CNCCFP |
Coté dépense, si l’UMP dépense plus d’un million d’euros en
financement d’autres partis politiques (il faut voir les schémas complexes de
financement et rétro-financement des micros partis pour comprendre cette
somme), son premier poste de dépense est la propagande. 1/3 de ses dépenses de
l’année 2012, soit plus de 33 millions d’euros, sont catégorisées dans la
rubrique « Propagande et communication ». C’est 6 fois plus que le PS
et près de 30 fois plus que ce que ne dépensent en communication le FN ou le
Parti de Gauche !!!
Dépenses en 2012 pour l'UMP et le PS publiés par la CNCCFP |
A la vue de ces chiffres, j’ai presque envie de défendre
Jean-François Copé. Il est anormal qu’on cherche la petite bête pour un contrat
de 8 millions d’euros de prestations avec une société de communication, ça ne
représente que le quart des dépenses réalisées par l’UMP pour sa propre
communication. A voir ces chiffres, il doit y en avoir quelques autres
communicants qui se sont gavés sur le dos de l’UMP. Peut-être qu’un jour
Jean-François donnera les noms et les montants. Ce jour là, l’UMP risque d’avoir
besoin d’une vraiment bonne société de conseil en communication qui ne prend
pas trop cher pour redorer leur image…
Particulièrement intéressant, très bien, mais au-delà en ces temps de disette, je dirais juste, la démocratie nous est chère mais aussi coûteuse. Ce n'est pas très politiquement correcte mais il ne faudrait pas que les partis deviennent des pompes à fric .....10 % d'économie, ça fait au moins 20 millions ....de toutes façons les donateurs de l'ump seront toujours plus genereux
RépondreSupprimerJe ne suis pas sur qu'il faille chercher à raboter les aides publiques, en revanche il est intéressant de voir comment certains gèrent leur budget puis donnent des leçons d'économie...
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