La semaine dernière se terminait sur une mobilisation populaire sans
précédent dans les rues de France. Alors que tout le monde se demandait
quelle serait l'étape suivante et regardait vers les politiques, une
autre mobilisation incroyable est survenue dans la deuxième moitié de
semaine avec l'achat de Charlie Hebdo. Quand l'hebdomadaire satyrique
tirait habituellement à 50 000 exemplaires, c'est plus de 5 millions
d'exemplaires qui ont été pris d'assaut dans tous les vendeurs de
journaux de France. Au final la mobilisation populaire en soutien à Charlie Hebdo n'a pas faibli, elle a même continuer de croitre.
La Une tant attendue fut
signée par Luz et repris le personnage de Mahomet déjà apparue en une de
Charlie pour leur fameux Charia Hebdo de 2011. Si les chefs d'état
furent nombreux sur le boulevard Voltaire, beau clin d’œil à un
philosophe des Lumières et de la Tolérance, la une de Charlie a été la
cause de nombreuses manifestations dans des pays dont la religion
majoritaire est l'islam. Cette période aura aussi été la douloureuse
expérience où des musulmans ont essayé d'imposer les contraintes de leur
texte saint à des non croyants et où en parallèle des non croyants
tentaient d'expliquer aux musulmans qu'ils ne comprenaient rien aux
écrits du Coran.
Cette première semaine de l'après Charlie a commencé par de beaux exemples
d'union nationale comme cette Marseillaise chantée à l'Assemblée Nationale ou le discours de Manuel Valls applaudit par tous les députés
quelques minutes plus tard. Rapidement, et heureusement, l'actualité
politique a commencé à reprendre du service. Tout d'abord avec l'humour
autour d'un Nicolas Sarkozy qui n'a pas changé et qui ne supporte pas
d'être relégué au 3eme rang de l'ordre protocolaire alors qu'une photo
historique réunissant Hollande, Merkel, Netanyahu et Abbas se réalisait.
Du coup l'ancien président a réussi à démontrer une nouvelle fois son
absence d'élégance et de respect en jouant des coudes pour se retrouver
quelques minutes en tête du cortège.
L'après
Charlie aura-t-il des conséquences dans la future action politique ? Il
est encore trop tôt pour le savoir. Manuel Valls a promis au sein de
l'Assemblée Nationale de ne pas tomber dans le piège des mesures
d'exception et de continuer à s'appuyer sur les dernières lois
anti-terroristes, annonçant juste vouloir augmenter le nombre de postes
dans la surveillance anti-terroriste. Najat Vallaud-Belkacem a lancé une
grande consultation, réunissant de nombreux acteurs du système éducatif dont tous les précédents ministres de l'éducation nationale.
Elle aussi compte s'appuyer sur les bases de cette refondation de
l'école voulue depuis le début du quinquennat. Christiane Taubira aura
une nouvelle fois prononcé un discours de grande classe lors des
obsèques de Tignous. Le parquet aura quant à lui été intransigeant
envers de nombreuses personnes accusées d'apologie du terrorisme que ce
soit en public ou sur les réseaux sociaux. Si cela peut faire entrer
dans la tête de certains que la liberté d'expression ne peut accepter de
se dissoudre dans la haine et les propos violents, alors le principe
est louable.
La
politique reprend tout doucement ses droits. Les amendements de la loi
Macron commencent à être débattus. L'union nationale ne tiendra pas l’écueil de ce projet de loi. La gauche de la gauche est toujours
farouchement opposée à l'intégralité du texte sans chercher à comprendre
quels seraient les points positifs dans la (trop) grande diversité des
sujets abordés. Ce qui me fait dire comme l'a dit François Hollande que
cette loi ne sera pas la loi du siècle.
Justement, ce samedi 17 janvier, on célébrait une des lois du siècle dernier, la loi Veil sur l'avortement. A cette occasion de nombreux événements étaient organisés partout en France dont une manifestation pour le droit des femmes à Paris. Sans surprise la mobilisation aura été nettement moins forte que 6 jours plus tôt alors que les deux portaient sur des sujets que l'on pense acquis mais dont il faut toujours surveiller à ce qu'on ne les réduisent pas pour de fausses excuses et de sombres arrières pensées. A cette occasion, le gouvernement a continué de montrer son engagement pour la liberté des femmes et leur droit à disposer de leur corps. Depuis 2013, l'acte de l'interruption de grossesse est intégralement remboursé par la Sécu, quelle que soit la situation de la femme. A présent, Marisol Touraine a indiqué que les actes associés comme les échographies et les examens biologiques le seront également. La ministre a également précisé qu'elle souhaitait que les sages-femmes puissent réaliser des IVG médicamenteuses et que les médecins de centres de santé puissent réaliser des IVG instrumentales. Ainsi, le gouvernement souhaite faire que sa future loi "Santé" puisse garantir à toutes les femmes la possibilité d'avorter à proximité de chez elles. Ceci promet de futurs discours rétrogrades sur les bancs de l'Assemblée Nationale au cours de l'année 2015.
Vivement la semaine prochaine.
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