Le décompte s’égrainait lentement, petit à petit la majorité
absolue du PS s’émiettait. Doucement le PS était en train de perdre sa main
mise sur l’Assemblée Nationale. C’est à présent chose faite. Lundi 26 janvier,
un député PS des Bouches-du-Rhônes, Jean-Pierre Maggi a quitté le groupe PS
pour rejoindre le groupe des radicaux de gauche. Drame au PS ? S’oriente-on
vers une mise en défaut du gouvernement socialiste ? Risque-t-on la
dissolution ?
Non, bien sur que non. Tout d’abord la majorité
gouvernementale n’est pas celle du PS uniquement. Pour les élections de juin
2012, des accords électoraux ont été passés entre le PS, les écologistes et les
radicaux. Du coup les rangs de la majorité à l’Assemblée Nationale ne se composent
pas uniquement des sièges des députés socialistes mais également de leurs
camarades écologistes et radicaux (dont le nouvel arrivé Jean-Pierre Maggi).
Depuis juin, de nombreuses lois et votes de confiance sont passés avec le cumul
des voix de cette majorité de gauche présidentielle.
De plus, cette majorité est composée des résultantes de ces
accords. En juin 2012, les élus de la majorité présidentielle représentaient
331 députés, soit 331 circonscriptions gagnées. Pour plusieurs de ces
circonscriptions, c’est le candidat de la majorité présidentielle qui a
remporté l’élection, peu importe son étiquette EELV, PS ou PRG… La meilleure
preuve est le parachutage de Cécile Duflot à Paris au détriment de la député
socialiste sortante Danièle Hoffman-Rispal qui devient sa suppléante. Au début
de la législature, Duflot est ministre du gouvernement donc Hoffman-Rispal est
député. Cécile Duflot sort de son plein gré du gouvernement et retrouve son
siège de député de la majorité présidentielle. C’est donc logiquement que
Danièle Hoffman-Rispal perd son poste de député. Par la même occasion le PS
perd un siège dans son décompte de la majorité absolue. Pourtant l’Assemblée
Nationale compte toujours autant de députés élus sous l’étiquette de majorité
présidentielle.
Certes le PS a perdu également des députés dans d’autres
conditions. On peut d’ailleurs se féliciter de l’absence d’un Cahuzac sur les
bancs de l’Assemblée Nationale ou qu’un Thévenoud ne soit plus compté dans les
députés du groupe socialiste. Vouloir faire une politique propre, c’est aussi (et
surtout) accepter de devoir se séparer des élus accusés de tricherie.
La politique du PS actuelle est-elle remise en cause avec la
fin de la majorité absolue à l’Assemblée Nationale ? Toujours pas. Depuis
le début du quinquennat, le gouvernement fait en sorte de travailler avec
toutes les composantes de sa majorité. Les radicaux de gauche participent
toujours au gouvernement et leurs députés sont toujours dans la majorité
gouvernementale. La porte du gouvernement n’est pas fermée aux écologistes et
leurs députés ne sont que très sporadiquement contre l’action gouvernementale.
On peut toujours se poser la question pour une partie de ces derniers suite au
rapprochement de plus en plus flagrant entre Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon,
mais ce n’est plus le problème du PS mais d’Europe Ecologie – Les Verts.
Enfin, pour cette histoire de majorité absolue du PS,
attendons les élections partielles à venir dans le Doubs. Pierre Moscovici
sera-t-il remplacé par un élu socialiste, un élu UMP ou un élu FN ? Quel
que soit le résultat, la majorité gouvernementale sera toujours assurée. Cette
certitude ne va pas servir à motiver les citoyens à venir voter dimanche,
surtout les sympathisants de gauche.
En attendant, les questions de majorité absolue ne se posent
pas sauf si les alliés de 2012 retirent définitivement leurs soutiens au
gouvernement.
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