Depuis le début de l'année les paris allaient bon train sur la date et la composition du remaniement ministériel. J'avais prédit un remaniement entre les municipales et les élections européennes. La sérieuse défaite des municipales ne pouvait rester sans réponse. C'est en toute logique que François Hollande a réagit en remaniant immédiatement son gouvernement.
Les heures de Jean-Marc Ayrault étaient comptées depuis hier soir. Depuis la seule interrogation concernait le nom de son remplaçant ? Claude Bartolone, qui risque fort de devoir faire une croix sur sa quête de la direction du futur Grand Paris ? Bertrand Delanoë, jeune retraité de la Mairie de Paris ? Jean-Pierre Bel, futur retraité de la présidence du Sénat puisqu'il a déjà annoncé qu'il ne se représentera pas à sa succession ? Ou un choix issu de l'actuel gouvernement ?
Au final, ce sera Manuel Valls. Un des plus fidèles hollandais depuis la fin du 1er tour des primaires d'octobre 2011, et un des ministres avec le plus d'ambition. Le résultat des municipales n'a pas montré, et c'est le moins que l'on puisse dire, une véritable volonté d'une politique fortement à gauche. De nombreuses villes gérées par des communistes, certaines historiques comme Villejuif par exemple, sont passées à droite. De plus, François Hollande ne va pas renier sa politique qu'il a mise en place depuis 2012. L'arrivée à Matignon de Manuel Valls est donc des plus légitimes.
François Hollande l'a annoncé en ouverture de sa déclaration, il veut un gouvernement de combat. Manuel Valls a le profil du chef d'une gauche de combat. Son autorité doit lui permettre de mieux tenir son gouvernement, ce que n'a pas réussi Jean-Marc Ayrault. L'équipe que va constituer Manuel Valls va devoir marcher droit, éviter les couacs et les propos non solidaires de la politique gouvernementale. Ce n'est qu'ainsi que l'action du gouvernement gagnera en lisibilité et en crédibilité.
La nomination de Manuel Valls va faire des grincheux au PS. Il en fera aussi à la gauche de la gauche, mais eux étant mécontents depuis juin 2012, ça ne changera pas grand chose à leur discours. On peut lui reprocher son profil trop "droitier", son faible score à la primaire de 2011. Mais ce n'est pas parce que Valls n'était pas l'homme de la situation pour une présidentielle difficile en 2012 qu'il ne peut pas gérer un gouvernement en 2014. L'homme de la situation reste le Président de la République, Manuel Valls a pour mission de mener à bien la politique présidentielle avec son équipe. c'est à lui de réussir à compenser son positionnement en nommant des figures socialistes plus à gauche à des postes importants (ministère du travail, de l'éducation).
Il était écrit que Manuel Valls travaillerait à Matignon durant ce quinquennat. Je n'aurais pas cru qu'il y entrerait si tôt. Il a beaucoup d'ambition, il ne tolèrera donc aucun cafouillage et aucun échec pouvant lui faire de l'ombre pour le reste de sa carrière. Je suis donc sur qu'il aura à coeur de mener à bien la politique hollandaise avec une nouvelle équipe gouvernementale volontaire et soudée. Reste à savoir les noms de cette équipe.
Au moins ça nous fait du sport pour défendre cela
RépondreSupprimerCa réveille en effet
SupprimerJe suis surprise que tu arrives à défendre ce choix avec autant de conviction.
RépondreSupprimerJe jugerai sur le bilan, en attendant je lui fais confiance. Sa première épreuve va arriver rapidement avec la composition du gouvernement.
SupprimerIl est malheureusement prévisible. Son meilleur ami Bauer l'a bien décrit: un homme rigide et malheureusement peu intelligent.
Supprimermon dieu
RépondreSupprimerJe ne l'appellerais pas encore ainsi, un peu de patience ;)
SupprimerOh Mon Dieu!
SupprimerOMG !!! ;-))
SupprimerLa France élit des maires de Droite et la "Gauche" voudrait une politique encore plus à gauche.
RépondreSupprimerF Hollande n'avait que deux solutions, prendre Valls, ou démissionner et remettre en jeu son mandat pour faire ré-approuver sa politique. Il l'avait d'ailleurs écrit en 2006 (Devoirs de vérité, cité par Le Point).
çà aurait eu de la gueule, foutu un beau bordel à Droite et au Centre et accessoirement fait taire beaucoup de monde à gauche.
En plus, la dreamteam des blogueurs de campagne à gauche aurait été revitalisée, car elle me semble traverser un coup de blues en ce moment.
Tout ceci pour dire que j'approuve complètement ce billet. et qu'il nous reste à espérer qu'il va réussir son pari, car je ne voudrais pas devoir choisir entre Sarko et Le Pen au 2ème tour en 2017